Comments for Pas de contrefaçon sans “plagiat”: réflexions sur le critère de contrefaçon en droit d’auteur

Palmina Di Meo
La question des droits d'auteur appliqués aux produits alimentaires. La cuisine étant considérée comme un savoir-faire open source et non une oeuvre de l'esprit, les droits d'auteurs ne peuvent s'y appliquer. Le problème se pose pour la forme. Peut-on assimiler une présentation culinaire originale à une oeuvre plastique éphémère empreinte de la personnalité de son auteur (quii elle, est protégée par des…
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La question des droits d’auteur appliqués aux produits alimentaires.

La cuisine étant considérée comme un savoir-faire open source et non une oeuvre de l’esprit, les droits d’auteurs ne peuvent s’y appliquer.
Le problème se pose pour la forme. Peut-on assimiler une présentation culinaire originale à une oeuvre plastique éphémère empreinte de la personnalité de son auteur (quii elle, est protégée par des droits d’auteurs) ?(On cite pour exemple les plats de Massimo Bottura). Oui si l’on se refère à la décision de la Cour fédérale allemande.
Même si dans la profession, l’éthique consiste à ne jamais reproduire à l’identique le plat d’un chef mais à chercher à l’améliorer, on peut se demander si les choses ne pourraient pas évoluer en droit.
Les droits d’auteurs s’appliquent l’originalité de la transcription (le livre de cuisine ou les vidéos) mais on considère que pourrait donner lieu à protection un agencement de recommandations sur la manière de consommer un plat, sur les vins à associer…
au même titre qu’une chorégraphie. On parle aussi de système d’horodatage des produits pour enregistrer une date de création, prouver l’existence d’une identité même si cela n’aboutit pas à la reconnaissance d’une veritable paternité du produit enregistré.

La mediatisation de la gastronomie et les actions entreprises par la France auprès de l’UNESCO pour inscrire l’art culinaire français au patrimoine culturel de l’humanité prouve que l’art culinaire véhicule une identité. L’inscription se limite à protéger le “repas gastronique des Français” mais une proposition a été depose au sénat pour protéger les créations culinaires” ce qui va beauccoup plus loin.
Et si les créateurs (les grands chefs) ne vont que rarement devant les tribunaux pour faire protéger leurs recettes, on peut se demander si ce ne sont pas les entreprises qui commercialisent des produits du terroir comme des fromages qui pourraient faire évoluer le droit vers un système plus proche du copyright anglo-saxon.
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La contrefaçon de “Long Love Distance” par Syd Matters.

Même les premières mesures de “Hi Life” peuvent avoir été inspirée par la chanson de Gossip, la similitude entre les deux oeuvres échappe à l’oreille d’un consommateur ordinaire. Au niveau des éléments sustantiels, les deux morceaux présentent des thèmes, des univers, des rythmes, des mélodies, des paroles, un graphisme totalement différents.
Quant à la prevue de l’emprunt: la chanson de Gossip étant accessible à un niveau universel, les quelques accords qui peuvent faire soupçonner que Syd Matters s’en soi inspiré peuvent très bien être dûs à la pauvreté du système musical et non à une inspiration inconsciente, qui semble d’ailleurs difficile à prouver (même en écartant toutes les différences pour se concentrer uniquement sur les ressemblances.)
Je rejoins donc les avis émis en ce sens.

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Natacha Dréau
Question 1 A deux exceptions près et là encore les opinions ne sont pas forcément tranchées, les étudiants, dans leurs commentaires, pensent qu’il n’y a pas de contrefaçon dans le cas d’espèce : la chanson « Love Long Distance » du groupe américain Gossip n’aurait donc pas été plagiée par le groupe français Syd Matters, dans sa chanson « Hi Life…
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Question 1
A deux exceptions près et là encore les opinions ne sont pas forcément tranchées, les étudiants, dans leurs commentaires, pensent qu’il n’y a pas de contrefaçon dans le cas d’espèce : la chanson « Love Long Distance » du groupe américain Gossip n’aurait donc pas été plagiée par le groupe français Syd Matters, dans sa chanson « Hi Life ». Ceci semble plausible au vu des éléments d’analyse qui suivent.
Même si les similarités entre les deux chansons sont bien présentes et à tout le moins au début de chacune d’entre elles (enchaînement d’accords similaires), elles le sont nettement moins dans la suite des chansons. Ce qui ne permet dès lors pas de les qualifier comme similarités substantielles. Gossip suit un rythme beaucoup plus cadencé et soutenu tandis que Syd Matters suit un tempo beaucoup plus lent et mélancolique. En procédant à une analyse synthétique des ressemblances et ce, avec un œil de consommateur moyen et non d’expert musical, les similitudes semblent ténues.
On ne peut pas affirmer non plus qu’il y ait présomption d’emprunt d’un artiste par l’autre, les similarités entre les deux chansons étant limitées ainsi que donc leur valeur probante. Il n’est surtout pas possible de reconstituer le processus de création du groupe Syd Matters vu le manque d’informations factuelles disponibles en l’espèce.
Quant à l’accès, il est clair que le groupe Gossip est mondialement connu et diffusé en Europe, et que donc, Syd Matters, bien que de nationalité et d’univers musical différents avait connaissance de la chanson de Gossip (qui date de 2009) au moment où il a composé et écrit la sienne en 2010 mais, encore une fois, vu le peu de similarités, tout laisse présumer que nous sommes probablement en présence d’une création artistique indépendante.
Les contraintes, quant à elles, sont marquées dans la création musicale de manière générale et donc dans le présent cas. En effet, les possibilités de créer une œuvre musicale originale dans sa totalité sont réduites puisque les notes, les enchaînements d’accords sont eux-mêmes limités. Ainsi, il peut survenir des similitudes dues au hasard.
On peut conclure ici en disant qu’en l’espèce, on ne peut prouver – en tant que non expert en tout cas et sans avoir tous les éléments factuels de la cause – l’emprunt d’une œuvre à l’autre au vu de l’absence de similarités substantielles suffisantes. Comme le dit un étudiant, l’idée musicale de départ semble très similaire mais elle emprunte une forme différente, les groupes étant très différents dans leur style musical. Or le droit d’auteur ne protège pas les idées mais les formes d’expression, l’empreinte personnelle de l’auteur de l’œuvre qui ne peut a priori pas être remise en cause dans le cas de Syd Matters.

Question 2.
Les critères de contrefaçon en droit d’auteur (similarités substantielles, emprunt, accès) pourraient théoriquement être appliqués aux œuvres gustatives (voire olfactives) mais aux « œuvres » en tant qu’œuvres artistiques uniquement et pas, aux produits purement alimentaires résultant d’une recette basique sans véritable originalité liée à l’esprit d’un auteur/artiste. On pourrait concevoir dès lors la protection par le droit d’auteur de plats, préparations (ou parfums dans le cadre d’œuvres olfactives) tels que ceux des grands chefs de cuisine et pâtissiers étoilés par exemple. De plus, outre le goût, l’aspect visuel – comme toute autre œuvre artistique et visuelle – pourrait être protégé dans ces cas; il ne semble pas possible de pouvoir contester la valeur d’œuvre artistique d’une pièce montée en pâtisserie ou chocolaterie (véritables sculptures dans bien des cas). Même si ces œuvres sont éphémères, elles n’en sont pas moins des œuvres artistiques qui pourraient être protégées au vu de leur originalité et de leur mise en forme. Cela semble plus difficile cela dit concernant les œuvres olfactives, l’odeur n’étant pas couplée à un aspect visuel dans ce cas.
Par contre dans le cas d’espèce « Levola c. Smilde Foods », il semble peu probable d’aboutir à une protection par le droit d’auteur car d’autres droits intellectuels pourraient être plus appropriés et applicables (brevet, secret d’affaires, marque). De plus, dans le cadre du droit d’auteur, comment prouver l’originalité et l’empreinte de personnalité d’un concepteur de fromages à tartiner ? L’article 2.1 de la Convention de Berne mentionne les « œuvres littéraires et artistiques » : le lien avec des fromages à tartiner est douteux…
L’application du droit d’auteur à des œuvres non traditionnellement protégées par ce droit devrait nécessiter une réforme de la législation afin de préciser les conditions d’application du droit d’auteur. Cette réforme poussée ne pourrait probablement se faire qu’en combinaison avec une évolution de la jurisprudence en la matière (solutions apportées par les juges aux litiges qui leur sont soumis in concreto).
Dans la pratique toutefois, il existe le secret de fabrique et les accords de confidentialité et dès lors, le droit d’auteur ne semble pas forcément revendiqué par les créateurs culinaires…

Liens vers articles consultés en ligne :
https://www.lexgo.be/en/papers/ip-it-telecom/intellectual-property-law/it-s-a-matter-of-taste-cjeu-questioned-about-copyright-protection-of-taste,113815.html

https://www.lepetitjuriste.fr/propriete-intellectuelle/du-droit-a-lassiette-existe-t-il-une-protection-juridique-pour-les-creations-culinaires/

http://www.bdl-ip.com/fr/actualites/flash-info/id-181-le-gout-d-une-denree-alimentaire-une-uvre-protegee-par-droit-d-auteur-i-beau-de-lomenie

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Ferda CIFTCI
Question 2 - droit olfactif/gustative Pour rappel, l’objet du droit d’auteur concerne les œuvres littéraires, artistiques et musicales. Le droit d’auteur protège les droits de reproduction et d’adaptation de l’œuvre. Pour bénéficier des droits d’auteur, il faut répondre aux conditions de la protection, à savoir l’originalité et la forme (expression) de l’œuvre. Une fois la protection obtenue, et dans le…
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Question 2 – droit olfactif/gustative

Pour rappel, l’objet du droit d’auteur concerne les œuvres littéraires, artistiques et musicales. Le droit d’auteur protège les droits de reproduction et d’adaptation de l’œuvre. Pour bénéficier des droits d’auteur, il faut répondre aux conditions de la protection, à savoir l’originalité et la forme (expression) de l’œuvre. Une fois la protection obtenue, et dans le cas d’une contrefaçon en droit d’auteur, l’action permettra de vérifier si les conditions sont réunies : les similitudes/similarités substantielles et l’emprunt coupable.

Dans la présente analyse, je porterais, d’abords, un regard critique général sur la création culinaire (ou olfactive) [1] et enfin une analyse dans le cas d’espèce [2].

{1] La création culinaire (ou olfactive) est le fruit qui découle d’une association/combinaison équilibrée de saveurs/ingrédients (ou combinaison de fragrances), d’une mise en œuvre d’un savoir-faire. La protection de cette création par le droit d’auteur est complexe dans la mesure où de nombreux critères l’exclu de cette protection : l’œuvre gustative (ou olfactive) est notamment considérée comme étant le résultat d’un « savoir-faire » (a) ; l’absence d’une forme matérialisée physiquement ou concrètement pour permettre sa communication (b) ; le caractère subjectif d’un goût (ou odeur) « original » (c).

Néanmoins, admettons que la création culinaire (ou olfactive) soit protégée : quid des similarités substantielles qui seront nombreuses ? Qu’en est-il de la méthode d’analyse ? Devrions-nous analyser la composition chimique, la formule chimique ou enchaînement des ingrédients (ou messages olfactifs) par analogie à la contrefaçon des œuvres musicales (enchaînements d’accords similaires) ? Quid de la preuve de l’emprunt mais aussi de l’accès en terme chronologique ? De plus, il n’est pas étonnant qu’un juge fasse appel à un expert. Cependant, il convient également de rappeler qu’il faut – selon la jurisprudence – se placer comme un consommateur moyen lors de l’analyse des similitudes substantielles, et à juste titre cette observation sera subjective (quid de l’objectivité du résultat).

[2] Dans notre cas, un juge ne peut, au même titre qu’un consommateur moyen, identifier objectivement les similitudes substantielles de l’œuvre sans faire appel à un expert (parfumerie ou alimentaire). Selon une jurisprudence constante, c’est l’appréciation du consommateur moyen qui est retenue. A cet effet, il est à noter que cette appréciation est subjective.

Pour ce qui est de l’originalité du goût (liberté du créateur), de la condition d’emprunt et de sa preuve, nous sommes confrontés à une complexité temporelle : nous développons le sens du goût (ou de l’odeur) à travers les nombreuses expériences de notre vie. Quid de la création originale ? Quid de l’emprunt et de sa preuve ? Avec l’héritage gustative (ou olfactive), il est difficile d’aboutir à une création totalement originale.

Dans tous les cas, il convient de souligner que les entreprises – pour combler ce vide juridique/cette absence de protection de la création culinaire (ou olfactive) par le droit d’auteur – font appel à d’autres moyens/à des protections indirectes : le droit des marques, le droit des brevets, le droit des affaires (confidentialités – secret professionnel), etc.

Pour conclure, il m’est difficile de me prononcer sur la nécessité d’une telle protection sachant que d’autres moyens sont mis en œuvre pour la protéger indirectement. De plus, j’estime que cette problématique entraîne un second volet, le cadre dans lequel cette création a eu lieu : un contrat de travail ou un contrat de commandant. Est-ce que la création gustative (ou olfactive) appartient réellement à son auteur ? Ou, au contraire, cette dite protection sera-t-elle happée par l’industrialisation ?

Question 1 – commentaires

Généralement, les étudiants ont vérifié la réunion des conditions nécessaires pour conclure à une contrefaçon. Dans un premier temps, ils ont analysé, comme un consommateur moyen, les similarités substantielles des deux chansons. Certains d’entre eux estiment qu’il y a une ressemblance donc similitudes substantielles.

Dans un second temps, ils ont vérifié la preuve de l’emprunt. Tous estiment qu’il n’y en a pas. Ils ont également examiné l’accès : les étudiants semble d’accord sur le fait qu’il n’y a pas de copie servile en l’espèce (présomption d’emprunt).

Selon la chronologie de la diffusion, la mélodie du groupe américain était déjà connue.

Pour terminer, en ce qui concerne la contrainte, les étudiants sont d’accord pour dire qu’il est difficile de créer une œuvre originale.

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Sylvestre Behaegel
Question 1: pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses? Le morceau du groupe Gossip, « Love long distance » sorti en 2009 ressemble au morceau de Syd Matters « Hi life », sorti en 2010. Les accords des deux introductions sont similaires. Il se pose donc la question de savoir si les similarités sont substantielles.…
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Question 1: pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses?

Le morceau du groupe Gossip, « Love long distance » sorti en 2009 ressemble au morceau de Syd Matters « Hi life », sorti en 2010. Les accords des deux introductions sont similaires. Il se pose donc la question de savoir si les similarités sont substantielles. Pour ce faire, il faut se mettre à la place du consommateur moyen et analyser les œuvres de manière synthétique. La plupart des réponses donnent une réponse négative à cette question en disant qu’on ne peut pas conclure à des similarités substantielles ou, en tout cas, pas de manière suffisante que pour conclure à une contrefaçon. De plus, les accords sont simples et la ressemblance ne se fait que dans les accords, pas dans l’ambiance. La majorité des réponses concluent aussi que vu que le nombre d’accord est très limités et donc que la contrainte est grande. Les deux auteurs ont le même style de musique et visent donc le même public, des similitudes fortuites peuvent très facilement avoir lieu. Cependant, bien que les deux auteurs soient de nationalités différentes, le retentissement mondial du titre de Gossip montre qu’il est plus que probable que Syd Matters en ait pris connaissance. De plus on ne peut pas conclure à un emprunt car on est pas face à une copie servile et qu’il y a un nombre d’alternative limité. Il faut ici laisser parler la liberté de création. On ne peut donc pas parler d’une contrefaçon malgré la similitude.

Question 2 : Il vous est demandé de réfléchir uniquement aux problèmes de contrefaçon posés par cette dernière affaire, et ce à la lumière des développements ci-dessus sur les critères de contrefaçon en droit d’auteur. Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des œuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ?

Les similitudes sont-elles substantielles ? Il faut, pour pouvoir répondre à cette question, regarder l’originalité de l’œuvre. En droit d’auteur, il est rare que des idées soient originales et impossible que des faits le soit. Dans les œuvres gustatives (ou olfactives), il est bien plus rare d’innover, d’avoir des idées originales. Le fromage à tartiner existe, il faut donc regarder les différentes formes que peux prendre celui-ci. Ici on peut donc, comme en droit d’auteur regarder quelle était la marge de manœuvre, si elle était limitée. Ce qui est le cas car il n’existe qu’un nombre limité de façon de faire du fromage à tartiner et qu’un nombre limité d’ingrédients qui se marient bien avec ce style de fromage. Dans le droit d’auteur, la contrefaçon s’apprécie de manière synthétique. Dans des œuvres gustatives (ou olfactives), ne regarder que les ressemblances sans s’arrêter aux différences peut être dangereux. En effet, il est possible que deux produits se ressemblent fort alors qu’ils ne sont pas du tout faits de la même façon et vice versa. Ne se tenir qu’aux ressemblances pourrait donc induire en erreur, l’effet du hasard peut être énorme (vu qu’il est plus que probable qu’on travaille avec les mêmes types de produits). De plus, si on s’en tient aux œuvres gustative (ou olfactive), il faut voir que les gouts et les odeurs sont très subjectives. Donc ici, chacun pourrait avoir un avis différent. Nous ne sommes pas face à des notes, des accords déjà « construits » et indiscutables. Pour ce fait, je pense que le droit d’auteur ne doit pas s’appliquer aux œuvres gustatives (ou olfactives).
Il faut aussi regarder si, malgré les similitudes essentielles, on a la preuve que le défendeur à copié. Pour se faire il reconstituer le processus de création et voir que le défendeur a bel et bien plagié, ce qui est presque impossible. C’est pour contrer cela que la preuve indirecte est possible. Si on est face à une copie servile d’une œuvre de départ relativement complexe, la preuve de l’acte d’emprunt est présumée, même si la reprise est inconsciente. Cependant, s’il y a de faibles similarités mais de fortes contraintes, là, on se trouve dans la liberté de création, il faudra démontrer de manière factuelle (directe ou indirecte), qu’il y a eu emprunt. Dans le cadre d’une œuvre gustative (ou olfactive), mis à part le cas où l’on est dans une copie servile d’une œuvre complexe, les probabilités de faire une œuvre comportant des similitudes avec d’autres est énorme. Il est impossible de prouver qu’il y a eu une copie. Lorsque l’on fait du fromage à tartiner, la probabilité que notre produit ressemble à un autre produit déjà sur le marché est énorme. En effet, le fromage à tartiner se fait d’une certaine manière avec un certain type de fromage. Il est donc logique que le produit ressemble à un autre fait de la même manière avec le même type de fromage. Ici aussi, je ne trouve pas que le droit d’auteur ne s’applique pas bien avec des œuvres gustatives (ou olfactives).
Mise à part les produits AOC (appellation d’origine contrôlée), ou les copies serviles d’une œuvre complexe, le droit d’auteur ne se prête pas aux œuvres gustatives (ou olfactives) car il y a une utilisation des mêmes produits, avec les mêmes techniques et que le droit d’auteur se regarde selon approche synthétique qui ne correspond pas aux œuvres gustatives (ou olfactives).

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Lucas Dannemark
Question 1. Il semble, ainsi qu'en atteste la plupart des avis exposés, indéniablement exister des similarités entre les deux morceaux à comparer que sont « Hi Life », de Syd Matters, et « Love Long Distance », du groupe Gossip. Mais ces ressemblances sont-elles assez probantes pour servir de fondement à une action en contrefaçon ? Les deux premières dizaines de secondes des deux titres se ressemblent…
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Question 1.

Il semble, ainsi qu’en atteste la plupart des avis exposés, indéniablement exister des similarités entre les deux morceaux à comparer que sont « Hi Life », de Syd Matters, et « Love Long Distance », du groupe Gossip. Mais ces ressemblances sont-elles assez probantes pour servir de fondement à une action en contrefaçon ?

Les deux premières dizaines de secondes des deux titres se ressemblent en effet beaucoup :enchainement d’accords similaires, même instrument utilisé (le piano). Mais très vite, les deux morceaux changent complètement de registre, et prennent de très différentes tournures. Il semble, dès lors, que le terme de « similarité substantielle » soit excessif : en tant que « consommateur moyen », et non pas en qualité de musicologue, qu’il s’agisse d’un plagiat ne saute pas aux oreilles à l’écoute de ces deux morceaux.

L’introduction du titre « Hi Life » ressemble donc à celle de « Love Long Distance ». S’agit-il pour autant d’un emprunt ? Le deuxième de ces morceaux est sorti un an avant le premier mentionné (en 2009). Il a eu un certain succès et a fait l’objet de nombreuses diffusions radiophoniques. Syd Matters a donc pu avoir accès au morceau de Gossip et s’en être inspiré. Il n’est cependant pas possible d’attester du fait qu’il y ait eu plagiat puisqu’il faudrait, pour ce faire, connaître le processus de création du morceau mis en cause.

De plus, en ce cas, comme dans de nombreux autres en matière musicale, l’existence de similitudes fortuites est à envisager : il n’existe, en effet, qu’une quantité limitée de combinaisons d’accords possibles. Il est donc très difficile d’affirmer avec certitude qu’il s’agit d’une contrefaçon.

Quesiton 2.

Le droit d’auteur doit-il être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ?

Ainsi que l’explique N. Neyrinck (1), avocat spécialiste du droit de la concurrence, de la distribution et de la propriété intellectuelle, en principe, le droit belge ne permet pas de protéger une recette de cuisine par le droit de la propriété intellectuelle. Une recette de cuisine de peut pas faire l’objet d’un monopole. Il faudra donc en l’état actuel des choses, user d’autres moyens juridiques pour ce faire.
Ainsi, tant que la composition, les différents ingrédients et le mode de préparation de la recette demeurent secrets, elle peut être commercialisée dans le cadre d’un contrat de confidentialité. Le droit des dessins et modèle peut, quant à lui, permettre de protéger l’apparence des produits. Les livres de recettes pourront se voir octroyé la protection du droit d’auteur, mais pas des recettes en tant que telles : le droit d’auteur ne protège pas d’idées, mais la mise en forme donnée à ces idées.

La question de l’application du droit d’auteur à une oeuvre gustative s’est posé dans le cadre d’un ligitge opposant deux marques de fromages néerlandais devant la Cour de Justice de l’Union Européenne. Le demandeur en l’affaire, Levola, vend un produit dénommé « Heks’nkaas », une recette de fromage blanc. Le défendeur, Smilde Foods, vend un produit, dénommé « Witte Wievenkaas », que Levola estime être similaire, en terme de goût, au sien. Ce dernier fait état du fait que le goût du « Heks’nkaas » est protégé par un droit de copyright et qu’en commercialisant un produit similaire, Smilde enfreint ce droit.

Le droit européen ne permet pas à des oeuvres gustatives d’être protégées par une droit d’auteur. En son article 2.1, la Convention de Berne édicte que la protection s’applique aux « production du domaine littéraire, scientifique et artistique, quel qu’en soit le mode ou la forme d’expression ». En ce qu’une recette peut être considérée comme étant une véritable création artistique, pouvant faire preuve, au même titre qu’une autre production artistique, d’originalité, il semblerait logique que soit venu pour elle le temps de pouvoir faire l’objet d’une protection juridique. Elle devrait bien entendu faire montre d’un caractère unique pour ce faire, et face à d’éventuelles contrefaçons, être soumise aux mêmes critères que ceux en vigueur concernant le droit d’auteur, voire à plus, s’ils s’avèrent être pertinent en l’espèce : il faudrait nécessairement qu’existe une similarité substantielle entre les créations, jugé à l’aune du caractère original de l’oeuvre première, tout en tenant compte des contraintes pesants sur la liberté du créateur, présentes dans ce cas de figure aussi (nombre limité d’aliments, par exemple, et de façon de les cuisiner et de les associer). Pour apprécier ces similarités, l’adoption du point de vue du consomateur moyen ou du non-spécialiste aurait sans doute aussi à être adoptée.

En ce qu’elle peut se rapporter à une oeuvre, accorder à une recette de cuisine le bénéfice de la protection d’un droit de propriété rendrait, pour les mêmes raisons, la charge de la preuve du plagiat très difficile dans le cadre d’un litige. Il faudra enfin, comme pour des oeuvres pouvant actuellement bénéficier de la protection d’un droit intelectuel, pouvoir prouver, pour établir qu’il y a eu contrefaçon, que le plagieur allégué a pu, avant ou durant le processus créatif de son oeuvre (une recette en l’occurence), avoir accès à la recette dont il est censé s’être inspiré.

Puisqu’on peut légitimement estimer qu’une recette de cuisine est une oeuvre à part entière, au même titre qu’un morceau de musique, par exemple, le droit d’auteur devrait être amené à s’appliquer aux oeuvres gustatives et olfactives.

(1) N. NEYRINCK, « Comment protéger une recette de cuisine ? », http://www.emulation-innovation.be.

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Melisa Ozokcu, Jedsun Serve
Il est bien évidemment impossible de remarquer les similitudes entre deux chansons dès la première écoute. Selon la jurisprudence, l’appréciation des similitudes doit se faire de façon synthétique, de sorte que le juge devra adopter le comportement d’un « consommateur moyen ». Il suffit donc d’établir l’existence de similitudes substantielles. Or, dans l’affaire Eminem, nous pouvons constater sans risques qu’il est difficile…
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Il est bien évidemment impossible de remarquer les similitudes entre deux chansons dès la première écoute. Selon la jurisprudence, l’appréciation des similitudes doit se faire de façon synthétique, de sorte que le juge devra adopter le comportement d’un « consommateur moyen ». Il suffit donc d’établir l’existence de similitudes substantielles. Or, dans l’affaire Eminem, nous pouvons constater sans risques qu’il est difficile pour le consommateur moyen d’établir qu’il existe bien des similitudes substantielles, le consommateur moyen n’étant pas musicologue. Les similitudes ne sont pas forcément du au plagiat mais au hasard et donc la demande n’est pas fondée.
Pour établir qu’il y a une atteinte à un droit intellectuel, le juge devra exclure ce qui relève des idées et ce qui est seulement factuel ainsi qu’une appréciation de l’originalité des éléments de l’œuvre s’imposera.
Dans le cas d’espèce, on se trouve face à des œuvres gustatives (ou olfactives), il est difficile de faire une distinction de ce qui relève d’une idée originale et de ce qui est factuel, dans la pratique, en combinaison ces deux facteurs, on pourra trouver une originalité, mais elle sera assez limitée étant donné qu’on peut avoir des solutions similaires à la fin du processus ; cela rend l’application des droits d’autres à une œuvre gustative, comme dans le présent cas, assez difficile à cause des contraintes qui pèsent sur la liberté du créateur.

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Céline Masson
1. Synthèse critique d’analyses des chansons « Hi Life » et « Love Long Distance ». Concernant les similitudes entre les deux chansons, il ressort des commentaires que l’essentiel de l’interrogation est de savoir si une similitude entre les 20 premières secondes des chansons constitue une similarité substantielle. Les réponses apportées divergent, on relève notamment le peu d’espace laissé à la liberté…
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1. Synthèse critique d’analyses des chansons « Hi Life » et « Love Long Distance ».

Concernant les similitudes entre les deux chansons, il ressort des commentaires que l’essentiel de l’interrogation est de savoir si une similitude entre les 20 premières secondes des chansons constitue une similarité substantielle. Les réponses apportées divergent, on relève notamment le peu d’espace laissé à la liberté artistique en raison de la difficulté d’une création musicale originale (la raison étant le nombre limité de notes existantes). Se pose donc la question de savoir si, pour l’oreille du consommateur moyen, les deux chansons sont similaires ou pas.
La question de l’accès à l’œuvre ne pose pas trop question, la chanson « Love Long Distance » ayant été diffusée massivement, y avoir accès était aisé. Il reste donc à savoir si l’emprunt était volontaire ou pas. Certains soulèvent que les chansons sont, malgré les ressemblances, très différentes dans l’ensemble. L’originalité est audible, une similarité entre les notes ne serait donc pas suffisante pour soulever le droit d’auteur.

2. Le droit d’auteur doit-il être appliqué à des œuvres gustatives ou olfactives ?

L’affaire oppose deux entreprises néerlandaises, Levola et Smilde Foods, commercialisant toutes deux un fromage à tartiner. Levola estime que son fromage, Heks’n Kaas, est protégé par un copyright et que le Wievenkaas de Smilde Foods viole ce copyright. La question se pose dés lors de savoir si on peut apposer à une création gustative les critères de contrefaçon.
Les critères de contrefaçon peuvent se résumer en 3 questions, y’a t il une similarité substantielle entre les deux créations ? Cette similarité démontre-t-elle un emprunt à « l’œuvre originale » ? Peut-on prouver l’accès qu’il y a eu à l’œuvre originale ?
Est-ce pertinent de se poser ces questions en matière de nourriture ou d’odeur ? De prime abord il pourrait être conclu que non. Examinons le rayon fromages d’un supermarché, la question semble risible, le fromage existe depuis la nuit des temps et son « idée » ne peut être attribuée à un auteur original.
Il s’agira de pousser plus loin la réflexion. Le monde de la grande cuisine regorge de créations culinaires originales, cela passe par la découverte de nouvelles techniques, de nouveaux produits, de nouvelles combinaisons de saveurs. Découverte d’un chocolat rose, création de fromages végétaux, les exemples ne manquent pas. Le droit d’auteur leurs est-il applicable ? Je serais d’avis de répondre à cette question par la positive, la cuisine peut constituer un art pour certains, pourquoi donc ne pas élever des créations culinaires au rang des créations musicales ? Et, par conséquent, leurs appliquer la protection du droit d’auteur, dans le respect d’un certain degré de mesure. Ce degré de mesure devra être analysé à la lumière des critères de contrefaçon.

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Alexandre Baguette
Bien que la chanson "Hi Life" de Syd Matters peut présenter quelques similarités au niveau musicale avec le titre "love long distance" de Gossip, il n' y a pas contrefaçon dans ce cas précis pour plusieurs raisons. D' abords parce que même si l' intro de "Hi Life" présente des ressemblances avec l' œuvre de Gossip, Syd matters met sous…
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Bien que la chanson “Hi Life” de Syd Matters peut présenter quelques similarités au niveau musicale avec le titre “love long distance” de Gossip, il n’ y a pas contrefaçon dans ce cas précis pour plusieurs raisons. D’ abords parce que même si l’ intro de “Hi Life” présente des ressemblances avec l’ œuvre de Gossip, Syd matters met sous une forme différente les divers accords utilisés. Le rythme, l’ harmonie, la mélodie, les accompagnements font que les deux chansons prit dans leur globalité paraissent relativement différentes.
Il n’ y a donc pas de copie servile de la part de Syd Matters.

De plus la chanson de Gossip n’ est pas d’ une grande complexité, augmentant la probabilité de reprise inconsciente. Sachant également que le fait qu’ il y ait un nombre limité d’ accords rend la création indépendante plus que probable.

Cependant Syd Matters avait raisonnablement accès à la chanson de Gossip, car ils ont sorti “Hi Life” un an après “Love Long Distance” et que Gossip est un groupe connu internationalement possédant un grand nombre de “vues” sur leurs différentes chansons qu’ on peut retrouver sur “Youtube”.

Quant à l’ affaire Levola c; Smilde Foods, il est difficile d’ octroyer des droits d’ auteurs pour un goût, une saveur. Car tout simplement parce que cela est trop subjectif, ce sens présente trop d’ instabilité. Le goût peut varier en fonction de l’ âge de la personne, de ses papilles, de la température de l’ air, de la conservation du produit, etc…

Si on peut aisément concevoir un droit d’ auteur pour une recette car il s’ agit d’ un travail propre, d’ une composition de produits déterminé avec les quantités ^prédéterminés et d’ une méthode de production, on ne peut le faire avec le goût car c’ est un élément trop subjectif.
Il est donc plus facile d’ avoir des droits sur le logo de la marque du produit, sur la forme ou encore la couleur de l’ emballage que sur sa saveur sans compter que Levola utilise des produits très communs ainsi qu’ une méthode simple pour faire de la crème de fromage permettant la création indépendante de la part de Smilde Foods qui peut donc reproduire la même saveur sans avoir réalisé exactement la même recette. Il serait donc dérisoire d’ octroyer les droits d’ auteurs et permettant à Levola d’ obtenir ainsi le monopole sur un produit aussi commun.

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Vandenhende C.
1. Synthèse des commentaires concernant la comparaison de « love long distance » de Gossip et de « Hi life » de Syd Matters De la comparaison des titres « love long distance » de Gossip et « Hi life » de Syd Matters, il ressort qu’au point de vue des similarités substantielles, l’existence d’une contrefaçon s’apprécie de manière synthétique eu égard…
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1. Synthèse des commentaires concernant la comparaison de « love long distance » de Gossip et de « Hi life » de Syd Matters
De la comparaison des titres « love long distance » de Gossip et « Hi life » de Syd Matters, il ressort qu’au point de vue des similarités substantielles, l’existence d’une contrefaçon s’apprécie de manière synthétique eu égard aux ressemblances et non aux différences présentes dans les deux chansons. La similitude s’apprécie de surcroit selon le critère du consommateur moyen. In casu, les deux morceaux présentent des ressemblances dans leurs introductions mais sont néanmoins globalement très différentes. En ce qui concerne la condition d’emprunt, on note qu’il n’y a pas de copie servile en l’occurrence et que le nombre d’accords et de mélodies possibles est limité. La preuve de l’emprunt est souvent rapportée par l’importance des similarités substantielles et par la probabilité de l’accès du défendeur à l’œuvre. Dans le cas qui nous occupe, on peut raisonnablement penser que Syd Matters a eu accès à la chanson de Gossip qui est sorti l’année précédent la sortie de « Hi life » et qui a connu un succès retentissant tant aux USA qu’en France.
Finalement, les avis sont partagés sur la question de savoir si les ressemblances peuvent être fortuites. Pour certains, la copie -inconsciente ou pas- semble plus que probable étant donné le succès du morceau de Gossip alors que d’autres mettent en avant la contrainte du nombre d’accords existants limités.

2. La protection des droits d’auteur devrait-elle s’appliquer aux œuvres gustatives compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ?
Bien que la Convention de Berne ne s’oppose pas à ce que le droit d’auteur puisse s’appliquer à des œuvres gustatives, et que le droit national et le droit européen n’aient pas tranché la question, il convient de vérifier si les conditions qu’exigent la contrefaçon du droit d’auteur peuvent s’appliquer à une œuvre gustative, à savoir la condition d’existence de similarités substantielles, la condition d’emprunt, la condition de l’accès du défendeur à l’œuvre prétendument contrefaite, et la question de la contrainte.
Si les trois dernières conditions ne semblent pas poser de difficultés particulières, la question de l’existence de similarités substantielles entre deux produits gustatifs constitue un sérieux obstacle :
Premièrement, l’expérience gustative est beaucoup plus variable d’un individu à l’autre et d’une occurrence à l’autre que la vision ou l’ouïe. Ensuite, il faut pouvoir caractériser le goût de manière objective et précise. Si on peut coder une image en pixels, et allonger un morceau de musique sur une partition, la tache s’avère plus compliquée pour un fromage. A ceci s’ajoute le problème de la comparaison objective pour laquelle on manque également d’outils.
A mon sens, la protection des droits d’auteurs devraient pouvoir s’appliquer aux produits gustatifs et olfactifs, autant qu’aux produits visuels et auditifs. Il me semble que le frein n’est que technique mais que cet obstacle constitue néanmoins un point à ne pas négliger puisqu’il pourrait ouvrir la porte à un nombre incalculable de conflits et faire barrière à la sécurité juridique.

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Sébastien Ettekal
Question 1 : Dans le domaine de la propriété intellectuelle et des droits d'auteurs, une question revient souvent, celle de la contrefaçon, en effet, il est important de savoir si une oeuvre a fait l'objet d'une copie ou imitation d'une autre. Pour apprécier si une oeuvre a fait l'objet ou non d'une contrefaçon, on se doit d'apprécier les similitudes substantielles…
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Question 1 :

Dans le domaine de la propriété intellectuelle et des droits d’auteurs, une question revient souvent, celle de la contrefaçon, en effet, il est important de savoir si une oeuvre a fait l’objet d’une copie ou imitation d’une autre. Pour apprécier si une oeuvre a fait l’objet ou non d’une contrefaçon, on se doit d’apprécier les similitudes substantielles entre les différents produits, oeuvres, etc. Les commentaires laissent entendre qu’il existe une certaine similarité entre les deux morceaux ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip. Nous ne possédons pas tous de grandes connaissances et aptitudes musicales mais avec notre oreille de consommateur moyen il est possible de déceler les similitudes les plus frappantes comme l’ont fait ces étudiants. Il serait, dès lors, nécessaire pour certains étudiants de procéder à une expertise musicale afin de mieux déceler les similitudes entre les deux titres. Toutefois, certains des étudiants exposent des connaissances musicales plus approfondies allant même jusque’à comparer les temps utilisés dans les chansons. Quant à savoir qui avait accès plus potentiellement aux morceaux de musique de l’autre groupe, deux étudiantes en master exposent le fait que de par leur ancienneté et leur grande notoriété en France, Gossip ait eu plus tendance à avoir inspiré le groupe français Syd Matters.

Question 2 :

Comme mentionné ci-dessus, afin de pouvoir apprécier si contrefaçon il y a eu ou non sur un produit, une oeuvre, un objet, le juge devra se baser sur des éléments matériels et de droit de la manière la plus objective possible et exposer l’expression originale même du produit qui en fait sa caractéristique. Il devra, dès lors, vérifier si une quelconque similarité substantielle existe entre le produit litigieux et le produit original. Ceci est plutôt relativement aisé pour tout être humain de distinguer ces différences et similitudes dans les éléments matériels audibles et visuels, en effet, ce type de support laisse peu de place à la perception subjective de la personne qui l’analyse. Toutefois, il n’est pas toujours possible d’avoir la même perception que son voisin pour d’autres éléments plus subjectivement appréciables, tels que les goûts et les odeurs. Comment un juge pourrait-il décider qu’un fromage a plus tel ou tel goût qu’un autre juge ? Comment pourrait-on rendre un avis juridique objectif sur des éléments aussi fondamentalement subjectifs que sont le goût et l’odorat ? Il serait vraiment très compliqué bien que peut-être utile, selon moi, d’appliquer un droit d’auteur pour de tels produits caractérisés par le goût ou l’odorat.

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Lionel Goffaux
1° Les différentes réponses des étudiants reflètent de la difficulté à déterminer de l’existence de similarités substantielles ou non. Les uns soulèvent la ressemblance des premiers accords de chaque titre, d’autres mettent en avant l’utilisation d’instruments similaires ou encore un rythme se rapprochant. Cette consonnance frappe essentiellement l’introduction des morceaux. La majorité affirme néanmoins que les similarités ne sont pas…
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Les différentes réponses des étudiants reflètent de la difficulté à déterminer de l’existence de similarités substantielles ou non. Les uns soulèvent la ressemblance des premiers accords de chaque titre, d’autres mettent en avant l’utilisation d’instruments similaires ou encore un rythme se rapprochant. Cette consonnance frappe essentiellement l’introduction des morceaux. La majorité affirme néanmoins que les similarités ne sont pas substantielles : une écoute vraiment attentive est nécessaire pour parvenir à relever ces similarités, les titres sont dissonants après l’introduction, etc. Nous sommes confrontés à un panel de consommateurs moyens. Je me range à son avis.

Quant à la question de l’emprunt et de l’accès, les étudiants ont relevé pertinemment que le titre « Hi Life » a été diffusé au public postérieurement à « Love long distance ». De surcroit, il a été soulevé judicieusement que le groupe Gossip est de notoriété mondiale. Ces éléments de fait permettent de déterminer que la partie défenderesse a eu accès au titre du plaignant.

En conclusion, bien que Syd Matters ait eu accès au titre de Gossip et que les pistes sonores sont similaires dans leurs accords quant à l’introduction, la similarité n’est pas substantielle. La contrefaçon ne peut pas être retenue.

2° Le droit d’auteur vise à protéger des oeuvres littéraires et artistiques. L’article 2 (1) de la Convention de Berne établit une énumération de celle-ci bien que non exhaustive. Il n’apparaît en rien qu”un goût ou une odeur soit protégée au contraire de ce qui touche sous le sens de la vue ou de l’ouïe. La protection légale est d’ores et déjà discutable.

En ce qui concerne la similarité du goût ou de l’odeur, cela est discutable en ce que chaque être humain expérimente subjectivement ces sens. Il varie d’un consommateur à un autre. Les capacités gustatives émergent au stade embryonnaire et dépendent en partie de la génétique et en partie de l’environnement, de l’éducation qui y est liée. De la sorte, on expérimente chacun un produit avec une réalité qui lui est différente. De la sorte, il est difficile de dénoter subjectivement des ressemblances substantielles entre deux produits sur un panel de consommateurs. Depuis la suppression (en droit des marques) de la représentation graphique d’une odeur, nous ne pouvons par ailleurs pas les distinguer d’un point de vue objectif. Cette première condition de la contrefaçon apparaît dès lors être un exercice difficilement (pour ne pas dire impossible) réalisable.

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Arthur Eggermont
1. Synthèse critique des comparaisons entre ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip : La plupart des réponses sont structurées en paragraphes qui traitent chacun d’une sous-question. Dans chacun des cas, les étudiants ont commencé par examiner s’il y avait des similarités substantielles. Il faut apprécier les similitudes selon le critère du consommateur moyen, celles-ci peuvent exister sur une…
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1. Synthèse critique des comparaisons entre ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip :

La plupart des réponses sont structurées en paragraphes qui traitent chacun d’une sous-question. Dans chacun des cas, les étudiants ont commencé par examiner s’il y avait des similarités substantielles.
Il faut apprécier les similitudes selon le critère du consommateur moyen, celles-ci peuvent exister sur une partie de l’œuvre. La majorité des réponses affirme qu’il n’y a pas des similarités substantielles. S’il y en a, celles-ci sont trop faibles ou concernent les accompagnements dans l’introduction et sont donc accessoires.
Pour qu’il y ait contrefaçon, il faut prouver qu’il y a eu un emprunt et un accès à l’œuvre. Les réponses tendent à affirmer qu’il n’y a pas de présomption d’emprunt car il n’y a pas de copie servile et que le nombre d’alternatives créatives est limité. Concernant l’accès, celui-ci est temporellement possible mais cet examen relève principalement d’éléments factuels indisponibles.
Nous remarquons que certaines réponses confondent les conditions d’accès et d’emprunt, c’est-à-dire la copie d’une œuvre (élément subjectif) et la connaissance préalable de celle-ci.
Les réponses s’accordent sur le caractère hasardeux des similitudes en raison de la petite partie en question ainsi que des hautes contraintes en présence (marketing, public large).

2. Réflexion sur les problèmes de contrefaçon dans l’affaire Levola :

En droit belge, il y a contrefaçon quand il y a une identité, similarité substantielle entre des création. Ces similarités résultent d’une utilisation par le défendeur d’éléments protégés de l’œuvre. La difficulté réside dans la délimitation de ces éléments protégés.

Comment délimiter des œuvres gustatives ? En utilisant les critères des droits d’auteurs, le juge devra apprécier l’originalité des éléments repris à l’œuvre. Le problème pour des œuvres gustatives est que les contraintes pesant sur les créateurs sont beaucoup plus élevées que dans le domaine musical ou encore littéraire (ex : un soda à l’orange devra forcément contenir de l’orange, du sucre et de l’eau gazeuse).

De plus, le marketing et la société de consommation ont quelque part « standardisé » les gouts et habitudes alimentaires des consommateurs. De telle manière que pour qu’un produit soit compétitif sur le marché, il est nécessaire que celui-ci reprenne un ensemble d’ingrédients efficaces à la vente (sucres, graisses, …) et qu’il réponde à une attente légitime de la part du consommateur (ex : si on achète une bière (pils), que cela soit une Carapils, une Jupiler ou une Maes, on s’attend à ce que le gout soit hautement similaire).

Dans cette configuration, est-il normal d’apprécier les similarités substantielles de deux œuvres gustatives de manière synthétique (comme pour les droits d’auteur) ? Les ressemblances dans les gouts semblent inéluctables.

De plus, la question de la preuve de l’emprunt semble encore plus difficile que pour les œuvres musicales. Comment prouver que le défendeur s’est servi de l’œuvre gustative du demandeur ?

Chacun perçoit les gouts d’une manière qui lui est totalement personnelle. Un premier problème est de définir deux œuvres gustatives comme identiques. Il semble difficile de pouvoir dégager un consensus général en matière gustative surtout pour les œuvres gustatives complexes (Beaucoup d’ingrédient) même parmi des experts.

Ne serait-il pas plus facile de poser un autre critère comme condition d’emprunt en matière gustative ? Par exemple, pour les conflits entre deux entreprises agro-alimentaires, de prouver que le procédé de fabrication utilisé est identique. Un critère objectif semble être plus facile et efficace que le critère subjectif requis pour prouver l’emprunt en droit d’auteur (en plus de la condition d’accès).

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Soukaïna Belhaj
1. La comparaison de deux morceaux musicaux contenant potentiellement des similarités qui pourraient ouvrir la voie à une réflexion sur une éventuelle contrefaçon ne peut se dispenser de la question préalable de savoir s’il existe une collaboration effective, ou encore une autorisation de « sample » (quoique ceci revête un caractère assez relatif en fonction de l’importance du marché musical :…
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1.

La comparaison de deux morceaux musicaux contenant potentiellement des similarités qui pourraient ouvrir la voie à une réflexion sur une éventuelle contrefaçon ne peut se dispenser de la question préalable de savoir s’il existe une collaboration effective, ou encore une autorisation de « sample » (quoique ceci revête un caractère assez relatif en fonction de l’importance du marché musical : intolérable quand il s’agit de majors, le « sample » est une pratique moins contestée dans les milieux des musiques indépendantes/underground, voire habituelle (beaucoup d’emprunts, de citations, dans le blues par exemple)

Concernant la condition de l’emprunt, et donc à tout le moins de la présence de similarités substantielles : la majorité des analyses s’accordent sur une similitude perceptible au moins au début du morceau, en mobilisant cependant tantôt de réelles en solfège (comparaisons des accords), tantôt une écoute totalement « lambda », se fiant aux rythmes et aux instruments utilisés. Cependant, tous ne concluent pas à une contrefaçon possible. Certains pointent la difficulté de se prononcer sur le caractère essentiel de ces similitudes, du fait de leur présence uniquement en début de morceau, et de leur estompement à l’oreille par la suite. Peu ont retenu la similarité partielle, la question des contraintes inhérentes au domaine musical ayant mené les étudiants vers la thèse du hasard de la création. Ces analyses font en tout cas ressortir l’aisance de comparaison lorsqu’il s’agit de musique relativement simple, et font, par ricochet, rejaillir la question de la pertinence du point de vue (celui du consommateur moyen) retenu par les juridictions pour évaluer le degré de similarité. Il est intéressant au passage de noter que l’on procède de fait à un examen au prisme de la nouveauté, bien qu’il ne s’agisse pas d’un critère valable de protection par le droit d’auteur.

Dans les analyses faites par les étudiants, une récurrence dans l’importance accordée au rayonnement d’un groupe musical par rapport à l’autre transparaît dans l’évaluation du critère de l’accès à l’œuvre. La comparaison des parcours et profils artistiques n’est mentionnée qu’une seule fois, ce qui soulève également la question d’une appréciation multicritères de la preuve de l’accès à l’œuvre.
Enfin, il sera intéressant de comparer l’amplitude de ces contraintes dans le domaine de la création culinaire.

2.

Dans cette affaire, l’enjeu pour Levola est d’éviter la dépréciation de son investissement qu’elle a effectué en achetant la recette de ce fromage. D’emblée, il nous semble que le régime de la protection par le droit d’auteur est inadéquat en l’espèce, au regard des difficultés qu’il pose en terme de preuve de la contrefaçon :

L’existence de similarités substantielles : l’existence de similitudes excédant les différences dans la perception de l’image globale du goût devrait selon la logique du droit d’auteur emporter présomption d’emprunt, or, la présence d’ingrédients dans des taux relativement similaires ne conduit pas, de fait, à une similarité au niveau du goût, il y a donc une contradiction inhérente au principe.

Admettons un instant l’existence d’une copie servile : la démonstration pour le demandeur que le goût du fromage concurrent n’est pas le fruit du hasard au vu des contraintes dans ce domaines, exigerait que soit prouvé l’accès à l’ « œuvre » première ; si c’était le cas, le nœud du litige se logerait alors dans le vol de secret d’affaires, et se placerait alors non sur le terrain de la propriété intellectuelle, mais sur celui du droit de la concurrence.

L’appréciation du juge semble aussi poser difficulté. Alors que celui-ci se place dans la situation d’un consommateur moyen, plusieurs des litiges opposant des entreprises de parfumeries ont vu les juges s’appuyer sur de nécessaires rapports d’analyse chimique ainsi que des tests et sondages pour se positionner. Il semble difficilement évitable d’être confronté au même type d’obstacle s’agissant du goût. Le sens du goût a ses propres limites en termes de perception, et tout le monde ne dispose pas des mêmes capacités ni de la même éducation gustative. Bien que l’objectivité ne soit pas requise pour statuer, une possibilité de « caractérisation objective » du goût est nécessaire.

De plus, il semble abscons qu’une entreprise souhaite faire protéger un goût par le droit d’auteur, au risque (cf. questions préjudicielles posées), de devoir faire état de la technique et du savoir-faire grâce auquel elle y parvient, à moins que cette action n’ait pour but de contourner l’impossibilité de rendre une recette protégeable par le droit d’auteur, d’autant plus si l’on se range à l’exigence d’une « volonté de communiquer par la mise en forme » (A. Berenboom, Le nouveau droit d’auteur et les droits voisins, 3e éd., Larcier, 2005, n°34) ; on ne peut alors offrir de protection de ce type aux créations olfactives et gustatives, lesquelles offrent certes une expérience sensorielle (comme une chanson peut le faire), mais n’ont pas vocation à être communiquées.

En conséquence, admettre le goût au titre d’œuvre protégeable par le droit d’auteur aurait pour effet d’accroître la confusion des limites de l’objet de celui-ci, et entrerait en contradiction avec sa philosophie profonde : au lieu de stimuler la création, il aurait pour effet de brimer l’expérimentation culinaire, ce qui est pourtant le fonctionnement naturel de la cuisine en tant qu’art.

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Deltenre Camille
1. Les réponses rédigées par les étudiants contiennent des divergences quant aux méthodes d’approche ainsi que des similarités dans leurs conclusions. En effet, presque tous s’accordent à dire que les similitudes entre les deux airs de musiques se font entendre, bien qu’il est difficile de s’en apercevoir à la première écoute. S’agit-il pour autant d’un « plagiat » ? Les…
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1. Les réponses rédigées par les étudiants contiennent des divergences quant aux méthodes d’approche ainsi que des similarités dans leurs conclusions.
En effet, presque tous s’accordent à dire que les similitudes entre les deux airs de musiques se font entendre, bien qu’il est difficile de s’en apercevoir à la première écoute. S’agit-il pour autant d’un « plagiat » ? Les arguments sont, quant à eux, d’ordre factuels et différents, étant entendu que ce champ d’éléments factuels peut varier et est relativement peu limité.
Cela souligne parfaitement l’idée selon laquelle l’analyse et la comparaison peuvent relever du champ de la subjectivité, dépendant ainsi du point de vue duquel nous nous situons. La perception est personnelle, et cela aboutit à des conclusions différentes. Il s’agit de réunir chaque élément et de procéder à une analyse critique.
L’univers musical est un univers large, dont les composantes varient. La création indépendante s’atteint de plus en plus difficilement, rendant quasiment impossible la création originale. Mais où est la limite ? S’agit-il de bétonner toute création musicale, laissant dès lors une place très minime à cette liberté de création ?
2. Concernant l’affaire Levola, il est, selon moi, particulièrement difficile d’appliquer le droit d’auteur à des œuvres gustatives (ou olfactives). Nous vivons dans une société de consommation, dans laquelle une diversité infinie de produits est présente.
La problématique première réside dans la capacité d’odorat et de goût d’une personne. Comment définir un cadre qui permette de qualifier tel gout, telle odeur ? Ou situer la limite ? L’odorat et le gout d’une personne constituent un point de repère instable, auquel on ne peut se fier, présenter un caractère subjectif immense, dépendant de la personne elle-même. Or, comme mentionné dans l’article ci-dessus, « le juge auquel un cas de contrefaçon alléguée est soumis se doit d’appliquer un critère de délimitation cohérent et praticable ». C
Deuxièmement, toujours selon l’article ci-dessus, « le droit, à strictement parler, ne connait que la contrefaçon qui résulte de l’atteinte à un droit intellectuel ». Or, la Cour de Cassation française, en 2013, concernant la question d’un droit d’auteur à accorder à un parfum, dit pour droit que « la création prenne une forme matérielle et concrète, et a refusé quant à elle, de reconnaître qu’un parfum puisse être protégé par droit d’auteur au motif « que le droit d’auteur ne protège les créations dans leur forme sensible, qu’autant que celle-ci est identifiable avec une précision suffisante pour permettre sa communication ; que la fragrance d’un parfum, qui, hors son procédé d’élaboration, lequel n’est pas lui-même une œuvre de l’esprit, ne revêt pas une forme présentant cette caractéristique, ne peut dès lors bénéficier de la protection par le droit d’auteur » (Cass. Com., 10 décembre 2013, pourvoi 11-19872). »1
Cela semble applicable également la question de l’œuvre gustative ou olfactive.

Source : 1. https://www.village-justice.com/articles/gout-une-denree-alimentaire-une-oeuvre-protegee-par-droit-auteur,25679.html

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Batoul Skaiki, Thorique Nkasia, Graciette Ndenga Munsiku, Baudour Bourjila
1) Synthèse critique Similarités substantielles ? Il faut apprécier les similarités substantielles de manière synthétique en tenant compte des ressemblances. Dès les premières notes, il y a une même rythmique. Les battements de la percussion ainsi que les notes du piano se ressemblent. L’espace de création est assez limité. On peut certes jouer sur les différents accords afin de créer une mélodie mais…
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1) Synthèse critique

Similarités substantielles ?
Il faut apprécier les similarités substantielles de manière synthétique en tenant compte des ressemblances.
Dès les premières notes, il y a une même rythmique. Les battements de la percussion ainsi que les notes du piano se ressemblent.
L’espace de création est assez limité. On peut certes jouer sur les différents accords afin de créer une mélodie mais la base commune reste la « gamme Do ».
Plusieurs écoutes ont été nécessaires pour nous, « consommateur moyen », afin de voir qu’il y a eu une similitude dans le passage des différents solistes un peu plus loin dans la chanson. Toutefois la perception est propre à chacun, il n’y a pas de critère clair et précis.

Y a-t-il eu emprunt ?
Il faudrait être en possession d’une copie claire et nette de l’autre œuvre afin de démontrer qu’il y a des similarités substantielles. Mais, de notre point de vue, la ressemblance entre les premières notes ne suffit pas à donner une force probante d’emprunt.

Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe ?
‘Love Long Distance’ est sortie en 2009 tandis que la chanson ‘Hi Life est sortie en 2010. De nos jours, avec Internet on peut supposer qu’ils ont pu avoir accès de manière indirecte à la chanson.
Le succès de la chanson ou le fait que les deux groupes soient bercés par la même influence musicale (rock, pop) sont des éléments qui peuvent laisser croire qu’il y a eu accès même de manière intentionnelle.

Les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites ?
Les contraintes sont importantes dans le champ musical. En effet, toutes les mélodies se composent avec la même gamme Do, les genres musicaux ne sont pas illimités (rock, soul, blues…) et la composition des textes, le champ des thèmes est restreint (rupture, amour…).
Il est très facile de se faire influencer même inconsciemment par les œuvres déjà existantes, même si dans certains cas ces similitudes sont fortuites.

2) Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon?

a) Le critère d’originalité

Concernant le critère d’originalité qu’une œuvre doit rencontrer pour bénéficier du droit d’auteur, plusieurs éléments peuvent poser problème dans le cadre d’une œuvre gustative (ou olfactive).
Premièrement, l’article explique que dans le cadre d’un examen de similarités substantielles, le juge doit distinguer les éléments protégés de l’œuvre de ceux qui ne le sont pas. Et dans le cadre d’une œuvre olfactive ou gustative, quels éléments doivent être protégés ? Les ingrédients ? La quantité d’ingrédients ? La mixture finale ?
De plus, le juge devra apprécier l’originalité des éléments repris à l’œuvre du demandeur par le défendeur. Comment pouvons-nous apprécier l’originalité d’ingrédients qui sont mis à la disposition de tous et qui sont indépendants de la création personnelle de l’auteur ? En sachant que lorsque je cuisine, les ingrédients que j’utilise ne sont pas ma propre création mais celle d’entités naturelles ou d’opérations chimiques.
En considérant cependant que le juge délimite la protection non pas aux ingrédients, mais à la quantité d’ingrédients utilisés, à la mixture finale et par conséquent au goût/ à l’odeur de l’œuvre, l’analyse de la nouveauté et donc de la ressemblance ou non à une œuvre préexistante ne pourra pas reposer sur des éléments objectifs, étant donné que le goût/l’odeur peut varier d’une personne à une autre.
Enfin, l’originalité peut être un critère dur à remplir dans le cadre d’œuvres olfactives/gustatives étant donné l’espace large de jeu et de liberté qui s’offrent aux créateurs ainsi que les hauts risques qu’une création ressemble à une autre par l’effet du hasard et sans intention de contrefaçon.

b) Preuve de l’emprunt et accès à l’œuvre
L’article explique que lorsque les similarités ne sont pas susceptibles de survenir de manière indépendante dans les deux œuvres, les similarités ont force probante. Or, dans le cadre d’œuvres olfactives/gustatives, le critère d’originalité est limité et les chances que l’œuvre soit le fruit du hasard sont grandes. De ce fait, il faudra dans la plupart des cas, prouver l’accès à l’œuvre et par conséquent, l’emprunt fautif.

c) Conclusion
Ce qui nous paraît le plus compliqué dans le cadre d’œuvres olfactives/gustatives, c’est le critère d’originalité et l’examen conséquent à celui-ci. Il n’est pas inconcevable de protéger ces œuvres mais cela équivaudrait un examen long, méticuleux et qui se base sur des éléments peu objectifs.

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MIFTAH Wadii et VAN DE PUT Pierre
Question 1 : Lors de la première écoute des deux chansons, il est difficile de pouvoir d’affirmer des similitudes substantielles entre les morceaux. Selon la jurisprudence, l’appréciation des similitudes doit se faire de façon synthétique, de sorte que le juge devra adopter le comportement d’un « consommateur moyen ». En outre, une seule écoute devrait suffir pour établir l’existence de similitudes substantielles. Or,…
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Question 1 :

Lors de la première écoute des deux chansons, il est difficile de pouvoir d’affirmer des similitudes substantielles entre les morceaux. Selon la jurisprudence, l’appréciation des similitudes doit se faire de façon synthétique, de sorte que le juge devra adopter le comportement d’un « consommateur moyen ». En outre, une seule écoute devrait suffir pour établir l’existence de similitudes substantielles. Or, dans le cas en l’espèce, nous pouvons affirmer sans risques qu’il est difficile pour le consommateur moyen d’établir qu’il existe bien des similitudes substantielles, le consommateur moyen n’étant pas musicologue (affaire « Eminem »). La présomption d’emprunt est également peu probable vu qu’il n’y a pas de copie servile de l’œuvre. Il est fort probable que les similarités entre les deux morceaux soient dues au nombre limité d’accords. Le peu de similitudes observées sont surement dues au hasard.
A cet égard, il est difficile de donner raison au demandeur.

Question 2 :

Le droit connaît que la contrefaçon qui résulte de l’atteinte d’un droit intellectuel, dont l’appréciation diffère selon qu’on a à faire à un tel ou tel droit intellectuel. Il faut donc une appréciation des similarités substantielles ; pour établir cela il faut délimiter attentivement ce qui constitue une expression originale : le juge devra exclure ce qui relève des idées et ce qui est seulement factuel ainsi qu’une appréciation de l’originalité des éléments de l’œuvre s’imposera.
Dans le présent cas on se trouve face à des œuvres gustatives (ou olfactives), c’est relativement difficile faire une distinction de ce qui relève d’une idée originale et de ce qui est factuel, dans la pratique, en combinaison ces deux facteurs, on pourra trouver une originalité, mais elle sera assez limitée étant donné qu’on peut avoir des solutions similaires à la fin du processus ; cela rend l’application des droits d’autres à une œuvre gustative, comme dans le présent cas, assez difficile à cause des contraintes qui pèsent sur la liberté du créateur.

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Mylene Schiltz
Affaire ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip. Dans les différents commentaires nous constatons qu’il est très peu mentionné de la possibilité de faire appel à un expert. En effet la ressemblance entre les deux œuvres est faiblement perceptible à l’oreille d’un individu lambda. Il faut d’ailleurs plusieurs écoutes pour commencer à définir dans quelle mesure il…
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Affaire ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip.

Dans les différents commentaires nous constatons qu’il est très peu mentionné de la possibilité de faire appel à un expert.

En effet la ressemblance entre les deux œuvres est faiblement perceptible à l’oreille d’un individu lambda. Il faut d’ailleurs plusieurs écoutes pour commencer à définir dans quelle mesure il y a pu avoir plagiat.

Cette expertise ne va pas seulement permettre de vérifier le caractère protégé de l’œuvre Love Long Distance mais également faire une analyse objective des antériorités des œuvres du groupe Syd Matters. La ressemblance ne serait-elle pas le fruit du hasard au regard des compositions précédentes du groupe français.

Affaire Levola :

Demandeur Levola :
Dennis Voerman a cédé les droits d’auteur d’une pâte à tartiner « Heks’nkaas » à Levola en 2011 (droit d’auteur rattaché à la recette, mode de préparation et caractère gustatif).

Defendeur Smilde :
La société Smilde a mis sur le marché une pâte concurrente « Witte Wievenkaas ».

On pourrait envisager l’objet de protection des droits d’auteur sous trois angles : la création culinaire sous sa forme esthétique, la création culinaire sous sa forme abstraite et la recette de cuisine.

Nous allons nous attarder ici sur la recette de cuisine car c’est celle-ci que Levola a obtenu en 2011 et qu’elle attaque la société Smile pour contrefaçon.

La première question qui se pose ici est : une création culinaire ou olfactive peut-elle être considérée comme une œuvre découlant de la création intellectuelle ? Le droit d’auteur peut-il donc ici s’appliquer ?

Pour l’instant les différentes jurisprudence européennes s’accordent à accepter que le droit d’auteur ne s’applique ni au gout ni aux odeurs. (Cass. Com., 10 décembre 2013, pourvoi 11-19872). Concernant les recettes de cuisines, TGI de Paris dans son arrêt de 1974 a précisé que « si les recettes de cuisine peuvent être protégées dans leur expression littéraire, elles ne constituent pas en elles-mêmes une œuvre de l’esprit ; elles s’analysent en effet en une succession d’instructions, une méthode ; il s’agit d’un savoir-faire, lequel n’est pas protégeable ».

Dans le cas où la CJUE estimerait dans cette affaire, que le droit d’auteur s’applique, elle va devoir en définir les exigences d’application.

1. Délimiter l’œuvre originale
La CJUE va devoir définir quelle sont les ressemblances et éventuellement expertiser le caractère protégé de l’œuvre gustative ainsi qu’évaluer les techniques des contraintes qui pèsent sur le secteur agro-alimentaire. En quoi l’œuvre gustative est-elle originale et empreinte de la personnalité de son auteur.
De plus la perception individuelle des ressemblances peut être très différente d’un individu à un autre.

2. Emprunt
Y’a-t-il eu emprunt de manière consciente ou inconsciente de l’œuvre. Smilde a t-i délibérément recopier le gout du fromage à tartiner de Levola. Dans quelle mesure une recette est-elle originale ?

3. Accès
Il est évident que le fromage à tartiner de Levola étant sur le commerce bien avant de celle de Smilde, nous pouvons aisément dire que ces derniers ont eu facilement accès au produit premier. D’autant plus qu’il est courant dans l’agi alimentaire de se tenir au courant des nouveautés des uns et des autres.

https://www.lepetitjuriste.fr/propriete-intellectuelle/du-droit-a-lassiette-existe-t-il-une-protection-juridique-pour-les-creations-culinaires/

http://www.bdl-ip.com/fr/actualites/flash-info/id-181-le-gout-d-une-denree-alimentaire-une-uvre-protegee-par-droit-d-auteur-i-beau-de-lomenie

http://avocats-publishing.com/LA-FRAGRANCE-CONSIDEREE-COMME-UNE?cimobile=web

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Mélanie van Haute & Morgane Mansion
Droit de la propriété intellectuelle Devoir 1 Question 1 : La chanson de Gossip est parue sur Youtube en octobre 2009 et celle de Syd Matters en octobre 2010. Gossip est donc le demandeur et Syd Matters le défendeur. La première chose que l’on peut constater en comparant les deux musiques est qu’il y a une suite de notes similaire. Par contre,…
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Droit de la propriété intellectuelle
Devoir 1

Question 1 :
La chanson de Gossip est parue sur Youtube en octobre 2009 et celle de Syd Matters en octobre 2010. Gossip est donc le demandeur et Syd Matters le défendeur.

La première chose que l’on peut constater en comparant les deux musiques est qu’il y a une suite de notes similaire. Par contre, pour ce qui est des paroles et du rythme, les deux chansons se distinguent. Il y a donc une similitude mais limitée.

Pour ce qui est de l’accès, le nombre de vues sur la chanson de Gossip est très important (plus de 4 millions de vues), ce qui nous laisse penser que Syd Matters avait accès à cette chanson, même si les 2 groupes ne sont pas du même pays ; Youtube n’as pas de frontières.

Il est donc possible qu’il y ait eu un emprunt, mais il faudra plus de preuves pour en être sûr, ce qu’il reviendra au juge d’apprécier en mettant en balance la similitude avec la liberté de création.

Question 2 :
L’affaire Levola, impliquant qu’il y ait un droit d’auteur appliqué à des œuvres gustatives, pose certaines problèmes en matière de contrefaçon. La société Levola déclare qu’il y a une contrefaçon de ses droits d’auteur sur le fromage à tartiner de la marque mais l’appréciation d’une contrefaçon peut varier du point de vue adopté pour apprécier la similarité substantielle et celui-ci ne sera pas toujours le même.

En France, la cour de Cassation exige qu’une création revête une forme matérielle et concrète et que donc, un parfum ne peut être protégé par un droit d’auteur.

Le problème des créations gustatives et olfactives tient du fait que le goût ou l’odorat se caractérise par son instabilité potentielle et le caractère subjectif de sa perception par le consommateur. Un consommateur trouvera le gout/odeur semblable mais pas un autre.

Le gout et l’odorat sont des critères trop subjectif que pour y attacher des droit d’auteurs et à mon sens, la contrefaçon ne devrait résulter que de l’atteinte à un droit intellectuel.

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Adriana Nowak, Laurena Dubois, Alexandra Vanroye, Anne-Marie Gulger.
1. Quand les étudiants analysent les deux chansons, certains disent que dès la 1ère écoute, ils entendent une similitude car il y a un enchainement d’accords similaires. D’autres disent, au contraire, qu’il n’existe qu’une proximité entre les deux morceaux qu’après plusieurs écoutes mais pas plus. La plupart des étudiants ont remarqué la présence du piano. Les étudiants expliquent qu’il y aurait pu…
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1. Quand les étudiants analysent les deux chansons, certains disent que dès la 1ère écoute, ils entendent une similitude car il y a un enchainement d’accords similaires. D’autres disent, au contraire, qu’il n’existe qu’une proximité entre les deux morceaux qu’après plusieurs écoutes mais pas plus. La plupart des étudiants ont remarqué la présence du piano.
Les étudiants expliquent qu’il y aurait pu avoir une possibilité d’emprunt (même inconsciente) mais que dans le cas d’espèce, il n’est pas question de copie servile vu le nombre de contraintes (exigences marketing, nombre de notes existantes limités, règles strictes sur les enchainements d’accords) et du coup du nombre peu élevé de créations alternatives qui s’offrent aux artistes. Certains étudiants justifient la similitute par le faite que faire un album prend du temps et vu le peu de temps qui sépare les deux chansons, il est possible que Syd Matter avait déjà composé son morceau lors de la sortie de l’album de Gossip. Toutefois, une modification après la sortie de la chanson de Gossip n’est pourtant pas excluable. Les nationalités différentes des deux groupes ne peuvent pas être un argument qui exclurait la contrefacon car la chanson de Gossip a été largement diffusée en Europe et que donc Syd Matter a pu avoir connaissance de la chanson. Au final, pour les étudiants, après analysent, les convergences des deux œuvres résultent sûrement du hasard.

2. Oui, nous pensons que le droit d’auteur doit être appliqué à des œuvres gustatives ou olfactives malgré des éventuels problèmes pratiques qui pourraient se poser en matière de contrefaçon.
Concernant la condition de la similarité substantielle entre les créations, et à l’instar de la décision Eminem, la ressemblance entre les deux fromages peut être appréciée par le consommateur moyen afin d’évaluer leur degré de similitude. Il suffit que le consommateur moyen goûte les deux fromages simultanément et qu’en une seule dégustation, puisse déterminer les éventuelles similitudes qui existeraient entre les deux fromages, en laissant de côté les différences. Les contraintes peuvent être prises en compte : telle combinaison d’ingrédients ou tel dosage d’ingrédient permet-il d’avoir le même goût qu’avec une autre combinaison ou un autre dosage ? Si contrainte il y a, c’est que l’espace de liberté du créateur est restreint, et on conclura moins facilement à une contrefaçon. Pour une évaluation plus technique, il est plus raisonnable de faire appel à un expert, tel un chef de cuisine ou un critique gastronomique. Ce premier critère ne pose donc pas particulièrement problème.

Le deuxième critère, celui de la condition de l’emprunt est quant à lui bien plus problématique. En effet, il faut que le défendeur ai adopté un certain comportement, une volonté de s’inspirer de l’œuvre antérieure pour en créer une nouvelle. La preuve directe de ce comportement est difficile, voire impossible, à apporter. Ce problème de la preuve ne concerne pas uniquement les œuvres gustatives ou olfactives mais bien de toutes les œuvres au sens large. Cependant la preuve indirecte de l’emprunt, c’est-à-dire l’accès à la recette secrète du fromage à tartiner par Smilde Foods ou, plus probablement, de l’accès au produit par cette même société, peut être apportée en fonction du degré de similarité entre les deux fromages. Cependant si la ressemblance entre les deux fromages est faible, la similarité substantielle entre les créations n’est pas suffisante pour apporter la preuve de la contrefaçon. Dans ce cas il faudra alors apporter la preuve de l’accès (qu’il soit direct ou indirect) ce qui est une question de fait. Il est rare que la preuve directe d’accès puisse être rapportée, il est en effet difficilement imaginable qu’une société communique ou partage, sans contrepartie, une recette secrète d’un produit qui se vend assez bien. Il faut alors que le demandeur établisse la preuve indirecte de l’accès : il doit démontrer que le défendeur ait pu facilement avoir accès à son fromage, qu’il existait une possibilité raisonnable d’accès à son œuvre. S’il en apporte la preuve, il y a présomption de copie, et la charge de la preuve est renversée. Ce sera au défendeur de prouver qu’il ne pouvait pas avoir accès au produit du demandeur de manière aisée.
Au bout du compte le caractère gustatif ou olfactif des œuvres en matière de contrefaçon ne pose pas plus de problème qu’une autre œuvre.

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Camille Bauer, Nathan Mbolo Nkoy, NGUYEN Ngoc Tu, Maya Balam Meyong
1 . Synthèse critique des réponses apportées par les étudiants aux différentes questions concernant la plausible contrefaçon de “Long live distance” de Gossip par Syd matters dans “Hi life” Concernant la question des similarités substantielles, on observe des divergences parmi les points de vue des étudiants. Tous s’accordent à dire que la similitude doit être appréciée selon le “ critère du…
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1 . Synthèse critique des réponses apportées par les étudiants aux différentes questions concernant la plausible contrefaçon de “Long live distance” de Gossip par Syd matters dans “Hi life”

Concernant la question des similarités substantielles, on observe des divergences parmi les points de vue des étudiants. Tous s’accordent à dire que la similitude doit être appréciée selon le “ critère du consommateur moyen” mais n’arrivent pas à la même conclusion malgré la mobilisation de ce critère commun. Il nous semble malaisé de considérer qu’il s’agisse de similarités substantielles. En effet, en dépit de certaines ressemblances entre les deux morceaux et de l’enseignement de la jurisprudence majoritaire qui prend en considérations les ressemblances sans avoir avoir égard aux différences, celles-ci nous apparaissent en l’occurrence bien trop minimes pour pouvoir être qualifiées de similarités substantielles.

Ainsi, la question de la preuve de l’emprunt n’est pas ici remplie car nous ne nous trouvons pas dans le cas d’une copie servile. Comme n’ont pas manqué de le souligner la plupart des étudiants, l’emprunt cependant est envisageable car le tube “Long live distance” étant sorti avant “Hi life”, il serait difficilement imaginable que le groupe Syd matters ne l’ai jamais entendu.

Toutefois, malgré le caractère plausible de l’emprunt, le défaut de similarités substantielles lui-même dû à un manque d’éléments factuels nous retient de parler de contrefaçon au sens juridique du terme, position que certains étudiants ont rallié après une analyse des éléments en présence.

2. La problématique des oeuvres gustatives ou olfactives en matière de droits d’auteurs

L’action intentée par la société Levola contre la société Smilde, toutes deux néerlandaises peut elle se fonder sur la contrefaçon d’un goût ou d’une odeur pour protéger un droit d’auteur? La question peut-paraître anodine mais elle soulève des divergences au sein de différents pays. En effet, en France, la Cour de Cassation enseigne que la création doit revêtir une forme matérielle et concrète. Dès lors, elle refuse de reconnaître qu’un parfum puisse être protégé par les droits d’auteurs (Cass., 10/12/2013, 11-19872). Quant à la Cour Suprême aux Pays-Bas, elle admet le caractère d’oeuvre à une odeur lors même que celle-ci constitue une production qui soit perceptible par l’homme (HR, 16/06/ 2006, LJN AU8940, Kecofa/Lancôme).

En l’espèce, sur l’exigence de similarités substantielles, le produit attaqué offre-t-elle une expression originale? Peut-on considérer qu’une odeur ou qu’un goût soit une expression originale? À première vue ou devrions nous dire à la première bouchée, il faut répondre non. Car le risque, très hypothétique, que les firmes de “Gorgonzola” attaque le “Roquefort” demeure important sous motif que le consommateur lambda ne parvient pas à différencier les deux fromages “bleus”. Contrairement aux bleus, il s’agit davantage, dans cette cause, de recettes, de compositions et de procédés et non d’affinage qui permettent d’aboutir à une pâte à tartiner au goût et à la texture similaire au produit défendu par la société Levola.
Il faut donc se poser la question des contraintes techniques imposées par la création du produit. Combien de goûts différents peut avoir une pâte à tartiner au fromage ? Dans le cas où ils seraient limités par les contraintes des recettes et procédés de fabrication, les similarités de goût entre les deux pâtes à tartiner seraient plus susceptibles d’apparaître de manière indépendante.

Un autre problème important est celui de la détermination de la présence de similarités substantielles à la première “oeuvre”. Si une mélodie ou une image est très aisément reconnaissable, il peut être plus difficile de reconnaître et de définir précisément un goût ou une odeur. Les expériences en cette matière varient aisément d’un consommateur à l’autre, ce qui peut être un obstacle à la preuve des similarités.

En outre, il faut de surcroît démontrer que Smilde ait eu un comportement fautif en se servant de “l’oeuvre” de Levola pour répondre à la condition de l’emprunt.
Dans le débat qui nous retient, peut-on considérer que la production d’une pâte à tartiner soit complexe? Dans la positive, ce qui est admissible pour une recette et un procédé industriel, la condition d’emprunt est présumée remplie.
De plus, l’accès au produit “Heks’nkaas” défendu n’est pas confidentiel. Par conséquent, Smilde pouvait facilement se délecter et “imiter” le produit. Ainsi est né ou non le “Witte Wievenkaas”.

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Rojda Cagro, Elisabeth Chansay Wilmotte, Benjamin Demol, Margaux Henriet, Paula Skreczko
Question 1. À propos de l’affaire Syd Matters contre Gossip Nous sommes dans le domaine qui traite du droit d’auteur ; il s’agit plus particulièrement de déterminer si dans un cas pratique il y a contrefaçon ou non tel un juge. Il y a contrefaçon dès lors qu’il y a une similarité substantielles entre les créations. Dans le…
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Question 1. À propos de l’affaire Syd Matters contre Gossip

Nous sommes dans le domaine qui traite du droit d’auteur ; il s’agit plus particulièrement de déterminer si dans un cas pratique il y a contrefaçon ou non tel un juge.

Il y a contrefaçon dès lors qu’il y a une similarité substantielles entre les créations. Dans le cas en espèce, tous relèvent la présence de points communs entre les deux musiques, notamment, dans leurs introductions et ce, début des musiques, tout comme le rythme et l’instrument utilisé qui est un piano. De plus, les chanteurs commencent à chanter en même temps. Néanmoins, la note de piano répétée est à ce point basique et effacée par rapport au reste de la chanson qu’elle n’apparaît être suffisamment probante pour établir une contrefaçon. L’un des textes des étudiant.e.s relevaient, par ailleurs, qu’une expertise était nécessaire. Nous pouvons tirer toutefois des éléments plus proches de l’expertise que celle du consommateur moyen à la lecture des analyses des étudiant.e.s ; ainsi, nous pourrons apprendre que les temps des deux musiques ne sont pas similaires du tout.

Nous remarquons aussi que l’écoute comparative des deux musiques est supposée relever du fait. Pourtant, les étudiant.e.s n’arrivent pas aux mêmes conclusions quant à la présence de similitudes entre l’une et l’autre musique dès la première écoute. En outre, les étudiant.e.s ne manquent pas de relever de multiples différences entre les deux musiques. De notre côté, chacune des deux chansons a leurs propre originalités, rythmes et styles et cela devrait suffir à les différencier en tant que consommateur moyen. Ajoutons qu’une question, pourtant centrale, a été assez peu abordée à savoir la possibilité pour les auteurs de faire autre chose comme introduction. En effet, les accords utilisés sont très standardisés, tout comme l’est la durée de l’introduction ou l’utilisation du piano. De plus, à l’écoute, d’emblée, des éléments différenciant le contenu apparaissent. Il n’est donc pas impossible de penser que les deux groupes ont obtenu le même résultat avec deux parcours créatifs parallèles.

La condition d’emprunt

Les éléments que nous avons analysé au niveau de l’existence de similarités sont-ils la conséquence d’un emprunt, et donc d’une violation du droit d’auteur ? Pour y répondre, il faut se concentrer sur des éléments factuels. Tous les étudiants se sont renseignés sur les dates de sorties des deux musiques afin de prendre en compte cette donnée. C’est donc Syd Matters qui se serait inspiré ou qui aurait imité Gossip. L’article précité d’Alain Strowel précise que cette condition d’emprunt présume un comportement fautif dans le chef de l’auteur de la seconde oeuvre, en l’occurrence Syd Matters. Nous notons qu’il est difficile de prouver la volonté des artistes ; il faut réfléchir à l’accès possible à la première oeuvre et déterminer s’il y a eu contrefaçon ou si les similarités substantielles ne relèvent que du hasard. Une étude plus approfondie est nécessaire. En effet, les étudiant.e.s remarquent que, si les deux groupes ont eu un certain succès avec leurs mélodies, ce n’est pas pour autant que l’un connaissait l’existence de l’autre. Ils étaient de nationalités différentes et ne pratiquaient pas le même genre de musique. Cela dit, les étudiant.e.s relèvent également qu’il est possible d’imiter la chanson sortie la première étant donné l’année de différence entre les deux sorties.

Prouver l’emprunt par l’existence de similarités essentielles
Dans son article, Alain Strowel précise que cela est le plus souvent impossible à faire. Il énonce tout de même une piste d’analyse afin de trouver une preuve indirecte. Cela étant dit, nous manquons d’expertise au niveau musicale pour pouvoir juger cela au mieux. Par ailleurs, aucun étudiant ayant analysé comparativement les deux musiques n’ont parlé de ce point ; il est probable qu’au vu de la difficulté à établir l’existence de contrefaçon avec l’existence ou non de similarités substantielles pour le consommateur moyen ainsi que de la condition d’emprunt, ces étudiant.e.s aient décidé qu’il n’y avait tout simplement pas de similarités essentielles. Dans le cas contraire, ils auraient probablement tous abordés le point précisément.

Prouver l’accès
Les étudiant.e.s ont, très souvent, analysé l’accès en datant les deux oeuvres et en comparant les genres et leurs nationalités qui diffèrent, comme précité dans le point concernant la condition d’emprunt. Un groupe d’étudiant.e, toutefois, a ajouté à son analyse le temps nécessaire à la composition d’un album de sorte qu’il est possible qu’il y ait simplement eu un hasard entre les similitudes.
Question 2. À propos de l’affaire Levola contre Smilde Foods

L’affaire Levola contre Smilde Foods peut recevoir un certain éclairage à partir de l’affaire précitée. En effet, les difficultés des droits d’auteur et de la problématique de la contrefaçon ne sont qu’un aperçu des problèmes pouvant se poser avec un droit d’auteur sur un goût ou une odeur.

La première problématique est sans doute de constater que lorsque deux produits sont suffisamment proches, il est possible de parler de contrefaçon. Cela dit, il est difficile d’évaluer la proximité d’un goût ou une odeur. Que faut-il prendre en compte avec ces éléments ? À première vue, la description qu’on en ferait, à l’aide de comparaison, serait que le goût de ce produit est très proche de celui de la pomme avec une pointe de cannelle. En outre, le sentiment évoqué par le goût est une odeur printanière et légère. Il y a tant de manière d’aborder une odeur ou un goût que d’individus. Toutes ces évaluations sont extrêmement subjectives.

De plus, ajoutons que, particulièrement pour un fromage, le goût juste après sa production n’est pas forcément le même que lorsqu’il est à la limite de la date de péremption. Précisons que certains individus préfèrent l’un ou l’autre. Ceci confirme que la part de subjectivité est énorme dans l’appréciation d’une similarité. L’application des droits d’auteur et de la contrefaçon peut donc sembler difficile pour tout ce qui concerne le goût et l’odeur.

Quand bien même similarités et emprunt seraient confirmés, un nouveau problème se pose sur l’accès à l’oeuvre. Peut-on dire que, parce qu’il a accès au produit final, le concurrent a eu un accès à l’oeuvre suffisant pour la copier ? Prenons en compte le fait que les fromages en question sont des produits industriels fabriqués avec des techniques particulièrement développées et souvent gardées secrètes. Ainsi, même avec le produit final et une certaine expertise, la copie n’est pas évidente. De ce développement, il découle qu’il ne pourra que très rarement y avoir des problèmes de contrefaçon concernant de tels produits.

Tous ces éléments remettent en question l’application du droit d’auteur, mise à part l’analyse de la limitation des possibilités qui pourrait jouer en la faveur des défendeurs des droits d’auteur. En effet, le fromage Levola est quand même assez particulier dans sa conception. Il s’agirait d’une combinaison d’une fournée de groupe de crème au fromage avec de la sauce à base de mayonnaise, de poireau coupé, de persil et de pulpe d’ail (“combines a batch of cream cheese with some mayonnaise-based sauce, cut leek, parsley and garlic pulp”). Il est certain que ce savant mélange doit avoir des particularités gustatives et olfactives rares. Il est également certain que le hasard ne permettrait pas d’expliquer que très peu puissent arriver à des caractéristiques tout à fait semblables.

Le point central du droit d’auteur et de la contrefaçon en matière de goût ou d’odeur se situe donc probablement là. Est-ce que le produit est suffisamment spécifique que pour le différencier de tout autre produit se situant dans le même marché ?

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GUERRIER DERDERS Belinda, MATOSHI Aurora, MKHITARYAN Mariam et TEDIK Tûba
QUESTION 1. Tout d’abord, certaines personnes ont affirmé que des similitudes se faisaient entendre dès la première écoute, d’autres sont allés jusqu’à dire qu’il y avait une ressemblance au niveau du rythme. Or selon nous, et comme d’autres commentateurs, aucune similitude n’apparaît dès la première écoute. C’est seulement après avoir réécouté plusieurs fois les deux morceaux que certaines ressemblances apparaissent…
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QUESTION 1.

Tout d’abord, certaines personnes ont affirmé que des similitudes se faisaient entendre dès la première écoute, d’autres sont allés jusqu’à dire qu’il y avait une ressemblance au niveau du rythme. Or selon nous, et comme d’autres commentateurs, aucune similitude n’apparaît dès la première écoute. C’est seulement après avoir réécouté plusieurs fois les deux morceaux que certaines ressemblances apparaissent au niveau de la mélodie du fond. Il s’agit de la mélodie accessoire et non la principale. Plus précisément, dans la musique « Hi Life » de Syd Matters, à 2 minutes 40, on peut retrouver plus ou moins la même mélodie que dans la chanson « Love Long Distance » de Gossip, à 1 minute 08. Nous pouvons donc affirmer l’existence de similitudes substantielles. De plus, la première chanson est plus lente tandis que la deuxième est plus rapide. En analysant tous les commentaires, il est évident que la majorité des commentateurs sont de l’idée qu’il ne s’agit pas de plagiat en tant que tel. Nous rejoignons cette constatation. Concernant la condition l’emprunt, la plupart des commentateurs sont d’accord sur le fait qu’il n’y a pas de présomption d’emprunt, vu qu’il n’est pas question de plagiat en tant que tel. Et pour l’accès au morceau de l’autre, certains ont vérifié les dates de sortie des deux chansons. Il apparaît que « Hi Life » est sortie en 2010 alors que « Love Long Distance » en 2009. Du coup, il se peut que la première chanson ait emprunté certaines notes à la seconde. Concernant la contrainte, les commentateurs précisent l’impossibilité qu’une œuvre soit à 100% originale, vu le nombre limité de notes.

QUESTION 2.

Pour conclure à l’existence de contrefaçon, il est nécessaire qu’une identité ou une similarité substantielle entre les créations apparaisse. Il est important de définir ce que constitue une expression originale dans l’oeuvre du demandeur. Le juge devra donc examiner les différents éléments et composantes de l’oeuvre et en faire ressortir les éléments qui peuvent être protégés de ceux qui ne le seront pas.

Si d’après l’enseignement traditionnel de la jurisprudence, les similarités doivent être approuvées du point de vue du consommateur moyen et non du spécialiste, il nous paraît, dans le cadre d’une oeuvre gustative (ou olfactive), important pour le juge de recourir à un expert. La perception de chacun étant différente, celle-ci représente un critère subjectif. L’expert pourra évaluer les chances d’arriver à une création indépendante par l’effet du hasard. Le juge pourra alors apprécier l’espace de jeu ou de liberté qui s’offre au créateur pour développer son oeuvre.

La condition d’emprunt nous paraît, dans le cadre d’une oeuvre gustative (ou olfactive), très difficile à prouver. Sur quels éléments le juge doit-il se baser pour conclure à une forme de plagiat ? Doit-il se baser sur les ingrédients utilisés? La quantité de ces ingrédients? Le résultat final de l’oeuvre? La combinaison de ces critères? Il se peut que malgré le fait d’avoir utilisé les mêmes ingrédients mais dans un ordre différent, deux oeuvres se retrouvent au final avec un goût (une odeur) similaire. L’inverse est aussi vrai.

Le juge devra donc davantage (mais pas exclusivement) se baser sur la condition d’accès qui est une question factuelle. Il suffira alors d’établir quel produit a été commercialisé en premier de sorte à ce que la preuve indirecte de l’accès soit apportée. En effet, la possibilité pour Smilde Foods d’avoir de faire l’expérience de l’oeuvre de Levola permet d’en inférer l’accès et c’est ainsi que, nous dit l’article, l’accès créé une présomption qu’il y a eu copie.

À la suite de ces réflexions, le droit d’auteur pourrait également être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives).

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Camille Boquet
Question 1. Les étudiants ayant déjà comparé « love long distance » et « Hi life » sont unanimes sur le fait que des similitudes apparaissent dès le début des chansons mais que celles-ci se font rares au fil de la musique. 
Ensuite ils se sont posé la question de savoir si il y avait dès lors bel et bien contrefaçon. Pour répondre à…
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Question 1.

Les étudiants ayant déjà comparé « love long distance » et « Hi life » sont unanimes sur le fait que des similitudes apparaissent dès le début des chansons mais que celles-ci se font rares au fil de la musique. 
Ensuite ils se sont posé la question de savoir si il y avait dès lors bel et bien contrefaçon. Pour répondre à cette question ils affirment que la Jurisprudence considère que si il y a une potentielle contrefaçon elle s’apprécie par rapport aux similitudes et non aux différences. Et dans le cas des morceaux qu’ils ont du critiquer il y a plus de différences. Ce qui selon eux ne peux justifier une action en justice pour contrefaçon. 
Après avoir lu le texte « Pas de contrefaçon sans Plagiat » je rejoins leur avis. En effet, comme nous avons pu le lire, pour qu’il y ait une contrefaçon, il faut qu’il y ait une identité ou une similarité, c’est ce que l’on retrouve au début des deux chansons. Cependant, cette condition est nécessaire mais pas suffisante, et c’est pourtant le seul élément que nous avons.

Question 2.

Dans l’affaire Levola contre Witte W. il est reproché à Witte W. d’avoir repris le gout du fromage du demandeur. On se pose, donc dans cette affaire la question, de savoir si il y a contrefaçon ou non. Pour que nous puissions parler de contrefaçon il faut premièrement prouver qu’il y a un droit intellectuel sur l’oeuvre. En l’occurence on parlera ici d’un droit d’auteur. Pour affirmer qu’il y a une contrefaçon il y a plusieurs conditions a remplir et une procédure à suivre.
Premièrement, il est nécessaire (mais pas suffisant) de remarquer s’il existe des similarités substantielles. Ensuite, il faut apprécier l’originalité, c’est à dire analyser la structure ou la composition de l’oeuvre. Dans ce cas-ci, par exemple, il faudrait analyser la recette en regardant si celles-ci sont forts similaires ou si la deuxième est marquée d’une propre originalité. Y avait-il des contraintes qui pensaient sur le créateur défendeur ? Dans notre cas surement, car dans le domaine de la nourriture plusieurs normes sont à respectées. Enfin, il faut démontrer que le défendeur à copier ou imiter l’oeuvre du demandeur. Ce qui signifie prouver un comportement fautif.
Dans notre cas comme le droit d’auteur n’est pas pleinement attesté, Levola ne peut pas définir l’étendu de la protection de son fromage. La Cour a fait remarquer que le fromage de Levola était de tout façon lui même pas très créatif et parfois proche d’autres créations gustatives. Imaginons qu’on atteste que le fromage est protégé par un droit d’auteur; Levola ne respecte pas les conditions nécessaires pour qu’il soit mis en oeuvre et le défendeur ne rempli pas toutes les conditions pour que celui-ci soit mis à mal.

Peut-on avoir un droit d’auteur sur la conception d’un fromage ? Concernant les droit d’auteur le champs d’application n’est pas fortement délimité. La Convention de Berne (2.1) fait référence à des notions d’oeuvres littéraires et artistiques, en Belgique il existe également des protections dans le domaine sportif ou autre. Selon nous, pour qu’il ait un droit d’auteur il faut simplement une création intellectuel. Dans le cadre du fromage, il y a une travail culinaire et un travail intellectuel pour la création de la recette.
Pour qu’une oeuvre soit protégée il faut également une conditions d’originalité, critère rempli par le créateur de fromage Levola, qui a mis sur pied une nouvelle idée de recette.
Selon nous le droit d’auteur pourrait être étendu à des oeuvres gustatives.

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MARQUET PILIPILI
Réalisé par David MARQUET & Okuli PILIPILI 1) Synthèse critique L’article et les divers commentaires réalisés par des étudiants nous rappellent que l’absence de formalités dans le giron du droit d’auteur a pour conséquence qu’il peut être délicat d’apporter la preuve de la paternité d’une œuvre. Lorsque le litige est porté devant une juridiction, le juge devra regarder s’il existe des similarités substantielles…
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Réalisé par David MARQUET & Okuli PILIPILI

1) Synthèse critique

L’article et les divers commentaires réalisés par des étudiants nous rappellent que l’absence de formalités dans le giron du droit d’auteur a pour conséquence qu’il peut être délicat d’apporter la preuve de la paternité d’une œuvre. Lorsque le litige est porté devant une juridiction, le juge devra regarder s’il existe des similarités substantielles entre les œuvres (dans le cas d’espèce, entre deux œuvres musicales). Il procédera à une analyse synthétique: à savoir qu’il devra déceler les ressemblances qui existent, non pas comme un expert, mais comme un consommateur moyen.

Il est dommage que les étudiants n’aient pas mentionné ce qui a été relevé par l’auteur: l’expertise peut s’avérer très utile afin de déterminer les contraintes pesant sur un secteur de la création (ce qui est le cas ici) et ce pour évaluer les chances d’arriver à une création indépendante de l’effet du hasard.

Toutefois, avant de parler de contrefaçon, il faut encore qu’il y ait eu plagiat. Attention que la seule copie d’un simple passage, de quelques notes, suffisent pour parler de contrefaçon. En général, les étudiants s’accordent pour dire que s’il existe une ressemblance, celle-ci est si minime qu’il est difficile de parler d’emprunt d’autant plus que la similarité peut être fortuite au regard du fait que la liste des accords musicaux n’est pas infinie.

A défaut de présomption d’emprunt se pose la question de l’accès à l’œuvre. Les étudiants n’ont, dans leurs commentaires, pas dégagé plus de pistes relatives à l’accès. Tous font référence à la chronologie mais ils oublient que d’autres critères ont été relevés par l’auteur de l’article.

Il faut néanmoins tempérer cette majorité puisqu’un étudiant soulève qu’au-delà de la parution d’un titre, il ne faut pas oublier qu’un album ne se compose pas du jour au lendemain, affirmation que nous partageons et qui permet d’élargir le débat.

De manière générale, nous trouvons dommage qu’aucun d’entre eux ne se soit posé la question de savoir si l’œuvre de GOSSIP était protégée? Le morceau était-il considéré comme original pour permettre une protection des droits d’auteur?

1) Problèmes de contrefaçon des œuvres culinaires dématérialisées au regard des critères de contrefaçon des droits d’auteur?

Le goût d’un fromage au même titre qu’une odeur de parfum en tant que création intellectuelle propre, sont-ils des œuvres pouvant faire l’objet d’une protection de droit d’auteur? La question n’est pas simple mais n’en demeure pas moins légitime.

Quoi qu’il en soit, concentrons-nous uniquement sur les problèmes de contrefaçon du droit d’auteur applicable à la situation.

Soulignons tout d’abord le caractère potentiellement instable et complètement subjectif de la perception par le consommateur d’une création appréhendable par le goût ou l’odorat.
Dans ce cas, la référence au consommateur moyen semble délicate.

De plus, en termes de similarités substantielles, nous n’avons pas avec le goût ou l’odorat une forme concrète et identifiable avec suffisamment de précision pour permettre la communication au public. Ce qui rend malaisé, plus que jamais, la preuve de l’emprunt?

La distribution ou vente du fromage pourrait représenter une difficulté au regard du critère de l’accès. En effet, dans le cas d’espèce, il semble qu’il s’agisse de deux villes hollandaises (peut-être de la même région). Or, dès le moment où un produit est commercialisé, dans une même zone géographique, par ailleurs, il est simple d’en conclure à la facilité d’accès. Mais au-delà de cette considération, avec le développement d’Internet, de Youtube n’en est-il pas de même pour une œuvre musicale?
En outre, comment apprécier l’originalité de telles œuvres pour lesquelles d’aucuns considèrent qu’il ne s’agit que d’un simple savoir-faire, lequel n’est pas protégeable.

Toutefois, il ne nous paraît pas inintéressant d’élargir la protection du droit d’auteur, comme ce fut le cas avec les bases de données, à ces créations de l’esprit, certes, atypiques, mais qui à notre sens peuvent aussi porter l’empreinte personnelle et original de leur créateur.

Il n’en restera pas moins que situer la limite entre ce qui relève d’une violation ou non du droit d’auteur demeurera, dans ce domaine aussi, un exercice périlleux à défaut de critères clairs et généraux!

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Am-Mi Hamza
Question 1. - A propose des similarités substantielles La liberté de création dont disposent les musiciens dans le cas qui nous occupe est analysée. Premièrement, il a été dit et répété que la place pour l’originalité est faible en matière musicale, vu le nombre limité de notes existantes. De plus, des règles musicales relativement strictes existent en ce qui concerne l’enchaînement des…
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Question 1.
– A propose des similarités substantielles
La liberté de création dont disposent les musiciens dans le cas qui nous occupe est analysée.
Premièrement, il a été dit et répété que la place pour l’originalité est faible en matière musicale, vu le nombre limité de notes existantes. De plus, des règles musicales relativement strictes existent en ce qui concerne l’enchaînement des accords. De fait, n’importe quelle suite d’accords ne peut pas être réalisée et ne sonnerait de toute façon pas ‘mélodique’ à l’oreille. D’ailleurs certains rappellent que les deux musiques commencent de la même manière pour ensuite se distinguer complètement. En ce qui concerne les similarités en tant que telles, précisons que les accords ne sont pas exactement similaires, mais il est vrai que cela n’est peut-être perceptible que par un mélomane voire un musicien alors que la personne de référence est le consommateur moyen.
– A propos de l’emprunt et l’accès
Certains élèves expliquent qu’une présomption d’emprunt n’est aps possible étant donné qu’on ne parle pas de copie servile et que les alternatives sont limitées. Il serait d’ailleurs judicieux de comparer les dates de sortie (Hi life 2010 – Love long distance 2009). Syd matters aurait pu écouter la chanson de gossip mais il fait garder en tête que la réalisation d’un album n’est pas chose aisée et prend un temps considérable (une année dans la plupart des cas). Pour finir, les auteurs sont de nationalité différentes.

Question 2.
La notion de droit d’auteur permet la disposition des droits d’une œuvre à une personne ainsi qu’à ses ayants droits. A première vue, rien ne peut empêcher que le droit d’auteur puisse être appliqué à des œuvres gustatives. En effet, pourquoi priver un grand chef de renom de poser son nom sur la création de sa vie. Cependant, il pourrait être facile de prouver une similarité entre deux préparations mais comment et quand est-ce que le juge remarquerait qu’effectivement un défendeur aurait outrepassé ses droits ? Comme écrit dans le billet « Pas de contrefaçon sans “plagiat”: réflexions sur le critère de contrefaçon en droit d’auteur », la contrefaçon s’apprécie de manière synthétique, eu égard aux ressemblances . En terme de vision 2D d’une préparation, un œil non averti reconnaîtrait sans trop de mal des œuvres pas très différentes mais au niveau du goût, quels seraient les standards, quels seraient les critères (établis par la jurisprudence) qui orienteront le travail du juge ? Devrons nous nous baser, lorsqu’il s’agit de restaurants de renoms (on pourrait imaginer que le défendeur veulent que seuls des palets « raffinés » viennent donner leurs avis), sur le jugement de critiques gastronomiques (autrement dit, des experts) et ainsi faire dépendre la conclusion du litige du ressenti des critiques ? De plus, il faudrait que les créateurs d’une préparation fassent protéger les éléments essentiels de la préparation, ce qui aiderait déjà le travail du juge et des éventuels experts. La preuve de l’accès ainsi que de l’emprunt sont ici, en mon sens, les éléments les moins difficiles à prouver (en cas de restaurant étoilé il suffirait d’y être passé ou d’avoir trouver la recette sur internet, dans un magasine etc. – en cas de plats typiques d’une région du monde, c’est le même constat).
Pour terminer, dans le cas vu dans la question 1, un argument est souvent ressorti pour défendre le défendeur : «  il a été dit et répété que la place pour l’originalité est faible en matière musicale, vu le nombre limité de notes existantes ». Qu’en serait-il en matière de cuisine où le champ des possibles semble infini ? Le travail semble vraiment difficile pour le juge.

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Almedina Hodzic
Certains étudiants ont comparé deux titres afin d’établir si une contrefaçon peut être établie. Afin de pouvoir établir un possible plagiat, ils ont analysé les différents concepts d’identification utilisés par les juges. Pour établir s’il y a contrefaçon, il faut apprécier si des similarités substantielles existent, apprécier la contrefaçon de manière synthétique c’est-à-dire que l’on tient seulement compte des ressemblances et…
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Certains étudiants ont comparé deux titres afin d’établir si une contrefaçon peut être établie.
Afin de pouvoir établir un possible plagiat, ils ont analysé les différents concepts d’identification utilisés par les juges. Pour établir s’il y a contrefaçon, il faut apprécier si des similarités substantielles existent, apprécier la contrefaçon de manière synthétique c’est-à-dire que l’on tient seulement compte des ressemblances et non des différences, savoir si l’un deux s’est servi de l’œuvre comme modèle ou inspiration, rapporter des preuves indirectes c’est-à-dire des similarités qui ont une force probante de contrefaçon et enfin connaitre l’accès à l’œuvre.
Pour se faire, la plupart des étudiants ont fait des recherches quant à la date de sortie de ces deux morceaux et quant à la popularité nationale ou internationale des deux groupes. Il s’avère qu’un groupe est connu à l’international et que son titre est sorti avant. Ils ont donc pu constater que le groupe connu au niveau national avait un accès à l’œuvre et que cela pouvait être vu comme une force probante de contrefaçon si contrefaçon est avérée. De plus, ce qui est intéressant dans certaines réponses, c’est qu’afin de constater une contrefaçon de manière synthétique, certains se sont intéressés à la musique et d’autres ce sont positionnés en tant que « consommateur moyen » ce que fait un juge normalement. Enfin, tous ont considéré qu’une réponse ferme et précise de plagiat était difficile à établir. En effet, les similitudes sont certes présentes mais beaucoup de questions restent en suspens pour qu’on puisse trancher un réel plagiat.

Concernant les fromages peut-on parler de contrefaçon,
1/ Similarités substantielles
L’on va analyser ici s’il y a des utilisations par le défendeur d’éléments protégés. Je ne le pense pas. Selon moi, la recette du fromage relève de l’idée d’un mélange de quelques ingrédients quotidien. Aucune originalité n’est à tirer de celui-ci.
La contrefaçon s’apprécie de manière synthétique, l’on se penche sur les ressemblances et non les différences. Et c’est du point de vue du consommateur moyen que l’on peut juger cela. Si l’on fait goûter ces fromages aux consommateurs moyens, il est tout à fait possible qu’ils y goûtent une similitude mais le plus important est qu’il n’y ait pas de confusion entre les deux fromages. Ici il est difficile de juger cela.
2/ Condition d’emprunt
La contrefaçon du droit d’auteur signifie que le défendeur ait repris ou utilisé comme modèle ou inspiration l’objet accusé de plagiat, ce qui requiert à son tour qu’il ait préalablement eu accès à celui-ci. Dans cette affaire, il est difficile d’établir si le défendeur s’est inspiré du goût du fromage créé par le demandeur car il faudrait posséder « un palet d’expert » pour identifier tous les ingrédients s’y trouvant. De plus, l’accès de la recette est inaccessible car celle-ci est « secrète ».
3/ La preuve de l’emprunt par l’existence de similarités essentielles
Pour établir une preuve d’emprunt, la preuve indirecte n’est pas difficile à rapporter. L’on va analyser les similarités substantielles qui doivent avoir une force probante de contrefaçon. En ce qui concerne les fromages il est, comme nous l’avons déjà dit, possible et facile d’établir s’il y a des similarités olfactives car on trouve dans les deux fromages des ingrédients de la cuisine quotidienne. Cependant, il faudrait plutôt constater s’il y a confusion pour parler de contrefaçon.
4/ La preuve de l’accès
Il faut regarder s’il y a eu accès à ce fromage soit de manière directe ou indirecte. Ici, ce sera plutôt de manière indirecte. Le défendeur a eu accès aisément à ce fromage en le trouvant dans les magasins mais la recette de celle-ci reste secrète. Ainsi, une contrefaçon du fromage c’est-à-dire qu’une confusion des deux fromages existent n’est pas possible.
En conclusion, dans cette affaire, il est selon moi difficile d’établir la contrefaçon. Une inspiration est peut-être possible mais les signes olfactifs ne sont pas facilement perceptibles. Le goût n’est pas quelque chose qui est clair, précis et il faut être un expert culinaire pour savoir facilement distinguer chaque composant du fromage.

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Aurore De Plaen, Gregory Papadopoulos, Pauline De Giorgi
Question 1: Après avoir lu les différents commentaires relatifs à l’affaire entre Syd Matters et Gossip, tous, sauf un, s’accordent à dire qu’il réside belle et bien une similitude en ce qui concerne les 20 premières secondes des deux chansons. Cependant, et au vu du nombre limité de notes et d’accords qu’il existe dans le domaine musical, il paraît clair…
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Question 1:
Après avoir lu les différents commentaires relatifs à l’affaire entre Syd Matters et Gossip, tous, sauf un, s’accordent à dire qu’il réside belle et bien une similitude en ce qui concerne les 20 premières secondes des deux chansons. Cependant, et au vu du nombre limité de notes et d’accords qu’il existe dans le domaine musical, il paraît clair pour tous les étudiants qu’un « consommateur moyen » ne pourrait définir cette similitude comme étant substantielle mais bien comme étant accessoire. En effet, d’un point de vue global, les différences entre les deux musiques l’emportent sur les similitudes très réduites.
Pour ce qui est de la théorie de l’accès et de l’emprunt, les étudiants ont fait le constat que la musique de Gossip est sortie 1 an avant celle de Syd Matters, que vu son succès en Europe, il est donc possible que Syd Matters en ait pris connaissance. Cependant, l’origine des auteurs et radicalement différentes et affirmer qu’ils ont directement copié certaines notes ressort du domaine de l’hypothèse, nous n’avons pas de preuves concrètes.
En guise de conclusion, nous sommes en phase avec la majorité des commentaires, en ce sens que les différents arguments démontrent que les faibles similitudes entre les deux titres résulteraient plus d’un cas fortuit et non d’un plagiat intentionnel. Au regard de tous, la liberté de création doit l’emporter. Il ne s’agirait donc pas d’une contrefaçon étant donné que la place pour l’originalité dans le monde musicale reste faible.

Question 2: Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon?

Demandeur

Notion d’oeuvre:
La Cour de Justice de l’Union Européenne reconnu qu’il n’y avait pas de définition d’une œuvre entendu dans sa protection par copyright. En effet, l’article 2.1. de la Convention de Berne consacre une liste exhaustive qui inclut toutes les productions dans les domaines littéraires, scientifiques et artistiques. Le fromage à tartiner créé par Levola peut être considéré comme une « œuvre originale ». La protection par copyright est donc bien applicable dans ce cas-ci.

Originalité :
Pour qu’une œuvre soit protégée, celle-ci doit être considérée comme « originale ». Dans l’arrêt Lancome v. Kecofa, il a été jugé qu’une odeur peut être originale et protégée. Si une odeur est considérée comme une « œuvre originale », un fromage particulier devrait l’être aussi.
Distinction entre forme et idée :
Normalement, les idées ne sont pas protégées par le droit intellectuel. Les recettes étant, par association, des idées, le fromage de Levola ne devrait pas être protégé. Cependant, le goût marque la frontière entre les idées et les expressions qui, elles, sont protégées par le droit. Le fromage de Levola pourrait, dans cette optique, faire l’objet d’une protection copyright.
Criteria for copyright infringement :
Il s’agit du cas où quelqu’un reproduirait une œuvre protégée par un droit intellectuel. Deux critères sont à prendre en compte dans un tel cas : le critère de similarité substantielle et l’accès à la première œuvre. Le premier critère signifie que que le défendeur a copié une partie ou la totalité de l’œuvre initiale. Pour démontrer cela, il faut avant tout démontrer que la personne a pu avoir accès à cette œuvre originale. C’est au défendant de prouver qu’il n’a pas eu accès à l’œuvre initiale et donc qu’il n’a pas pu la copier. Dans le cas présent, il y a bien des similarités entre les deux fromages donc c’est au défendeur de prouver qu’il n’a pas eu accès au produit de Levola.

Defendeur

1) La notion de travail
Si une recette est considérée comme un procédé de préparation alors on pourrait lui accorder un brevet pour éviter la contrefaçon. Le procédé de préparation doit être une succession d’instructions, une méthode pour bénéficier de cette protection. Mais ici, le procédé d’élaboration n’est pas quelque chose de protégé car il ne relève pas de l’œuvre d’esprit. En effet, Levola n’a pas produit le fromage. Cette entreprise l’a juste acheté à un commerçant local qui n’en n’a pas demandé la protection.
2) L’originalité
La création culinaire peut s’apparenter à une œuvre plastique résultant d’une combinaison harmonieuse de textures, couleurs et formes. Pour qu’une recette soit originale, elle doit avoir l’empreinte de la personnalité de son auteur. Cependant, la recette de fromage de Levola n’a rien d’original. Il n’y a pas de vraiment de mélange de textures ni de couleurs puisque seulement de la mayonnaise et de la crème de fromage sont mélangés. Les seules couleurs qui ressortent sont du blanc et du vert comme dans la plupart des fromages aromatisés.
3) La distinction entre la forme et l’idée
Il faut protéger l’appellation. Cela peut se faire en déposant une marque. La marque qui consiste en une dénomination verbale purement imaginaire pour désigner la création culinaire pourrait être déposée pour recevoir une protection. Même si l’appellation est protégée, cela ne s’étendrait pas à la protection du processus de création, à la recette. Cela ne s’étend pas à la forme. La protection ne repose que sur l’idée d’un nom.
4) La stabilité de la protection de la forme
La création culinaire est souvent considérée comme éphémère pour disparition de la forme concrète. Mais les cours rejettent ce caractère éphémère. Il faut alors se poser la question de savoir si on peut trouver à travers l’idée la personnalité du créateur. Donc, ici, celui du créateur Levova.
5) Le critère de la violation des droits d’auteur

L’article du Code de droit de la propriété intellectuelle ne liste pas la possibilité pour une œuvre gustative de bénéficier de la protection du droit d’auteur. Cependant, c’est article n’est pas considéré comme limitatif. Donc, il y aurait possibilité d’inclure ces œuvres par une interprétation extensive (article 2 à 5 de la directive 2001/29)
Théoriquement, la condition de similarités essentielles ne suffit pas pour conclure à la contrefaçon d’un droit d’auteur car ça dépend d’autres facteurs. Il faut vérifier si il y a possibilité de confusion. Mais la possibilité de confusion dépend principalement du consommateur moyen. Ce consommateur moyen n’est pas un expert.
Smilde Foods n’a pas violé les droits d’auteur. Le droit de la propriété industrielle peut protéger des inventions. Si on lui accorde une protection alors, la marque recevra un titre de marque, brevet, etc. Cependant, Levola n’avait pas obtenu une protection. En effet, pour obtenir un brevet, il faut pouvoir démontrer qu’on a produit une invention nouvelle qui vient apporter une solution technique à un problème technique donné. La recette d’un fromage ne rentre pas dans cette définition. La recette n’apporte pas une solution technique à un problème préexistant.
De plus, même si les recettes utilisent de la crème de fromage, le dosage est quelque chose d’important pour qu’il puisse y avoir confusion. Le goût qu’à chaque fromage dépend d’une personne à l’autre car les goûts et les couleurs sont très subjectifs.
Levola, aurait pu invoquer le droit de la concurrence déloyale si cette entreprise se sentait non protégée par le droit car cette action peut être fondée sur les mêmes faits que ceux allégués au soutien d’une action en contrefaçon d’une marque rejetée pour défaut d’atteinte à un droit privatif.

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Julien Grégoire, Romain Archalaus, Garo Bolatian, Soufian Wielemans, Daoud Reghif Harraz, Ilias M'Talssi
Question 1 : Les différents groupes qui ont répondu aux questions sont d’accords sur le fond : il est très difficile d’évoquer une contrefaçon de la part de « Syd Matters » sur « Gossip ». Ils sont pourtant d’accord sur le fait qu’il y a quelques similitudes dans les deux chansons, surtout au début de celles-ci. Il s’agit surtout…
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Question 1 :

Les différents groupes qui ont répondu aux questions sont d’accords sur le fond : il est très difficile d’évoquer une contrefaçon de la part de « Syd Matters » sur « Gossip ». Ils sont pourtant d’accord sur le fait qu’il y a quelques similitudes dans les deux chansons, surtout au début de celles-ci. Il s’agit surtout des 20 premières secondes de la chanson selon le groupe numéro 6.

Un seul groupe défend l’hypothèse d’une contrefaçon, il s’agit du groupe numéro 3, mais leurs arguments nous semblent manquer de pertinence. Notamment au sujet de l’utilisation du piano, on voit mal en quoi l’usage de cet instrument très utilisé dans le monde musical peut justifier la thèse de la contrefaçon (il ne s’agit pas d’un instrument original). Le groupe Franz Ferdinand et le chanteur Noel Gallagher utilisent des guitares électriques dans la majorité de leur chanson, on ne les accusent pourtant pas de contrefaçon.

La réponse de Christine Munaro de Leao (réponse 2) nous paraît pertinente, elle développe un argumentaire assez technique (mesure/solfège) tout en disant que ce n’est pas accessible à « un consommateur moyen » de maîtriser ces concepts.

Un élément au sujet de l’accès nous paraît important à soulever. Aujourd’hui avec le développement d’internet, dire que l’accès de la chanson est limité ne nous paraît plus pertinent, n’importe quelle composition peut être déposée sur Youtube et être copiée, dire que l’un des groupe est français et l’autre américain n’est pas pertinent. Actuellement, il est beaucoup plus facile de copier mais également de démontrer la copie grâce à internet, on peut notamment citer la récente affaire qui ébranle les artistes comiques français, accusés d’avoir copiés leurs homologues américains(1).

(1) https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/art-culture-edition/plagiat-chez-les-humoristes-francais-un-secret-de-polichinelle_2438177.html. Consulté le 12/04/18

Question 2 :

Selon nous, il semblerait que le droit d’auteur doit s’appliquer aux œuvres gustatives (et olfactives) et ce même s’il est très difficile d’aboutir à la conclusion qu’un produit alimentaire a été victime de contrefaçon car le goût est une notion subjective propre à chaque individu (il est très compliqué pour un néophyte de faire la différence entre deux produits ayant des goûts qui se ressemblent).

Le seul moyen de protéger un produit alimentaire est d’en breveter le procédé de préparation. Pour que cela soit possible, il faudrait que ces procédés soient à ce point complexes, que pour arriver à un résultat précisément identique, chaque étape devrait être reproduite minutieusement. Il apparaît presque impossible qu’un produit alimentaire ressemble ou se rapproche de manière totalement fortuite d’un autre produit sans que le créateur de ce deuxième produit se soit inspiré du premier. Le nombre de facteurs pouvant fluctuer est tellement énorme (contrairement à la musique ou le nombre de notes est limité) que, sans un emprunt, il est impossible d’arriver au même résultat (temps de cuisson, quantité d’ingrédients, fermentation, etc).

Pour apprécier s’il y a oui ou non copie du produit initial, il faut analyser le processus de création. Celui-ci doit s’apprécier en termes de complexité d’élaboration dudit produit (type de fermentation, type de cuisson, utilisation de composants spécifiques dans leur nature et leur dosage). L’évaluation doit se faire par le truchement de la composition du produit (type de lait, quantité de sel, fermentation, etc).

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D'herde Robin
La question de la similarité substantielle ne fait pas l’unanimité. D’un côté on reconnait très bien la suite d’accords identiques dans les deux chansons mais d’un autre côté les deux morceaux divergent sur bien des points. Le tempo, la mélodie et le style de la ligne de chant n’ont, par exemple, aucun rapport dans les deux chansons. Nous savons que…
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La question de la similarité substantielle ne fait pas l’unanimité. D’un côté on reconnait très bien la suite d’accords identiques dans les deux chansons mais d’un autre côté les deux morceaux divergent sur bien des points. Le tempo, la mélodie et le style de la ligne de chant n’ont, par exemple, aucun rapport dans les deux chansons. Nous savons que pour considérer s’il y a plagiat ou non il faut se baser sur les ressemblances et non sur les différences entre deux morceaux. Mais ici les deux morceaux n’ont pas de point commun si ce n’est la mise à la suite de quatre accords. Si cela suffisait pour parler de plagiat, des chansons telles que « No woman no cry » de Bob Marley, « Every breath you take » de The Police, « With or without you » de U2 ou encore d’autres titres légendaires de grandes stars seraient considérés comme du plagiat pour avoir utilisé la même suite d’accords (suite d’accord tellement populaires que la plupart des novices commencent par là pour apprendre à jouer d’un instrument comme la guitare ou le piano). Cela fait partie des contraintes qui doivent être prises en considération car la musique ne pas être totalement réinventée à chaque composition de chanson.
Pour ce qui est de l’emprunt, il suffit de prouver l’accès à l’œuvre d’origine et des similitudes trouvées. Des éléments peuvent aussi avoir été utilisés par le second créateur sans avoir conscience de copier une partie de l’œuvre originale. La seconde oeuvre étant sortie 1 an après un succès assez conséquent de la première, on peut penser que la question de l’accès n’est plus à démontrer.

La similarité de goût entre deux fromages peut être substantielle, il ne serait pas étonnant que deux produits aient un goût extrêmement proche l’un de l’autre. Néanmoins, peut-on vraiment parler de droit d’auteur dans le domaine gustatif? Cela semble assez compliqué à imaginer. En effet, le goût et l’odorat sont des sens assez subjectifs. Comment estimer si deux aliments ont exactement le même goût ? Est-il vraiment possible, même pour la même marque, de recréer le même goût à l’identique à l’infini ?
Pour confirmer l’emprunt, la similarité entre les deux produits et l’accès au premier produit par l’inventeur du second doivent être prouvés. Or, la différence de goût entre deux produits n’est pas toujours facile à faire dans les produits que nous consommons au quotidien. Donc la similarité ne sera pas toujours aisée à prouver avec certitude. L’accès à la recette par contre peut-être prouvé assez facilement car nous sommes présence de faits, du concret.
Parlons un peu de la contrainte pour terminer. Il ne faut pas imposer de contraintes trop sévères aux inventeurs. Si uniquement une marque possédait le monopole dans chaque domaine (fromage blanc, pâte à tartiner, poudre de cacao, sirops) l’économie s’effondrerait et les petites entreprises ne sauraient suivre le pas.
Appliquer le droit d’auteur à des œuvres olfactives ou gustatives serait bien trop complexe.

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Nsenga Irakoze Béa
1° D’après les réponses des étudiants, des similarités substantielles existeraient bien entre les deux morceaux. 
Selon certains, il faut bien tendre l’oreille et selon d’autres, on repère les similarités dès les premières notes. 
 Toutefois, du point de vue du consommateur moyen, il pourrait confondre les deux mélodies en les écoutant.
 De plus, ces similarités pourraient résulter d’un emprunt mais il est…
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1° D’après les réponses des étudiants, des similarités substantielles existeraient bien entre les deux morceaux.

Selon certains, il faut bien tendre l’oreille et selon d’autres, on repère les similarités dès les premières notes. 

Toutefois, du point de vue du consommateur moyen, il pourrait confondre les deux mélodies en les écoutant.

De plus, ces similarités pourraient résulter d’un emprunt mais il est difficile de le prouver car les similitudes entre les deux morceaux sont limités à quelques notes. 

Concernant l’accès, bien que les deux groupes soient de nationalités différentes, « Love long distance » (2009) a existé avant « Hi life » (2010) donc Syd matter a pu avoir accès au morceau de l’autre groupe.

Cependant, la base de la mélodie pouvait être connue puisque le morceau a été mondialement connu. 
Étant donné les différences de genre et parcours musicaux des deux groupes, les similitudes semblent fortuites. 

Pour terminer, les limitations dans les similitudes des deux morceaux, les différents instruments d’accompagnements utilisés par chacun des deux groupes ainsi que le rythme lent de l’un et plus rapide de l’autre appuient la thèse des similitudes fortuites.

2° Les similarités substantielles en matière d’oeuvres gustatives (ou olfactives) peuvent exister. Toutefois, dans l’affaire Levola, un consommateur moyen pourrait confondre les deux puisqu’il s’agit de deux fromages. 

Ces similarités peuvent résulter d’un emprunt puisque le secret de la recette a été développé par une épicerie locale qui l’a vendu à Levola. 

Concernant l’accès, bien que le goût de Heks’nkaas était protégé et que la recette secrète avait été vendu, le défendeur a pu avoir accès au goût en magasin.
De plus, la base du goût était déjà connu puisqu’un fromage reste un fromage. 
Concernant les contraintes, la thèse de similitudes fortuites est fort probable étant donné la variation des goûts selon les personnes. 



Appliquer un droit d’auteur à des oeuvres gustatives ou olfactives n’est pas une bonne chose étant donné que les goûts varient selon chacun. Certaines personnes ont un odorat plus élevés ou des préférences pour certains ingrédients que d’autres, ce qui amène à faire des sélections de manière inconsciente.

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Alexandra Baudoux
On se demande ici s'il y a reprise ou utilisation par le défendeur des éléments protégés de l’œuvre. Tout d'abord, pour que des éléments soient protégés, le critère retenu est l'originalité et, de plus, il n'est pas nécessaire que la totalité de la chanson ressemble à l’œuvre protégée (cf. Tr. Bruxelles (réf.), 5 août 2004, Auteurs & Media 2005,…
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On se demande ici s’il y a reprise ou utilisation par le défendeur des éléments protégés de l’œuvre. Tout d’abord, pour que des éléments soient protégés, le critère retenu est l’originalité et, de plus, il n’est pas nécessaire que la totalité de la chanson ressemble à l’œuvre protégée (cf. Tr. Bruxelles (réf.), 5 août 2004, Auteurs & Media 2005, nr. 3, p. 247). Il faut donc s’assurer que l’oeuvre est bien protégée.

Une identité ou une similarité substantielle entre les deux chansons est une condition nécessaire pour conclure à la contrefaçon. Et c’est du point de vue du « consommateur moyen que ces ressemblances s’apprécient, en analysant les ressemblances de manière synthétique.

D’après moi, pour un consommateur moyen que je suis, il semblerait qu’il y ait une même suite d’accords avec le même instrument au début de la chanson et, du coup, des similarités substantielles.
Mais, deux bémols : d’une part, il ne faut pas oublier que la place pour l’originalité est faible en matière musicale, vu le nombre limité de notes existantes (et des règles musicales relativement strictes existent en ce qui concerne l’enchaînement des accords). D’autre part, la similarité concerne l’accompagnement et non la mélodie principale – il s’agirait dès lors d’éléments accessoires.

Et même si la condition de similarités substantielles était remplie, elle ne suffirait pas pour conclure à la contrefaçon d’un droit d’auteur car il faudrait encore démontrer que le défendeur a copié ou imité l’œuvre du demandeur. Et, en l’espèce, la condition d’emprunt n’est en tout cas pas automatique vu qu’il n’y a pas copie servile de l’oeuvre. On pourrait la démontrer de manière indirecte, si l’étendue des similarités était importante, et en fonctions des conditions d’accès à l’oeuvre protégée. Mais ce n’est pas le cas selon moi (similarités non substantielles).

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NENNEN Grégoire
I) Concernant les similarités substantielles, il y a dans l'introduction, un enchaînement d'accords similaires et ce, avec le même instrument (à savoir le piano), néanmoins il y a tout de même une nouvelle combinaison mélodie-harmonie-tempo/rythme, le reste des deux chansons étant relativement différentes. Ce critère de similarités substantielles s'évalue de manière synthétique (c'est-à-dire qu'on regarde les ressemblances et non les différences.…
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I)
Concernant les similarités substantielles, il y a dans l’introduction, un enchaînement d’accords similaires et ce, avec le même instrument (à savoir le piano), néanmoins il y a tout de même une nouvelle combinaison mélodie-harmonie-tempo/rythme, le reste des deux chansons étant relativement différentes. Ce critère de similarités substantielles s’évalue de manière synthétique (c’est-à-dire qu’on regarde les ressemblances et non les différences. De plus cette appréciation doit être réalisée à travers le regard du consommateur moyen qui, dans le cas présent, pourrait confondre les deux introductions.

Concernant la condition d’emprunt, aucun signe de copie servile et l’oeuvre première n’est pas assez complexe pour en conclure directement un emprunt.

Pour l’accès, le morceau du demandeur est sorti un an avant celui du défendeur, et la notoriété de Gossip en France font qu’il est probable que Syd Matters ait pu avoir accès au titre. Néanmoins le faible laps de temps entre les deux permet de relativiser un peu.

En ce qui concerne les contraintes, le style de musique proche, l’originalité relative de l’oeuvre première ainsi que le nombre limité d’accords tendent à dire que nous ne sommes pas en présence d’une contrefaçon.

II)

La question de la contrefaçon de ce fromage doit être analysée via les critères relevés dans le texte : “Pas de contrefaçon sans ‘plagiat’: réflexion sur le critère de contrefaçon en droit d’auteur.

Premièrement, en ce qui concerne les possibles similarités substantielles. Il est clair que ces fromages, au niveau de leur goût ainsi que de leur aspect, ont de fortes chances d’être similaires, étant donné qu’il s’agit tout deux du même type de fromage, à savoir un fromage typique des Pays-Bas. S’il l’on demandait à un consommateur moyen, il est fort probable qu’il ait du mal à faire la différence entre les deux.

Deuxièmement, concernant la condition d’emprunt, il faut qu’il soit avéré que le défendeur se soit bel et bien inspiré de l’oeuvre première. Dans le cas présent, si l’on applique stricto sensu ce critère, et vu l’importance des similarités, il y a bel et bien présomption d’emprunt.

Troisièmement, c’est là que se trouve le problème, il y a énormément de contraintes. Nous sommes en présence d’un fromage typique hollandais, il n’y a donc pas plusieurs manières de procéder, il n’y a pas x recettes différentes, il est impossible de fabriquer un autre fromage du même type sans créer des similarités substantielles importantes.

Il est donc risqué d’appliquer le droit d’auteur à de telles œuvres, car la marge de manoeuvre y est tellement limitée que cela risque de se solder à chaque fois par un litige.

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Thomas Auquier, Laurent Coppens, Valentine Delwart
Question 1 De manière générale, les étudiants ayant comparé « Hi Life » de Sid Matters et « Love Long Distance » de Gossip s’accordent pour dire que des similarités sont présentes (en particulier dans l’introduction) mais qu’elles ne sont pas substantielles. De plus, ces étudiants rappellent que ces similarités s’apprécient sur base des ressemblances pouvant être perçues du point de…
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Question 1
De manière générale, les étudiants ayant comparé « Hi Life » de Sid Matters et « Love Long Distance » de Gossip s’accordent pour dire que des similarités sont présentes (en particulier dans l’introduction) mais qu’elles ne sont pas substantielles. De plus, ces étudiants rappellent que ces similarités s’apprécient sur base des ressemblances pouvant être perçues du point de vue du « consommateur moyen ». Rappelant que ceux-ci ne sont pas experts dans le monde de la musique, ils estiment être représentants d’un tel consommateur et, sur cette base, ne constatent pas de profondes ressemblances entre ces chansons mais uniquement de simples similitudes perceptibles après plusieurs écoutes. Toutefois, les étudiants admettent qu’il a été facile pour Sid Matters d’avoir accès à la chanson de Gossip eu égard au succès que ce dernier a connu et à son retentissement en Europe l’année précédent la sortie de la chanson de Sid Matters.
Néanmoins, prenant en compte un environnement où les contraintes sur la création sont si fortes et prenant en compte le faible degré de similitude entre ces deux morceaux, les étudiants estiment que ces dernières sont certainement le fruit du hasard.
En conclusion, par cette concordance de réponses et par leur approbation par l’auteur (Alain Strowel), nous pouvons en déduire que tous ces étudiants semblent avoir bien assimilé les concepts développés dans l’article et les avoir correctement appliqués au cas d’espèce.

Question 2
A la lecture de l’affaire Levola c. Smilde Foods, on se rend compte que la question de la contrefaçon se pose également dans le milieu alimentaire. En appliquant les explications développées dans l’article sur la contrefaçon, il faudrait procéder de la même manière que dans l’affaire opposant Gossip et Sid Matters. Partant, il convient de déterminer si des similarités substantielles existent entre ces deux produits et si celles-ci résultent d’un emprunt. La question des contraintes (du caractère limité ou non des alternatives) ainsi que celle de l’accès au produit doivent également être analysées. Cependant, il semble difficile de répondre à ces questions, notamment eu égard à la multitude de produits similaires (voire identiques) qui existent déjà.
Ainsi, on peut songer aux boissons pétillantes à l’orange comme l’Orangina, le Fanta, mais également aux « produits blancs » de grandes chaînes de magasins tel que Colruyt. Si au cours de l’affaire Levola c. Smilde Foods, le juge arrivait à la conclusion qu’il y a eu contrefaçon, cela entraînerait certainement une série de procès de la part d’autres marques estimant, elles aussi, avoir été contrefaites. Dès lors, appliquer le droit d’auteur à des œuvres gustatives (ou olfactives) poserait problème. D’autant plus que le domaine du goût comporte énormément de contraintes et qu’il est donc fort difficile de créer un nouveau type de produit dont le goût serait totalement nouveau. Cependant, il serait peut-être envisageable de parler de contrefaçon lorsque les ingrédients sont identiques, tant dans leurs composantes que dans leurs quantités. Le sujet reste donc ouvert à discussion.

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Francois Lorand et Coey Zegbe
Question 1 Relativement aux similarités substantielles, nous pouvons dégager certaines lignes directrices dans les réponses des étudiants à cette question. Un consensus se forme autour du constat suivant: la première minute des deux chansons est similaire, mais, par la suite, le tempo, les notes, les accords et les paroles divergent. Une question plus épineuse se pose alors, celle du caractère…
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Question 1
Relativement aux similarités substantielles, nous pouvons dégager certaines lignes directrices dans les réponses des étudiants à cette question. Un consensus se forme autour du constat suivant: la première minute des deux chansons est similaire, mais, par la suite, le tempo, les notes, les accords et les paroles divergent. Une question plus épineuse se pose alors, celle du caractère substantiel des similarités. Même s’il appert que la contrefaçon s’évalue au regard des ressemblances et non des dissidences entre deux oeuvres, il faut néanmoins rester au niveau du consommateur moyen. A ce titre, en comparant la chanson Bitter Sweet Symphony de The Verve et The Last Time des Rolling Stones, il y a clairement des similarités substantielles Par analogie, les similarités entre Hi Life de Syd Matters et Love Long Distance de Gossip ne semblent pas substantielles.

Ensuite, concernant l’emprunt, tout comme les réponses précédentes, nous estimons qu’il n’y a pas de copie servile et que l’oeuvre est à ce point peut originale que la présomption d’emprunt n’a pas lieu d’être.
Pour ce qui en est de l’accès, certes l’oeuvre de Gossip a eu un retentit mondial et l’oeuvre de Syd Matters est postérieur. Toutefois, le délais entre les deux oeuvre est d’un an. Comme l’a judicieusement souligné un étudiant, la création d’un album prend énormément de temps. Même s’il y eu accès de la part de Syd Matters à l’oeuvre de Gossip, ce laps de temps très étroit aurait rendu la copie plus difficile. Pour reprendre l’exemple entre The Verve et des Rolling Stones, les deux musiques ont plus de trente ans d’écart. Plus aucun doute quant à l’accès n’est possible dans ce cas. Il faut donc rester vigilant quant à la question de l’accès.

Enfin, nous rejoignons le consensus formé par les étudiants: les contraintes de créations sont telles qu’une création purement originale est plausible dans le chef de Syd Matters.

Nous conclurons simplement en affirmant que l’évaluation des questions ci-haut posées en sus d’être casuistique reste délicate et subjective.

Question 2
La question est assurément épineuse. Cela en revient en fait à se demander si les œuvres gustatives et/ou olfactives peuvent considérées comme « artistique » au sens de l’article 2 de la Convention de Berne. Afin de considérer qu’il y a contrefaçon en droit belge, il est nécessaire d’avoir égard à plusieurs critères :

1) Similarités substantielles
Pour n’importe quel droit intellectuel, pour conclure à une contrefaçon, il faut (mais il ne suffit pas) qu’il y ait entre les deux œuvres similarités substantielles. En ce sens, il faut donc vérifier, s’il y eu une reprise des éléments protégés de l’œuvre. Dans le cas où, ces œuvres sont olfactives ou gustatives, il nous semble qu’il est possible mais relativement compliqué de distinguer ce qui relève de l’originalité et ce qui est purement factuel. Les œuvres gustatives et olfactives sont souvent issus d’une élaboration, d’un savoir-faire, d’une combinaison de différents facteurs. Il nous semble évident qu’il y a de la place pour une certaine originalité notamment au niveau des proportions et des ingrédients ainsi que dans le choix de ceux-ci. Cela dit, cette originalité nous apparaît comme étant tout de même assez limité de telle sorte que les chances de parvenir à des résultats similaires dans ces domaines sont élevées.

2) La condition et la preuve de l’emprunt
Similarité nécessaire mais pas suffisante afin de conclure à une contrefaçon. Rappelons que dans les cas où l’originalité et donc le champ possible des créations est large (comme c’est le cas pour une peinture ou une sculpture), le fait qu’il existe des similarités substantielles suffira à apporter la preuve de la contrefaçon. Comme, nous l’avons dit tel n’est pas le cas des œuvres olfactives ou gustatives. De ce fait, il se révèle nécessaire de démontrer que l’œuvre a été « plagiée ». La preuve peut s’apporter de manière directe ou indirecte.
La preuve directe s’apporte en démontrant que l’auteur de la première œuvre ou tiers l’a directement communiqué à l’auteur seconde. Quant à la preuve indirecte, il s’agit de démontrer que l’auteur qui aurait plagié ait raisonnablement pu avoir accès à la première œuvre.  
Les difficultés rencontrées à apporter la preuve de l’emprunt sont certes élevées mais pas plus que pour les autres œuvres artistiques protégées par le droit d’auteur et de l’article 2 de la Convention de Berne. De ce fait, nous pensons qu’ici, il n’y aurait pas d’obstacle à les œuvres gustatives ou olfactives par le droit d’auteur.

Conclusion 
Les deux positions sont défendables mais notre position est que le droit d’auteur ne doit pas être appliqué à des œuvres gustatives ou olfactives. En effet, pour bénéficier de la protection des droits d’auteur, il est nécessaire que l’œuvre que l’on puisse reconnaitre l’œuvre avec une distinction suffisante pour pouvoir la protéger. Cependant, les œuvres exclusivement olfactives ou gustatives ne sont suffisamment reconnaissables pour pouvoir les communiquer de manière massive.

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Gilson Stéphanie, Gloria de Meester, Maylis Sledsens
1) Il semble, en regardant les différents commentaires, qu’il y ait des opinions divergentes concernant les deux chansons. La majorité dit qu’il y a au niveau des similarités substantielles effectivement des similarités à remarquer, surtout dans l’introduction de la chanson de « Syd Matters ». Cependant, ces similarités s’estomperaient après l’introduction et le rythme changerait de cadence, s’en suivant une…
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1) Il semble, en regardant les différents commentaires, qu’il y ait des opinions divergentes concernant les deux chansons. La majorité dit qu’il y a au niveau des similarités substantielles effectivement des similarités à remarquer, surtout dans l’introduction de la chanson de « Syd Matters ». Cependant, ces similarités s’estomperaient après l’introduction et le rythme changerait de cadence, s’en suivant une nouvelle combinaison de mélodies. La mise en forme serait donc à partir de ce moment différent. Le critère du consommateur moyen ne serait dès lors pas si facile à dégager. En ce qui concerne l’emprunt, de nouveau il serait difficile à prouver directement. Indirectement, il faut à nouveau se pencher sur les similarités. S’agissant de la preuve de l’accès, certains pensent qu’elle est facile à prouver ; tout d’abord, « Gossip » est mondialement un groupe assez connu et a diffusé sa chanson en 2009 en Europe comme aux Etats-Unis. Il serait donc facile de prouver que Syd y avait eu accès. D’autres, cependant pensent que comme les groupes viennent de pays différents et ont un parcours et ont un style différent, l’accès ne serait pas si facile à prouver. Enfin, il ne faut pas oublier les contraintes. Elles sont tels aujourd’hui que le hasard est possible. La musique s’est tellement développée ²²que les possibles similarités peuvent être réduites.

2) Selon le texte, le plagiat est une condition de contrefaçon en droit d’auteur. Le mot plagiat est le fait de copier quelqu’un, de l’imiter.
Pour parler de contrefaçon, il faut également une similarité substantielle entre les créations ou les signes. Attention, la similarité ne sera toutefois pas suffisante pour attester de la contrefaçon.

Pour le droit d’auteur, il faut vérifier s’il y a une reprise des éléments protégé de l’oeuvre. Cela pourrait selon nous être appliqué au cas du fromage à tartiner. En effet, il nous semble que pour ce point ci, Smilde Foods ne pourrait être condamné que s’il y’a une totale reprise des éléments de l’oeuvre, qui serait ici les ingrédients. Il faudrait donc que le juge apprécie l’originalité des éléments, c’est à dire la recette.

La jurisprudence nous dit qu’il faut tenir compte des ressemblances plus que des différences. Même s’il est possible selon le texte de décréter par une seule écoute qu’une musique en recopie une autre, il nous semble difficile d’appliquer cela pour du fromage, étant donné que les gouts de chacun diffèrent.

En ce qui concerne la condition d’emprunt, elle requiert de démontrer que le défendeur ait copié ou se soit « servi » de « l’oeuvre » du demandeur. Il faut pour cela l’existence de similarités essentielles. Mais comment appliquer cela a du fromage a tartiner étant donné qu’il n’y a pas milles et une manière de créer du fromage à tartiner ? Il nous semble ici que ce critère est assez compliqué à appliquer. Il est clair que s’il peut être prouvé que Smilde Foods s’est totalement inspiré de Levola, il peut être question de plagiat et donc de contrefaçon. Comme en droit d’auteur, il faudra ici tenir compte si le défendeur avait accès facilement à la recette de Levola.
Les critères de « possibilités raisonnable d’accès » semble également difficile a appliquer. En effet, le « succès » et la “personnalité » ne sont pas pertinent ici. La proximité du défendeur pourra être utilisée s’il s’avère par exemple qu’il y aurait un lien entre le défendeur et le demandeur.

Selon nous le droit d’auteur peut donc être appliquée a des oeuvres gustatives mais avec certaines limites. Les conditions et critères ne sont pas toujours applicables. De plus, il nous semble déraisonnable d’apprécier la contrefaçon en se basant uniquement sur le gout. Il faudrait donc pouvoir parler de contrefaçon pour des oeuvres olfactives, mais en adaptant les critères de « plagiat » et en allant chercher des preuves plus raisonnables, tel que les similarités entre les recettes qu’utilisent Levola et Smilde Foods.

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Cassandra Steegmans - Téa Coen - Giulia Romanin - Mathieu Lambeau - Pierre Walckiers
Exercice 1 : Comme nos prédécesseurs, nous pensons que la copie servile ne trouve pas à s’appliquer. C’est pourquoi, il convient d’apprécier l’existence d’une contrefaçon au vu de deux éléments : (1) La faculté pour Matters de prendre connaissance du morceau de Gossip : En l’espèce, rien ne permet d’affirmer avec certitude que Matters n’a pas eu accès au titre…
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Exercice 1 :
Comme nos prédécesseurs, nous pensons que la copie servile ne trouve pas à s’appliquer. C’est pourquoi, il convient d’apprécier l’existence d’une contrefaçon au vu de deux éléments :
(1) La faculté pour Matters de prendre connaissance du morceau de Gossip : En l’espèce, rien ne permet d’affirmer avec certitude que Matters n’a pas eu accès au titre de Gossip. Or, les réponses de nos prédécesseurs semblent s’accorder sur cet élément.
(2) Le degré de ressemblance entre les deux œuvres : Malgré un début d’œuvre fort similaire, il nous est impossible de conclure à l’existence d’une contrefaçon. En effet, celle-ci est subordonnée à l’exigence de ressemblances substantielles appréciées à l’aune du consommateur moyen et de la globalité de l’œuvre. Or, les réponses proposées ont souvent omis de prendre en compte le critère de la globalité de l’œuvre.

Selon nous, un artiste peut jouir d’une protection portant sur une partie de son œuvre si ladite partie constitue l’expression personnelle et originale de la personnalité de son auteur (ce qui pourrait être le cas pour un solo de guitare par exemple). En l’espèce, au vu des circonstances de la cause, nous pensons que Matters ne puisse pas être accusé de contrefaçon.

Exercice 2 :
Selon nous, le goût ne peut pas être couvert par le droit d’auteur. En effet, comment voulez-vous déposer un goût ? Par ailleurs, les goûts et les couleurs ne se discutant pas, comment voulez-vous conclure à l’existence d’une contrefaçon ? Néanmoins, nous sommes intimement persuadés que la recette à l’origine d’un goût peut être protégée par le droit d’auteur. En effet, celle-ci, constituant le fruit de longues heures de travail, reflète entièrement la personnalité de la personne de qui elle émane. En guise d’exemple, la recette du plat du jour d’un grand chef étoilé peut voire doit être couverte par les droits intellectuels. Par conséquent, si un individu emprunte ladite recette en espérant parvenir à reproduire le goût succulent de cette dernière, il se rend coupable d’une contrefaçon en ce qu’il porte manifestement atteinte au droit d’auteur d’autrui.
Il convient de noter que nous pourrions adopter le même raisonnement pour les odeurs. En effet, nous sommes d’avis que l’odeur en tant que telle, à l’instar du goût, ne peut pas être protégée par un droit intellectuel. Cependant, la posologie à l’origine d’une odeur peut être couverte par le droit d’auteur.

Selon nous, le goût et l’odeur ne peuvent pas être protégés en tant que tels par le droit d’auteur en ce qu’ils ne constituent pas la représentation de la personnalité de leur auteur. A contrario, la potion magique qui est à l’origine d’un goût particulier ou d’une odeur nouvelle peut voire doit être couverte par les droits intellectuels afin que toute contrefaçon puisse être sévèrement sanctionnée.

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CIPI Emanuela & AKBAS Marie
QUESTION 2 : L’affaire Levola permet de s’interroger sur diverses questions que pose la contrefaçon. Premièrement, il existe une similarité entre les deux marques de fromage puisqu’il s’agit du même type de fromage. Il ne peut y avoir de confusion entre les gouts de ces fromages et leurs ingrédients sont identiques. Cette similarité peut être constatée par les consommateurs. Premièrement, le…
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QUESTION 2 :
L’affaire Levola permet de s’interroger sur diverses questions que pose la contrefaçon. Premièrement, il existe une similarité entre les deux marques de fromage puisqu’il s’agit du même type de fromage. Il ne peut y avoir de confusion entre les gouts de ces fromages et leurs ingrédients sont identiques. Cette similarité peut être constatée par les consommateurs.
Premièrement, le fromage fabriqué par la demanderesse Levola est original car il est composé d’ingrédients particuliers. Il s’agit effectivement d’une recette secrète qu’elle a achetée. Il y a donc une plus grande probabilité de contrefaçon. Il faut s’assurer que cette recette soit bien une nouveauté en matière de fromage et non un assemblage qui aurait pu être fait par hasard par quelqu’un d’autre.
La demanderesse doit être en moyen de prouver que la défenderesse a imité son fromage sur lequel elle avait un droit d’auteur. En effet, la preuve que le fromage de Smilde Foods n’est pas le fruit d’une combinaison qu’aurait pu être réalisé par celle-ci est nécessaire afin de prouver la contrefaçon. De, plus, Smilde Foods a pu avoir accès à ce fromage puisqu’il est vendu dans le commerce.
Le droit d’auteur devrait être appliqué à des œuvres gustatives ou olfactives comme c’est le cas pour la musique. Chaque auteur d’une création devrait pouvoir se réserver les mérites de sa création. Le droit d’auteur permet à ces individus de se protéger du plagiat et cette protection devrait s’appliquer à différent type de d’œuvres.

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CIPI Emanuela & AKBAS Marie
Toutes les personnes interrogées s’accordent à dire qu’il n’est pas question de plagiat entre les deux morceaux. Concernant l’exigence de similarités substantielles, la plupart disent qu’il est difficile pour un « consommateur moyen » de percevoir les ressemblances car elles sont minimes et que de toute manière elles ne se trouvent que dans l’introduction. Selon eux, il n’y a donc…
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Toutes les personnes interrogées s’accordent à dire qu’il n’est pas question de plagiat entre les deux morceaux. Concernant l’exigence de similarités substantielles, la plupart disent qu’il est difficile pour un « consommateur moyen » de percevoir les ressemblances car elles sont minimes et que de toute manière elles ne se trouvent que dans l’introduction. Selon eux, il n’y a donc pas de similarités substantielles. Cependant, il faut prendre en compte les similarités et non les différences, même s’il n’y a qu’un accord qui est commun on doit parler de similarité. Nous sommes tout de même d’accord avec eux pour dire qu’elles ne sont pas substantielles, la séquence des accords identiques est plutôt courte ce qui pourrait être le fruit du hasard. Concernant la condition d’emprunt, la plupart s’accorde à dire que ce n’est pas une copie servile, ce qui semble être exact. Il est fort probable que Syd Matters se soit approprié ces accords inconsciemment. Concernant l’accès, Gossip a sorti la chanson un an avant Syd Matters, on peut penser que ces derniers s’en sont inspirer puisqu’elle est plutôt connue. Finalement, la plupart ont raison en concluant qu’il ne s’agit pas de plagiat puisque seules quelques accords dans l’introduction se ressemblent, il peut s’agir d’une convergence née du hasard étant donné que les contraintes sont élevées (il n’existe pas une infinité d’accords).

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Erkul Michaël, Dogdu Geylani, Diaby Lancey, Fernandez Sébastien
Question 1. Tout d'abord, la majorité des commentaires ont considéré qu'il n'y avait pas de similarités substantielles entre les deux œuvres, notamment en raison du nombre limité d'accords potentiels. En effet, ces similarités substantielles (et non les différences) doivent être appréciées en fonction de la figure du consommateur moyen. En ce qui concerne l'emprunt, la plupart des commentaires ont considéré qu'il…
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Question 1.
Tout d’abord, la majorité des commentaires ont considéré qu’il n’y avait pas de similarités substantielles entre les deux œuvres, notamment en raison du nombre limité d’accords potentiels. En effet, ces similarités substantielles (et non les différences) doivent être appréciées en fonction de la figure du consommateur moyen. En ce qui concerne l’emprunt, la plupart des commentaires ont considéré qu’il n’y avait pas d’emprunt parce qu’il n’y avait pas de copie servile ni d’œuvre complexe. Ensuite, le groupe Syd Matters pouvait effectivement avoir connaissance de la base de la mélodie de Gossip, “Love long distance” puisque cette dernière était parue un an plus tôt et qu’elle avait été largement diffusée sur internet. Ce n’est pas pour autant qu’il y a un plagiat puisqu’il n’y a pas une liberté absolue dans le monde de la musique. Une musique ne pourra jamais être entièrement originale, il y aura tout le temps des similitudes avec d’autres musiques.
Par rapport à toutes ces réponses, nous sommes entièrement d’accord puisque les similarités entre les deux musiques n’apparaissent qu’au début de celles-ci et que les similarités ne sont qu’accessoires.

Question 2.
Est-ce que le droit d’auteur peut être appliqué aux œuvres gustatives. Comme on le sait, le droit d’auteur protège l’auteur original d’une œuvre littéraire, scientifique ou artistique et ce quel que soit la forme que prend cette œuvre.
Les œuvres gustatives pouvant être qualifiées d’œuvres « artistiques » car la cuisine est généralement considérée par ceux qui la pratique comme un art, il n’y a, sur le papier, pas d’objection à protéger des œuvres gustatives du droit d’auteur.
De tous ces faits, il apparaît que, bien qu’il puisse généralement être difficile d’en rapporter la preuve, une œuvre gustative originale peut bel et bien être contrefaite au même titre qu’une œuvre littéraire ou musicale. Il faudra cependant tenir compte des contraintes inhérentes au type d’œuvre créé (à peu près tous les jus d’oranges sont fabriqués à base d’oranges), du nombre, peut-être plus limité qu’en matière littéraire et musicale, de possibilités différentes de créer un goût « original » ainsi que du caractère plus subjectif du goût sur les autres sens déjà protégés par le droit d’auteur que sont la vue et l’ouïe. Le défendeur est arrivé au (plus ou moins) même goût par effet du hasard tout en tenant compte des contraintes techniques qui existe dans la création de tels fromages. Un des problèmes qui se pose est qu’il faut, de la part du juge, se mettre à la place d’un « consommateur moyen ». Cependant il apparaît que le sens du goût est plus subjectif que les autres sens habituellement protégés par le droit d’auteur que sont la vue et l’ouïe.
En matière de contrefaçon, les différentes conditions exigées par la doctrine et la jurisprudence pour attester de son existence sont :
– Une similitude entre les éléments substantiels des œuvres. Cette similitude doit être appréciée en tenant compte de « l’originalité » c’est-à-dire qu’il appartient au juge de juger si tel ou tel élément d’une œuvre constitue une expression originale et ne tienne pas du fait ou de l’idée (est-ce raisonnable de penser qu’une autre personne soit arrivée au même résultat par pur effet du hasard ?) ainsi que des contraintes techniques inhérentes à l’œuvre. Dans le cas qui nous intéresse, un fromage à la crème, avec une base de mayonnaise, de poireau, de persil et d’ail, il faut se demander s’il est raisonnable de penser que le défendeur soit arrivé au (plus ou moins) même goût par effet du hasard tout en tenant compte des contraintes techniques qui existent dans la création de tels fromages. Un des problèmes qui se pose est qu’il faut, de la part du juge, se mettre à la place d’un « consommateur moyen ». Cependant il apparaît que le sens du goût est plus subjectif que les autres sens habituellement protégés par le droit d’auteur que sont la vue et l’ouïe.
– La seconde condition est celle de l’emprunt. Le défendeur doit avoir copié ou imité de manière consciente ou non, l’œuvre en question. Cette preuve étant extrêmement délicate à rapporter dans le chef du demandeur, elle sera, le plus souvent, présumé si la première condition est respectée. Ici, l’œuvre étant relativement complexe, et ce en outre des caractéristiques techniques intrinsèques à la création de fromage, et accessible par le défendeur (étant donné qu’elle a été distribuée à grande échelle et à tout public dans le pays du défendeur), la condition de l’emprunt peut être présumée.
De tous ces faits, il apparaît que, bien qu’il puisse généralement être difficile d’en rapporter la preuve, une œuvre gustative originale peut bel et bien être contrefaite au même titre qu’une œuvre littéraire ou musicale. Il faudra cependant tenir compte des contraintes inhérentes au type d’œuvre créé (à peu près tous les jus d’oranges sont fabriqués à base d’oranges), du nombre, peut-être plus limité qu’en matière littéraire et musicale, de possibilités différentes de créer un goût « original » ainsi que du caractère plus subjectif du goût sur les autres sens déjà protégé par le droit d’auteur que sont la vue et l’ouïe.

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Claudia de Carvalho, Eléonore Janne d'Othée, Marine Dinant
1) Les points de vue des divers étudiants sont assez similaires. Tout d’abord, concernant la similarité substantielle, ils pointent des ressemblances minimes entre les deux chansons. Du point de vue du consommateur moyen, ils estiment qu’il est peu probable qu’ils remarquent celles-ci, toutefois cela ne permet pas d’exclure la contrefaçon (emprunt/imitation ?). Il y a donc des similarités, limitées, mais quand…
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1) Les points de vue des divers étudiants sont assez similaires.
Tout d’abord, concernant la similarité substantielle, ils pointent des ressemblances minimes entre les deux chansons. Du point de vue du consommateur moyen, ils estiment qu’il est peu probable qu’ils remarquent celles-ci, toutefois cela ne permet pas d’exclure la contrefaçon (emprunt/imitation ?). Il y a donc des similarités, limitées, mais quand à savoir si elles sont substantielles la question reste difficile, il faut donc tenir compte de la liberté de création.
Deuxièmement, ils estiment qu’il n’y a pas de présomption d’emprunt car il n’y a pas de copie servile. De plus, le nombre d’alternatives créatives est limité.
Troisièmement, concernant l’accès, les similarités ont une force probante pour la contrefaçon, il n’est pas possible de prouver directement l’emprunt. Certains disent que le second créateur a pu s’inspirer de la première oeuvre, même inconsciemment, (mondialement connue). D’autres disent qu’il y a une probabilité de création indépendante (date et nationalité).
Pour finir, concernant la contrainte, les similitudes sont hasardeuses en raison de l’univers limité de la chanson, une œuvre 100% originale est presque impossible à réaliser.
Globalement, nous rejoignons l’avis des autres étudiants : il n’y a pas contre-façon, vu la marge de manoeuvre étroite laissée au créateur, quant au choix des caractéristiques de sa mélodie.

2) Position : Le droit d’auteur peut protéger une œuvre gustative mais cela ne peut être considéré comme une infraction.
On considère qu’une similarité est une condition nécessaire pour conclure à la contrefaçon. Cependant, ce n’est en revanche pas une condition suffisante car l’étendue de l’exclusivité dépend d’autres facteurs. L’appréciation d’une contrefaçon varie selon le point de vue adopté pour apprécier la similarité substantielle.
Similarité substantielle : concernant l’originalité, il s’agit d’une simple copie alors que la marge de manœuvre pourrait être beaucoup plus grande que ce qu’elle ne fut, le créateur aurait pu développer autrement son œuvre. Si on se réfère à l’enseignement traditionnel de la jurisprudence qui dit que « la contrefaçon s’apprécie de manière synthétique » (tenir compte des ressemblances et non pas des différences), d’après l’image globale des deux fromages, alors il y a contrefaçon. Du point de vue d’un consommateur moyen, on ne peut non plus exclure la contrefaçon.
Emprunt : la condition d’emprunt est ici automatiquement remplie, puisqu’il y a copie conforme, alors que l’œuvre de départ est relativement complexe vu que la recette est secrète. Il suffit de démontrer les similarités substantielles pour établir les conditions d’emprunt.
Accès : bien que la recette soit secrète, le second créateur a pu raisonnablement être en contact avec l’œuvre première étant donné que les deux produits proviennent du même pays. L’accès crée une présomption qu’il y a eu une contrefaçon.
Contrainte : dans le domaine des fromages, il existe une palette de saveurs énorme. En effet, le second créateur aurait pu innover afin de différencier son produit. Dans ce domaine, il est possible de créer une œuvre 100% originale.
Conclusion : il y a contrefaçon mais on ne peut pas dire que c’est une infraction parce que pleins de personnes ne peuvent acheter des produits bons marchés.

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Talbi Sofia, Jadoul Margaux, Tyminska Magdalena
Question 1: La plupart des étudiants étaient d’avis similaire, à savoir qu’il ne s’agissait pas de contrefaçon malgré les quelques ressemblances. En effet, on ne peut qu’être d’accord avec ce point de vue. Selon nous, étant des consommateurs moyens, nous ne voyons pas de similitudes flagrantes entre les deux chansons. Les instruments sont semblables ce qui peut donner l’impression de…
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Question 1: La plupart des étudiants étaient d’avis similaire, à savoir qu’il ne s’agissait pas de contrefaçon malgré les quelques ressemblances. En effet, on ne peut qu’être d’accord avec ce point de vue. Selon nous, étant des consommateurs moyens, nous ne voyons pas de similitudes flagrantes entre les deux chansons. Les instruments sont semblables ce qui peut donner l’impression de se ressembler mais ce n’est pas un argument suffisant. Même si au début nous pouvons apercevoir une ressemblance, au final le rythme n’est pas le même.

Nous pouvons envisager une contrefaçon partielle s’agissant de l’introduction comme l’a mentionné une des étudiantes, mais pas de manière globale. Il serait peut-être intéressant de demander l’avis d’un expert dans ce cas-ci car pour une personne banale, qui ne baigne pas dans la musique, il est assez difficile de remarquer quoi que ce soit. De plus il est tout à fait normal que des chansons se ressemblent vu le caractère limité des accords possibles. Il peut tout à fait s’agir d’un hasard, il ne s’agit pas d’un accord original au point de démontrer une contrefaçon flagrante.

Question 2: A travers cette affaire, la question qui se pose est de savoir si la propriété intellectuelle peut protéger ce qui relève du goût qui est quelque chose de très subjectif, contrairement à la vue ou à l’ouïe. Selon Lévola, le fromage est protégé par le droit d’auteur et de ce fait, Smilde Foods ne pouvait pas commercialiser le même fromage mais sous une appellation différente.

Comme dit précédemment, la complexité de l’affaire se trouve dans le fait que le goût est quelque chose de très subjectif et qu’il varie fortement entre les individus. Certains estimeront que le goût est identique alors que d’autres percevront cela différemment. Tout dépend des goûts des personnes et de la façon dont ils les perçoivent.

En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il ne faut pas se pencher sur le goût mais véritablement sur la similitude entre les ingrédients utilisés pour concevoir les fromages. Le fait d’utiliser du poireau pour faire du fromage n’est pas fréquent, il y a donc à ce niveau là une véritable originalité de Lévola et le fait que Smilde Foods reprenne exactement les mêmes ingrédients qui ont été utilisés pour concevoir le fromage, montre clairement qu’il y a contrefaçon. Smilde Foods aurait très bien pu utiliser un légume différent et de cette manière, il n’y aurait pas eu contrefaçon. Or dans ce cas-ci, le fait que Smilde Foods a repris exactement les mêmes ingrédients et non pas un seul, montre véritablement la volonté de copier Lévola.

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virginie de france
TEXTE REDIGE PAR : Matthieu Allard, Agnès Mathijsen, gregoire Bellefroid et Virginie de France: Q1 : Dans leurs réponses, les étudiants tentent de retracer le chemin par lequel il faut passer pour pouvoir conclure à une contrefaçon. Dans un premier temps il est nécessaire que les similarités soient substantielles pour qu’il y ait contrefaçon. Néanmoins, bien qu’il est reconnu que cet…
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TEXTE REDIGE PAR : Matthieu Allard, Agnès Mathijsen, gregoire Bellefroid et Virginie de France:

Q1 : Dans leurs réponses, les étudiants tentent de retracer le chemin par lequel il faut passer pour pouvoir conclure à une contrefaçon. Dans un premier temps il est nécessaire que les similarités soient substantielles pour qu’il y ait contrefaçon. Néanmoins, bien qu’il est reconnu que cet élément est une condition nécessaire, il n’est pas non plus suffisant. Ce serait une erreur de considérer que la contrefaçon en droit d’auteur requiert, comme en matière de marques, un risque de confusion par des similarités substantielles. S’agissant du droit d’auteur d’autres éléments entrent en jeu tel que la question de l’originalité. Selon certains étudiants, il y a une différence quand au rythme et lorsqu’on passe du couplet au refrain : chez Gossip, le refrain est plus entraînant. Après une seconde écoute on se rends compte que la mélodie du groupe français ressemble fortement à la mélodie américiane. Le piano trouve sa place dans les deux chansons. Il existe donc des similarités substantielles mais pas suffisantes pour établir une contrefaçon.

Il faut également un emprunt. L’emprunt dépend des similitudes et de l’accès. La plupart du temps le premier induit le deuxième. L’emprunt peut être prouvé par preuve direct mais sera la plupart du temps prouvé par preuves indirectes. Les deux groupes ont des styles et une histoire bien différente. Le Groupe Gossip est un groupe américain qui existe depuis 1999 et qui a un style qui se rapproche plus du « post punk revival », « indie rock » et le « dance rock ». Tandis que le groupe Syd Matters, a vu le jour en 2002 en France et s’inspire dans son style du folklore et du pop, en ajoutant un grain de mélancolie et de lenteur accompagné par des instruments acoustiques et éléctroniques.

Ensuite il faut se pencher sur l’accès. Pour établir une contrefaçon il faut prouver l’accès. Étant donné que la chanson de Gossip a été largement diffusée en Europe et aux Etats-Unis. L’accès s’apprécie en fonction des similarités. Au moins il y en a, au plus il y a des chances que la chanson soit une création indépendante. Ce qui semble applicable à ce cas.

Désormais, il est question des contraintes. Il y a peu de ressemblances et les contraintes sont donc assez élevées. La similitude des œuvres est une pure coïncidence. Aujourd’hui il y a tellement de contraintes car il y a beaucoup de morceaux de musique et créer une œuvre tout à fait unique est un énorme exploit. La coïncidence ne peut donc être que fortuite.

Q2 : Le fromage Witte Wievenkaas est-il contrefait ?
S’il y a effectivement une contrefaçon, celle-ci doit être reconnue par le droit. Une atteinte à un droit intellectuel doit être démontrée. Afin qu’on puisse parler de contrefaçon, il faut une identité ou une similarité substantielle entre les deux fromages. La question est ici de déterminer si oui ou non les similarités gustatives des deux produits sont substantielles (on peut estimer a priori que c’est le cas).
En s’arrêtant aux ressemblances, on remarque donc qu’on est en face d’un produit ayant des similarités substantielles avec un autre produit qui lui serait l’original. Seulement, ces similarités n’impliquent pas automatiquement une copie ou une imitation du produit « original ». Il n’y a donc pas nécessairement de plagiat.
En reconstituant le processus de création suivi par le défendeur, on doit prouver que ce dernier a eu accès au produit « original ». Etant un professionnel de l’industrie alimentaire, on peut estimer qu’il y a effectivement eu accès ; il pourrait donc y avoir un renversement de la charge de la preuve et ce serait au défendeur (Smile Foods) de prouver qu’il n’y a pas eu de copie.
Le droit d’auteur doit-il être appliqué à des œuvres gustatives (ou olfactives) ?
Le droit d’auteur s’applique à tout type d’œuvre « littéraire » ou « artistique ». Cependant, cette notion ne doit pas être comprise au sens strict. Ainsi, « toute création concrète de l’esprit humain qui se présente sous une forme littéraire ou artistique » peut bénéficier de la protection du droit d’auteur. A la condition tout de même qu’elle soit originale, c’est-à-dire qu’elle reflète la personnalité de son auteur.
En l’occurrence on se heurte à ce problème. Le droit d’auteur pourrait s’appliquer à des œuvres gustatives s’il s’agit bel et bien d’œuvres originales. Cependant dans beaucoup de cas, il ne nous paraît pas si évident de démontrer qu’un produit (gustatif ou olfactif) est réellement un original et par conséquent que ce dernier soit protégé par le droit intellectuel. Dans la pratique, il serait alors difficile de protéger les produits consommables. Il convient alors de garder le secret de la recette.

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Paridans Louise et Verbays Pierre-Raphaël
1. Première question a) Y a-t-il des similarités substantielles ? Il y a lieu de constater qu’il existe effectivement des similarités entre les deux chansons notamment au début de celles-ci (jusqu’à environ 20-30 secondes). Cependant ces ressemblances ne peuvent être perçues qu’après une écoute méticuleuse. De plus, la question de savoir si ces similarités sont substantielles apporterait plutôt une réponse négative. Nous remarquons…
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1. Première question

a) Y a-t-il des similarités substantielles ?

Il y a lieu de constater qu’il existe effectivement des similarités entre les deux chansons notamment au début de celles-ci (jusqu’à environ 20-30 secondes). Cependant ces ressemblances ne peuvent être perçues qu’après une écoute méticuleuse. De plus, la question de savoir si ces similarités sont substantielles apporterait plutôt une réponse négative. Nous remarquons que la cadence est très différente d’une chanson à l’autre : la batterie est fort présente dans « Gossip » et le rythme accéléré, tandis que c’est plus lent dans « Hi life ».
D’après la jurisprudence, pour trancher, il faut s’attarder sur les ressemblances et non les différences : or, ce sont les différences qui frappent le plus. En tant que consommateurs moyens, nous conclurons plutôt qu’il n’y a pas de contrefaçon.

b) Peuvent-elles résulter d’un emprunt ?

La question de la preuve d’emprunt est délicate dans la mesure où il est pratiquement impossible de savoir ce qui a mené à la création d’une œuvre. A priori, après une écoute attentive, il ne s’agit pas d’une copie servile. Comme nous sommes en matière de mélodies musicales, le nombre d’alternatives créatives se retrouve limitée. Une piste serait de voir s’il y a des similarités substantielles car si tel est le cas, il y a alors une présomption d’emprunt. Or, comme répondu à la première question, bien qu’il y ait quelques similarités en début de morceaux, celles-ci ne nous semblent pas devoir être qualifiées de substantielles.

Cependant, d’aucuns ont fait remarquer que la question de la contrefaçon partielle peut être une piste envisageable en ce que les ressemblances peuvent ne s’étendre que sur un passage voire quelques notes.

c) Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe ?

Des éléments permettent d’établir si le défendeur (Syd Matters) a eu accès à l’œuvre du demandeur (Gossip). En ce qui concerne la notoriété, Gossip est un groupe à plus grand succès que Syd Matters. De plus, « Love Long Distance » est sorti un an avant « Hi Life » (2010 c. 2009), ce qui suppose que Syd Matters a pu raisonnablement eu avoir accès au morceau du demandeur, d’autant que celui-ci fut assez bien classé dans les tops mondiaux lors de sa sortie. Cependant, cette période est relativement courte : il y a une probabilité que Syd Matters avait déjà composé son morceau avant que Gossip ne sorte le leur. Enfin, d’un point de vue géographique (Gossip est un groupe américain et Syd Matters un groupe français), « Love Long Distance » a été diffusé mondialement, donc peu importe la situation géographique de Syd Matters : ils y ont certainement eu accès.

d) Quid des contraintes ?

Il s’agit ici de s’interroger sur la liberté qu’a le créateur pour la création de son œuvre, en l’occurrence Syd Matters. Une expertise serait judicieuse pour une meilleure évaluation des contraintes. Cela étant, comme nous avons déjà conclu à peu de similarités, et qu’il est possible que de fortes contraintes aient pesé sur Syd Matters (eu égard à la montagne de morceaux qui sortent quotidiennement), il y a de fortes chances que le groupe ait pu reprendre de façon inconsciente des éléments de la chanson : la convergence des deux œuvres nous semble relever du pur hasard.

2. Seconde question

Il nous apparait que le droit d’auteur peut difficilement s’appliquer à des odeurs gustatives. Les conditions pour qu’il y ait contrefaçon au droit d’auteur étant la présence de similarités substantielles, l’emprunt et la preuve d’accès, celles-ci semblent difficile à mobiliser à des œuvres gustatives ou olfactives. De plus, le droit d’auteur ne protège que des œuvres littéraires et artistiques, ce qui d’après nous n’est pas le cas d’un fromage à tartiner (art. 2 1) Convention de Berne). Selon nous, la réponse au problème posé par cette question semble se trouver dans le droit des marques. Ici, nous sommes face à une marque non-traditionnelle car elle n’est ni verbale ni visuelle : c’est olfactif et gustatif. La question qui se pose serait de savoir s’il pourrait exister une confusion dans la tête du consommateur qui achète le fromage ‘attaqué’ (Smilde Foods) pensant que c’est le fromage Levola.

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Mathy Gauthier / Robin Piret-Gerard
1) Comme dit dans votre article la contrefaçon « s’apprécie de manière synthétique eu égard aux ressemblances ». Or, selon nous il en est bien question ici contrairement à certains commentaires rédigés par les étudiants de l’année 2013. Pour nous, dés le début des deux œuvres et, en tant que consommateur moyen, l’on reconnaît des similitudes dans la reprise au niveau de…
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1) Comme dit dans votre article la contrefaçon « s’apprécie de manière synthétique eu égard aux ressemblances ». Or, selon nous il en est bien question ici contrairement à certains commentaires rédigés par les étudiants de l’année 2013.
Pour nous, dés le début des deux œuvres et, en tant que consommateur moyen, l’on reconnaît des similitudes dans la reprise au niveau de la mélodie musicale. Que ces similarités soient intentionnelles ou non, ils constituent des emprunts constitutifs de contrefaçons.
De plus, au vu des éléments, on peut établir qu’il existe une probabilité raisonnable que l’auteur ait été en contact avec l’œuvre première. En effet, plusieurs critères nous font dire que l’auteur aurait pu plagié l’œuvre première.
Premièrement, vu la proximité dans le temps des deux œuvres et le succès plus ou moins manifeste de la première chanson (plus de 4 millions de vues sur YouTube suivi de la promotion du single)
Deuxièmement, les créateurs n’ayant pas le même style de musique, pas la même personnalité, ni les mêmes formations et, par ailleurs, venant de milieux différents, cela augmente la probabilité qu’il n’y ait pas une convergence fortuite.

2) Non, selon nous l’appréciation de la contrefaçon du droit d’auteur dans le cadre d’œuvre gustative ou olfactive est de l’ordre purement subjectif.
Selon les critères vus précédemment, on peut considérer qu’il y a contrefaçon à partir du moment où il y a recopiage ou plagiat de la recette et non du goût. En effet, il est difficile de représenter par écrit une odeur ou un goût puisqu’il est le résultat de plusieurs données à caractère variable et subjectif. Si leur description est accessible et intelligible, cette description n’est pas objective et dépend par exemple de la maturité du fruit ou encore de sa variété.
De plus, s’agissant de la perception de ces sens, leur caractère purement abstrait fait qu’il est difficile pour un consommateur moyen d’apprécier la « similarité substantielle » d’œuvres gustatives ou olfactives. Ainsi, l’appréciation d’une contrefaçon varie d’un point de vue à l’autre et pose donc problème en matière de sécurité juridique.

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Merveille Clémence, Mabenga Asterie, Peemans Sarah
QUESTION I 1. Similarités substantielles On retrouve entre les deux chansons très peu de ressemblances. A part quelques accords identifiables, même aux oreilles de personnes n’ayant pas fait de solfège, les deux musiques ne semblent pas similaires de prime abord. 2. Emprunt 
 Dans ce cas-ci, la question de la présomption d’emprunt ne se pose pas car les alternatives de création sont…
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QUESTION I
1. Similarités substantielles
On retrouve entre les deux chansons très peu de ressemblances. A part quelques accords identifiables, même aux oreilles de personnes n’ayant pas fait de solfège, les deux musiques ne semblent pas similaires de prime abord.

2. Emprunt 

Dans ce cas-ci, la question de la présomption d’emprunt ne se pose pas car les alternatives de création sont dores et déjà limitées et qu’il n’est pas question ici de copie servile. D’autres avis admettent qu’il y a emprunt, mais uniquement lors d’un passage limité et identifiable; l’introduction, et concluent donc qu’il n’y a pas d’emprunt de manière globale. 


3.Accès
Il est possible que Syd Matters ait eu accès à la chanson de Gossip, au vu de son retentissement mondial et au rapprochement des dates. Il ne faut pas perdre de vue que réaliser un album prend du temps et qu’il y a moins d’un an entre les deux dates de sortie.

4. Contraintes
Le nombre d’accords possibles étant limité, la probabilité de se rapprocher d’un accord déjà existant en créant une nouvelle chanson est élevée. Par ailleurs, les accords ne sont pas exactement similaires et que cela doit être perceptible aux oreilles d’un citoyen lambda et non pas d’un mélomane.

5. conclusion
Nous rejoignons, dans l’ensemble, ce à quoi ont conclu les étudiants: le groupe Syd Matters n’a sans doute pas eu l’intention de copier Gossip et que les similitudes sont certainement fortuites. En outre, nous pourrions risquer, en concluant trop vite qu’il s’agit de plagiat, de nuire à la liberté artistique et à l’esprit de création en matière de musique.

QUESTION II
Selon nous, en l’espèce, la musique est comparable aux recettes. A nos yeux, ce n’est pas la saveur ou le goût en soi qui doit être protégé mais bien la recette (car c’est elle seule qui permettra d’arriver au produit final: elle constitue la création en elle-même). Les problèmes pratiques qui pourraient se poser seraient par exemple:

– Si l’on cherche à copier une recette sans en avoir les ingrédients ni les proportions on n’a qu’une infime chance d’arriver au même résultat étant donné la variance des produits, contrairement à la musique, qui dispose d’un panel de notes et de sons davantage limités.
– Si l’on souhaite protéger une recette, il faut la garder secrète (la recette du Coca-Cola est gardée dans un coffre-fort), contrairement à la musique où cela est impossible de par son essence
– Si l’on veut diffuser une recette, sous forme de livre par exemple, elle sera protégée par les règles du droit d’auteur (d’un point de vue « écrit »), mais tout le monde sera libre de l’utiliser et de l’appliquer (car c’est son but). Alors que ce n’est pas le but de la musique: il y a une différence de résultat.

En conclusion, nous pensons que c’est bel et bien la recette qui doit être protégée et pas la saveur que l’on pourrait déterminer en goutant le fromage en question (c’est une notion bien trop subjective!).

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Apraxine Lara; Fleurquin Adèle; Koeune Sandrine
Question 1. Il s’agit d’une affaire entre la chanson « Hi Life » de Syd parue en 2010 et « Love Long Distance » de Gossip, parue en septembre 2009. Majoritairement, les commentaires déposés par les étudiants tendent à considérer qu’il n’y a pas contrefaçon, à savoir une atteinte à un droit d’auteur tel qu’énoncée par la Convention de Berne,…
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Question 1.
Il s’agit d’une affaire entre la chanson « Hi Life » de Syd parue en 2010 et « Love Long Distance » de Gossip, parue en septembre 2009. Majoritairement, les commentaires déposés par les étudiants tendent à considérer qu’il n’y a pas contrefaçon, à savoir une atteinte à un droit d’auteur tel qu’énoncée par la Convention de Berne, ici, dans le domaine musical. Faisant affaire à une question de fait et donc laissé à l’appréciation des juges, les juridictions éprouvent des difficultés à énoncer des critères clairs et généraux pour déceler une éventuelle contrefaçon en matière musicale. Les étudiants procèdent tous en suivant les mêmes étapes, étapes dégagées par la jurisprudence, pour déterminer l’éventuelle contrefaçon.
En premier lieu, il ressort de la condition d’existence de similarités substantielles, qu’effectivement, les introductions de ces deux morceaux sont similaires, mais l’ambiance globale est différente. Dans le domaine musical, il apparait comme dangereux de conclure trop vite qu’il y a contrefaçon étant donné que la place pour l’originalité est faible, vu le nombre restreint de notes existantes. Également, l’appréciation de la contrefaçon s’analyse de façon synthétique, en tenant compte des ressemblances globales, sans tenir compte des différences mineures. En l’espèce, il n’y a que des ressemblances minimes. De plus, la contrefaçon s’apprécie du point de vue du consommateur moyen, et non d’un spécialiste. En l’espèce, un consommateur moyen ne pourrait conclure à leur ressemblance. Les similitudes ne sont donc pas substantielles mais accessoires.
Ensuite la question de l’emprunt et de l’accès se pose. De nouveau, de manière majoritaire, les étudiants s’accordent à dire qu’il n’y a pas de présomption d’emprunt vu qu’il n’est pas question de copie servile et que le nombre d’alternatives créatives est limité. Syd Matters a pu s’inspirer de Gossip, mais de manière inconsciente. La possibilité d’une création indépendante reste donc probable (du fait de nationalités différentes, de l’écart temporel minime…).
Du point de vue des étudiants, il n’y a pas d’emprunt de manière globale, les contraintes élevées étant telles que la convergence née du hasard est hautement probable. Nous adhérons à cette opinion car il nous parait important de garder en mémoire la différence entre simple similarité, non réprimée, et emprunt pouvant occasionner la contrefaçon.

Question 2.
Contrairement au droit de marque pour lequel la question de la représentation graphique se pose, pour le droit d’auteur, sur base de la Convention de Berne, il n’y a pas de formalité particulière à respecter. L’idée générale de la Convention de Berne est de protéger l’œuvre, la création intellectuelle de l’auteur. En cas de litige, le juge devra par exemple apprécier de l’originalité du produit et vérifier l’antériorité de la création des produits.
En l’espèce, le demandeur, Levola, propose le fromage Heks’nkaas (qualifié de « fromage des sorcières ») composé d’un mélange de fromage crémeux, de mayonnaise, de poireau, de persil et d’ail. Levola s’est vu cédé en 2011 les droits d’auteurs attachés à cette recette, aux modes de préparation et aux caractéristiques gustatives de son produit. Le défendeur, Smilde Foods, propose Witte Wievenkaas (« le fromage des femmes blanches »), que Levola a assigné en justice pour contrefaçon de ses droits d’auteur. Plusieurs questions ont été soumises à la CJUE, relative à l’éventuelle protection d’une saveur, étant donné qu’il est impossible d’avoir une perception objective de l’objet en question et que le gout varie d’une personne à une autre.

Il nous semble qu’on peut qualifier d’œuvre de la nourriture, que les gouts peuvent être protégés et qu’il y a en l’espèce violation. Il parait intéressant de procéder en suivant les étapes dégagées dans la question 1. pour pouvoir parler de contrefaçon.

1) Quant aux similarités substantielles et aux contraintes
Le Witte Wievenkaas est un fromage crémeux aussi composé d’ail, de persil et de poireau.
Reprenant les critères dégagés par la jurisprudence et repris dans la question 1., il faut des similarités substantielles, et par conséquent, des ressemblances de manière synthétique (tenir compte des ressemblances sans s’arrêter aux différences), se positionner en tant que consommateur moyen et se questionner sur l’originalité. Il faut aussi avoir égard à l’espace de jeu ou de liberté qui s’offre au créateur pour développer l’œuvre.
En l’espèce, il nous semble qu’il existe une variété très importante de mélanges qui peuvent être faits d’un fromage avec différents aliments. Selon nous, il y a très peu de contraintes en matière de combinaison gustative, existant des milliers de différentes saveurs pouvant être mélangées. Le Witte Wievenkaas reprend exactement les mêmes ingrédients qui constituent le fromage Levola, ce dernier pouvant être vu comme original. Également, un consommateur moyen ne ferait pas la différence entre les deux fromages, tous deux ayant la même saveur. Le Witte Wievenkaas provoquerait donc la même impression sur les sens gustatifs que le fromage de Levola, « sensation en bouche provoquée par la viscosité et la consistance du produit ». Alors que les choix ne sont pas restreints en matière de mélange gustatif, les ressemblances entre ces deux fromages nous paraissent comme substantielles.

2) Quant à l’emprunt et l’accès
Il faut encore démontrer que le défendeur a copié ou imité l’œuvre du demandeur. On peut s’interroger sur la relative complexité de l’œuvre de départ. La preuve indirecte de l’emprunt, plus facile à apporter que la preuve directe, dépend de l’étendue des similarités. Souvent, la condition d’emprunt est même automatiquement remplie, dans les cas où il y a copie servile et où l’œuvre de départ est relativement complexe, ce qui peut être argumenté en l’espèce. De plus, les similarités ont une « force probante de contrefaçon » lorsque ces similarités ne sont pas susceptibles de survenir de manière indépendante dans les deux œuvres. Les deux parties commercialisant leurs produits sur le marché hollandais et des études de marchés ayant certainement été faites pour analyser la concurrence, Smilde Foods ne pouvait ignorer le fromage de Levola.
Il nous semble qu’on peut donc parler de contrefaçon totale et de violation du droit d’auteur de Levola.

À la lumière de ces réflexions, il nous semble que le droit d’auteur peut être appliqué à des œuvres gustatives, mais uniquement celles demandant une certaine originalité en termes de mélanges et devant dès lors être décrites de la manière objective la plus détaillée possible. Derrière l’œuvre, il y a bien un travail qui peut résulter de plusieurs années de recherche. Tout comme une œuvre picturale ou musicale, il nous parait logique qu’une personne ayant créé un fromage ou tout autre aliment puisse se voir attribuer un droit d’auteur pour sa création. Toutefois, il pourrait être intéressant d’établir une liste de conditions propres aux œuvres gustatives.

Source :
Le goût d’une denrée alimentaire : une œuvre protégée par droit d’auteur ?, http://www.bdl-ip.com/fr/actualites/flash-info/id-181-le-gout-d-une-denree-alimentaire-une-uvre-protegee-par-droit-d-auteur-i-beau-de-lomenie, consulté le 13 avril 2018.

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Degraeuwe Chloé et Demeulenaere Gauthier
1) De manière générale, lorsqu’on lit les réponses des différents étudiants, certains éléments ressortent. Par rapport aux similarités substantielles existant entre les deux musiques, il y aurait un enchainement d’accords similaires au début des musiques, réalisé dans les deux cas par à piano. Cependant, dans « Hi Life », nous retrouvons une nouvelle combinaison mélodie/harmonie/rythme. De plus, rapidement, les musiques…
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1) De manière générale, lorsqu’on lit les réponses des différents étudiants, certains éléments ressortent. Par rapport aux similarités substantielles existant entre les deux musiques, il y aurait un enchainement d’accords similaires au début des musiques, réalisé dans les deux cas par à piano. Cependant, dans « Hi Life », nous retrouvons une nouvelle combinaison mélodie/harmonie/rythme. De plus, rapidement, les musiques commencent à se distinguer (la chanson de Syd Matters étant plus calme que la chanson de Gossip). Mais cela pourrait avoir peu d’importance, dans le sens où l’existence d’une éventuelle contrefaçon s’évalue eu égard aux ressemblances et non pas aux différences. Il faut aussi prendre pour référence le consommateur moyen afin de constater ces similarités, ce qui permet, dans ce cas, de douter de l’existence de celles-ci (ayant nous-même eu du mal à les remarquer à la première écoute).
Quant à la question de l’emprunt maintenant, il ressort des différentes réponses que celui-ci pourrait exister, la chanson de Syd Matters étant sortie un an après celle de Gossip et cette dernière ayant connu un certain succès (large diffusion). Syd Matters aurait ainsi pu emprunter et avoir accès à la chanson de Gossip. Cependant, d’autres éléments devront également être pris en compte pour évaluer cela (tel l’éloignement géographique ou encore le fait qu’un morceau peut prendre un certain temps pour être élaboré).
Les étudiants concluent donc principalement à un doute quant à l’existence d’une contrefaçon par Syd Matters, les éléments dont ils disposent étant trop faibles pour établir cela de manière certaine. C’est un avis que nous partageons, une expertise judiciaire devant peut-être être ordonnée pour plus de certitude et tenant compte du fait que les contraintes sont telles que la convergence née du hasard est fortement probable.

2) En ce qui concerne les œuvres gustatives ou olfactives, il peut exister plusieurs difficultés quant à l’application du droit d’auteur et donc, des critères de la contrefaçon.
Une première raison peut être le fait que l’expérience gustative ou olfactive a tendance à être subjective, variant ainsi d’une personne à une autre. L’évaluation des similarités substantielles entre deux œuvres peut ainsi s’avérer très problématique, certains allant considérer qu’il y a des similarités et d’autres que non. De plus, même si les mêmes éléments se retrouvent dans deux œuvres différentes, il peut arriver qu’ils ne soient pas présents en même quantité. Cela peut alors tout changer niveau goût ou odeur, à des degrés parfois divers. Dans le cas contraire, des ingrédients différents pourraient être utilisés dans deux produits, et pourtant mener à une ressemblance de goût. Dans ces cas, y a-t-il des similarités substantielles? C’est une question alors problématique.
De plus, la liberté de création peut parfois être limitée, puisque l’association de tous les goûts ou toutes les odeurs ne fonctionne pas. Un large choix existe cependant, vu la diversité des ingrédients qui peuvent être mélangés.
Au niveau de l’emprunt et de la preuve de celui-ci, ainsi que de l’accès, cela peut aussi poser des difficultés pour certaines œuvres. Certaines œuvres gustatives ou olfactives sont tellement répandues aujourd’hui (comme tous les plats connus ou les senteurs classiques) que l’on ne pourrait déterminer qui s’est inspiré de qui.
En conclusion, le droit d’auteur appliqué aux œuvres gustatives et olfactives engendre encore plus de difficultés qu’en matière musicale, et l’incertitude encore plus grande qui peut régner poserait selon nous un grand problème de sécurité juridique. Faudrait-il peut-être envisager un droit d’auteur « spécifique » à ce type d’œuvres.

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Goksun Wendy
1) « Hi Life » de Syd Matters et « Love Long Distance » de Gossip . Après lecture des différentes réponses, on arrive à la conclusion que Syd Matters (groupe français de pop/folk, qui a sorti la chanson « Hi Life » en 2010) n’a pas commis de contrefaçon. Certes, dès la première écoute, on peut remarquer des similitudes avec…
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1) « Hi Life » de Syd Matters et « Love Long Distance » de Gossip .
Après lecture des différentes réponses, on arrive à la conclusion que Syd Matters (groupe français de pop/folk, qui a sorti la chanson « Hi Life » en 2010) n’a pas commis de contrefaçon. Certes, dès la première écoute, on peut remarquer des similitudes avec la chanson « Love Long Distance » de Gossip (groupe américain qui a sorti cette chanson en 2009). Ensuite, la similitude doit être appréciée par le consommateur moyen. Pour un consommateur moyen, on entend la même suite d’accords avec le même instrument (piano) dès le début de la chanson.
1°/ Quant à la question de savoir si ces similitudes sont substantielles, la majorité des gens sont d’avis que ces similitudes sont concentrées uniquement au début de la chanson. En effet, le rythme diffère par la suite : du côté de Syd Matters, c’est lent, alors que dans la chanson de Gossip, la rythme est beaucoup plus rapide, et le son de la batterie est assez élevé.
2°/ On ne considère pas qu’il y ait eu une copie servile qui permette de conclure à un emprunt automatique. En outre, il faut souligner qu’il n’existe qu’une liste finie et limitée d’accords. Donc, la probabilité de ressemblance est possible.
3°/ Quant à la condition d’accès, Gossip a été largement diffusé en Europe. Il est donc probable que Syd Matters ait eu connaissance de la chanson « Love Long Distance », surtout que la chanson « Love Long Distance » est sortie un an avant la chanson « Hi Life ».
4°/ Enfin, les contraintes sont assez élevées. La convergence des deux œuvres relève dès lors du hasard.

2) Cour de justice de l’UE (C-310/17, Levola c. Smilde Foods).
Un goût peut-il vraiment être protégé par un droit d’auteur ? S’agissant de la contrefaçon en droit d’auteur, il faut apprécier d’abord s’il existe des similarités substantielles. La jurisprudence admet que la contrefaçon s’apprécie de manière synthétique, c’est-à-dire que l’on tient compte des ressemblances sans s’arrêter aux différences. Ici, il semble que les fromages ont un goût très similaire. Pour apprécier les similarités, on adopte le point de vue du consommateur moyen. S’il existe des similitudes substantielles, il existe alors une présomption de copie. Mais, il y a aussi un renversement de la charge de la preuve : le défendeur doit prouver qu’il n’a pas copié. L’expertise peut s’avérer ici utile pour vérifier si les 2 fromages ont le même goût. Ensuite, il convient d’examiner la deuxième condition qui est celle de l’emprunt. La contrefaçon du droit d’auteur implique que le défendeur se soit « servi » de l’œuvre, ce qui requiert qu’il ait eu accès (3ème condition) à celle-ci préalablement. Quant à l’accès, le demandeur doit être en mesure de démontrer que le défendeur avait « accès » à son « œuvre ». Le défendeur a-t-il vu, entendu le travail du demandeur. L’accès peut aussi être prouvé de manière indirecte. En effet, Levola (demandeur) vend un produit populaire appelé Heks’nkaas. Le défendeur a donc pu avoir connaissance de ce fromage.
Enfin, on ne peut pas considérer qu’il y a eu une copie du fromage Heks’nkaas, car la recette du fromage Heks’nkaas n’est pas assez originale pour être protégée. Il convient en outre de souligner que le goût est quelque chose d’incertain, il diffère d’une personne à l’autre. Son caractère est très subjectif. Accorder cette protection aurait de nombreux effets. Cela peut effectivement affecter négativement la libre concurrence.

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Dupont Lucie et Mes Sara
1. Synthèse critique des réponses d’élèves à la question de comparaison entre les morceaux « hi life » de Syd Matters et « love long distance » de Gossip. Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce…
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1. Synthèse critique des réponses d’élèves à la question de comparaison entre les morceaux « hi life » de Syd Matters et « love long distance » de Gossip. Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites?

1/ Similarités substantielles :

Il semblerait, qu’en grande partie, des similitudes se font entendre mais pas immédiatement. Les similitudes sont essentiellement regroupées en début de chanson, par l’enchainement d’accords similaires, par un instrument de musique qui revient – le piano – et le fait que les deux chanteurs se mettent à chanter plus ou moins au même moment dans la chanson (18e- 20e seconde).

Cependant, après une minute d’écoute, les accords deviennent différents, il n’y a plus vraiment et le rythme diffère, ainsi que les paroles et la mélodie.

Dès lors, on se demande si les ressemblances du début suffisent pour introduire une action en contrefaçon ? Le critère est d’apprécier la question selon le point de vue d’un consommateur moyen. Certains diront que oui, il y a des similitudes et celles-ci sont substantielles étant donné qu’elles concernent le début des deux chansons et que le départ d’une mélodie est très important. D’autres diront que les similitudes ne concernent qu’un enchainement d’accords et sont trop limitées pour dire qu’elles sont substantielles. Et c’est ce deuxième critère qui sera le plus retenue car oui, il y a des similitudes, mais on ne les remarque qu’avec une oreille attentive et professionnelle, pas à la première écoute : du coup, le critère du consommateur moyen n’est pas rempli. De plus, une ressemblance d’accords est différent qu’une copie ; les éléments copiés ne sont pas considérés comme substantiels mais comme accessoires. Il y a plus de différences que de ressemblances, du coup, il faut aussi tenir compte de la liberté de création qui doit, selon la majorité des commentaires, ici prévaloir.

2/ Emprunt

Question difficile à trancher… Néanmoins, la date de sortie de la chanson de Gossip est antérieure à celle de Syd Matters. Du coup, il pourrait y avoir emprunt. Mais il faut savoir qu’il est pratiquement impossible de dire s’il y a emprunt et de rapporter la preuve de celui-ci car il faudrait retracer tout le processus de création du morceau.

Il n’y a ni copie servile, ni relative complexité de l’œuvre de départ, ce qui ne permet pas de conclure à un emprunt automatique.

3/ Accès

Pour établir la contrefaçon, il faudra prouver l’accès. Moins il y a de similitudes, plus il y a de chances qu’il s’agisse d’une création indépendante. Mais cette question relève plutôt des faits, tels que la date de sortie des deux titres. Dès lors, il serait vraisemblable que Syd Matters a pu avoir accès à la musique de Gossip. Un emprunt des accords est donc tout à fait concevable.

4/ Contraintes

La convergence née du hasard est hautement probable, au vu de toutes les contraintes auxquelles les artistes doivent faire face. Ici, la taille de la ressemblance dans la création est réduite et les contraintes sont assez élevées. La convergence des deux œuvres relève dès lors sans doute du hasard. En effet, les contraintes sont tellement élevées à l’heure actuelle que créer une œuvre 100% originale relève quasiment de l’impossible.

2. Réfléchissez maintenant aux circonstances liées à une affaire pendante devant la Cour de justice de l’UE (C-310/17, Levola c. Smilde Foods) qui implique la contrefaçon en droit d’auteur d’un fromage à tartiner.

L’affaire oppose deux producteurs de fromages à tartiner à savoir Levola d’une part et Smilde Foods de l’autre.

Dans les faits, Levola vend un fromage qu’il nomme Witches Cheese, ce fromage est composé de crème, de mayonnaise, de poireau coupé, de persil et de pulpe d’ail. Par l’intermédiaire d’un marchand local, Smilde Foods apprend la composition du fromage a tartiné et décide de commercialiser son propre fromage sous le nom de Women’s cheese composé de manière similaire.

La question est de savoir si le droit d’auteur doit être appliqué à des œuvres gustatives ou olfactives ? La question a été posée à la cour de justice européenne.

Une première thèse est de dire que le « plagiat gustatif » est compliqué à punir dans le sens ou le gout est quelque chose de varié qui dépend de chaque personne, cette position ravirait Smilde food.

Une seconde thèse qui irait dans le sens de Levola serait de dire que les gouts méritent d’être protégés et que Smilde food a du coup commis une infraction.

Dans le présent cas, ce qui peut faire conclure a du plagiat c’est le fait que la seconde société à clairement copié la première puisqu’elle a eu connaissance de la composition du produit.

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Laure Blondiau, Noélie Balthasart, Manon Desmedt
Dans les commentaires suivant la note, les avis divergent quant à la ressemblance ou non des deux titres musicaux. Après une lecture approfondie de ceux-ci, on peut dire que la majorité conclu qu’il y a des similarités, qui n’apparaissent selon certains qu’après plusieurs écoutes, mais que ce n’est pas suffisant pour conclure à une contrefaçon. On s’aperçoit souvent de la…
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Dans les commentaires suivant la note, les avis divergent quant à la ressemblance ou non des deux titres musicaux. Après une lecture approfondie de ceux-ci, on peut dire que la majorité conclu qu’il y a des similarités, qui n’apparaissent selon certains qu’après plusieurs écoutes, mais que ce n’est pas suffisant pour conclure à une contrefaçon. On s’aperçoit souvent de la ressemblance entre les deux mélodies mais un consommateur moyen n’est pas capable de conclure à la contrefaçon. Les notes comparables sont tellement faibles que seul un professionnel de la musique pourrait s’en apercevoir. De plus, dans un des commentaires, il est ajouté que les chanteurs sont de nationalités différentes et que les morceaux ne sont pas sortis au même moment, on pourrait donc envisager que ces ressemblances soient totalement liées au hasard. Le délai d’un an entre les deux sorties ne laisse pas longtemps à l’artiste pour prendre connaissance du titre et d’en intégrer certains aspects dans le morceau qui est sorti ultérieurement, surtout considérant l’espace géographique les séparant et le temps qu’il a fallu à la mélodie pour devenir populaire. Il se pose alors la question de la « possibilité raisonnable d’accès » surtout à propos des faits pouvant mesurer le retentissement de la première œuvre. Il y a aussi une minorité qui n’a entendu aucun élément comparable entre les deux morceaux, ce qui peut nous laisser supposer que l’analogie est réellement très mince.

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Arab Omar, Abbass Leïla
Y a-t-il des similarités substantielles ? Peuvent-elles résulter d’un emprunt ? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe ? La base de cette mélodie est-elle déjà connue ? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites ? A vous de réfléchir. 1. Similarités substantielles : Pour évaluer…
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Y a-t-il des similarités substantielles ? Peuvent-elles résulter d’un emprunt ? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe ? La base de cette mélodie est-elle déjà connue ? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites ? A vous de réfléchir.

1. Similarités substantielles :
Pour évaluer s’il y a similarité substantielle, il faut se placer du consommateur moyen et prendre en compte l’image totale des deux œuvres à analyser. En ce qui concerne les chansons « Love long distance » et « High life », on entend dès le départ de la seconde chanson des accords qui sont similaires à ceux que l’on entend dans la 1ère chanson. On utilise le même instrument de musique : le piano.
De prime abord, on pourrait affirmer qu’il y a bien similarité substantielle. Mais dans la suite de la seconde chanson, il y a un nouveau mélange de mélodie, de rythme et donc on pourrait dire qu’il y a une même idée musicale mais que la manière d’agencer la mélodie est différente en ce qui concerne Syd Matters « High life », la musique est plus lente, les instruments de musique dans la suite de la chanson sont différents alors que dans la chanson Gossip « Love long distance », le rythme est beaucoup plus accéléré et d’autres instruments de musique se font entendre.
2. L’emprunt :
Dans le cas de la chanson « High life », on ne peut pas à proprement parler de copie servile car ce n’est pas un copier-coller de la 1ère chanson et l’œuvre de Gossip ne présente pas une complexité spécifique. On ne peut pas faire jouer la présomption d’emprunt automatique. La question que l’on peut se poser dès lors est : Y-a-t-il une contrefaçon partielle ? Car il y a un passage de la chanson qui est similaire aux deux œuvres (introduction) mais dans l’œuvre globale, il n’y a pas d’emprunt. En ce qui concerne les instruments de musique utilisés et la mélodie qui en découle, il pourrait y avoir eu similarité de manière indépendante étant donné que la liste d’accords musicaux est finie et limitée.
On peut dire qu’il existe une forte contrainte dûe à la limite des accords qui renforce la probabilité d’une similarité dite inconsciente faite par l’auteur. Ce qui nous pousse, comme le spécifie la doctrine, a analysé cette œuvre avec indulgence.
3. L’accès :
En matière d’accès, la chanson de Gossip « Love long distance » a connu un grand succès et est connu internationalement. Ce qui nous fait dire qu’il est plus que probable que cette chanson ait été connu de Syd Matters.

4. Les contraintes :
Les contraintes liées aux instruments musicaux comme soulevé ci-dessus nous font dire que des similarités nées du hasard sont plus que probables. De plus, la portion similaire de l’œuvre de Gossip à savoir l’introduction n’est pas à ce point originale que pour conclure à une copie servile étant donné que seulement quelques notes ont été reprises.
En conclusion, il reste la difficulté à établir s’il y a contrefaçon ou non de l’œuvre de Gossip. Faute d’éléments factuels et techniques, une expertise musicale pourrait être nécessaire afin de déterminer s’il y a eu ou non contrefaçon.

C-310/17, Levola c. Smilde Foods
Il vous est demandé de réfléchir uniquement aux problèmes de contrefaçon posés par cette dernière affaire, et ce à la lumière des développements ci-dessus sur les critères de contrefaçon en droit d’auteur. Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ?

Si l’on reprend les critères que l’on applique au droit d’auteur pour conclure à une contrefaçon, ce sont des critères qui sont faciles à établir en ce qui concerne les œuvres musicales. On laisse peu de place au hasard et si celui-ci existe, il est difficile de le prouver. Ex : entre deux genres musicaux, il est plus facile à l’écoute de prouver qu’il y a une forte ressemblance ou un emprunt dû fait de la reconnaissance mondiale d’une œuvre, qu’elle soit facile d’accès, etc.
Par contre, l’application de ces critères pour les œuvres gustatives ou olfactives sont plus complexes à appliquer. Tout simplement par le fait que recopier un mélange d’ingrédients de manière inconsciente et indépendante pour en arriver à un même produite est plus simple à faire de manière hasardeuse. Ce qui est plus probable par rapport à une œuvre musicale.
En ce qui concerne les œuvres gustatives ou olfactive, il faudrait établir de nouveaux critères ou alors prendre en compte de manière beaucoup plus importantes des éléments factuels. Ex : les deux entreprises ont des employés en commun ou encore un employé ayant travaillé dans l’une des entreprises et est engagé de l’autre…

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Alexandre Barstijn, Artila Pashaj
Après l’écoute de deux titres, il était demandé aux étudiants d’analyser les critères du plagiat à savoir la similarité substantielle, l’emprunt, l’accès et les contraintes et d’établir si celui-ci était ou non établit. Quant à une éventuelle similarité substantielle , ces derniers s’accordent sur le fait qu’il en existe une au niveau de l’introduction de la chanson. Ce n’est cependant…
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Après l’écoute de deux titres, il était demandé aux étudiants d’analyser les critères du plagiat à savoir la similarité substantielle, l’emprunt, l’accès et les contraintes et d’établir si celui-ci était ou non établit.

Quant à une éventuelle similarité substantielle , ces derniers s’accordent sur le fait qu’il en existe une au niveau de l’introduction de la chanson. Ce n’est cependant pas le cas par la suite, le tempo étant plus lent et les instruments différents.

Pour l’emprunt, ils partent du principe qu’il est difficile de répondre par oui ou non à cette question. En effet, il est complexe d’établir qu’il y a un emprunt, même pour un juge, car une ressemblance fortuite peut découler d’une création originale du second créateur.

Ensuite, il est un fait que le deuxième groupe a aisément pu avoir accès au morceau du premier groupe car celui-ci disposait d’une grande renommée.

Enfin, les contraintes étant fortes, la probabilité que quelques notes se ressemblent, et ce du fait du hasard, est forte.

Le monde artistique et musical repose essentiellement sur les sensibilités propres à chacun. Il en va tant de la composition que d’un avis concernant le plagiat. Le nombre de morceaux composés et partagés au XXIème Siècle est tel, qu’au jeu des probabilités, le risque qu’une ressemblance existe est élevée.

2) Tel que la Cour de Cassation l’a confirmé dans un arrêt du 10 décembre 2013, si l’odeur d’un parfum est reproduite ou imitée, il n’y a quasiment aucun moyen d’action. Par analogie, nous penchons pour une réflexion similaire quant aux oeuvres gustatives. En effet, la difficulté de protéger les créations tant olfactives que culinaires découlent d’un savoir faire qui est exclu du champ de la protection accordée par les droits d’auteurs.

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Julie Pyl
Question 1: Similarités substantielles ? Si certains commentaires d’étudiants semblent envisager la composition comme un exercice libre que s’imposent les artistes, nombreux sont ceux qui s’accordent sur le fait qu’il existe de sérieuses contraintes à la création originale, celles-ci découlant notamment du fait qu’il existe un nombre limité de notes et, par conséquent, d’accords possibles. La séquence musicale similaire est…
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Question 1:

Similarités substantielles ?
Si certains commentaires d’étudiants semblent envisager la composition comme un exercice libre que s’imposent les artistes, nombreux sont ceux qui s’accordent sur le fait qu’il existe de sérieuses contraintes à la création originale, celles-ci découlant notamment du fait qu’il existe un nombre limité de notes et, par conséquent, d’accords possibles.
La séquence musicale similaire est assez courte puisqu’elle se trouve uniquement dans l’introduction du morceau, ce qui ne permet pas de la qualifier de “substantielle”.

Emprunt ?
Les différences étant plus nombreuses dans le morceau que les similarités, les commentaires ont conclu qu’il ne s’agissait pas d’une copie servile. D’autre part, l’oeuvre de départ n’est pas conidérée comme étant complexe, la séquence contestée ne présentant que quelques notes sur un rythme simple et répété. A la lumière de ces arguments, il n’y a donc pas de présomption d’emprunt.

Accès ?
Le titre de Syd Matters “Hi life” est sorti en 2010 alors que “Love long distance” de Gossip est sorti 2009, soit un an plus tôt. Gossip étant un groupe bénéficiant d’une large couverture médiatique internationale, il est probable que Syd Matters ait eu accès au titre avant de sortir le sien. Cependant, un commentaire intéressant vient pointer le fait que la composition d’un album prend du temps et qu’il est fort possible que le titre de Syd Matters ait déjà été enregistré au moment de la sortie de “Love long distance”.

Contraintes ?
Dans l’optique de vendre un produit musical à une cible définie, la création orginale se retrouve limitée. De plus, il existe certaines obligations que requierent le genre. Dans ce contexte, il semble difficile de créer une oeuvre 100% originale et, sachant que la séquence similaire est de taille réduite, les similitudes peuvent s’avérer tout à fait fortuites.

Question 2:

A première vue, les similarités entre le produit de Levola et celui conçu à postériori par Smilde Foods semblent être substantielles puisque le fromage “witter wievenkaas” utilise les mêmes ingrédients phares que ceux utilisés dans la préparation du “Heks’nkass”. Ensuite, concernant la question de l’emprunt, la pâte à tartiner de Smilde Foods pourrait être considérée comme une copie servile de celle de Levola si la première avait purement et simplement copié la recette de Levola. Pour en avoir le coeur net, il faudrait donc en consulter non seulement les ingrédients mais aussi les méthodes de préparation, qui peuvent jouer dans l’obtention du goût du produit final. Cependant, la préparation de départ ne semble pas terriblement complexe puisque les ingrédients utilisés par Levola sont très courants : une base de fromage en crème, une sauce à la mayonnaise, du poireau, du persil et de l’ail. Des ingrédients qui plus est particulièrement appréciés par les néérlandais.
A la lumière de ces deux arguments pour le moins contradictoires, la question de la présomption d’emprunt reste difficile à élucider. En matière d’accès, en revanche, il semble évident que Smilde Foods a pu prendre connaissance de l’existence du fromage produit par Levola puisque celui-ci est populaire aux Pays-Bas et que, par ailleurs, le défendeur vend son fromage concurrent dans le même pays. Peu de chance donc que les similarités soient fortuites. Toutefois, les contraintes sont différentes qu’en matière musicale. A notre sens, la production de fromage à tartiner s’apparente davantage à une création fonctionnelle qu’une oeuvre artistique puisqu’elle n’a rien de gastronomique et de substantiellement original. Le ingrédients sont peu nombreux, usés couramment et les produits sont destinés à la grande distribution. La place pour l’originalité se trouve donc plus limitée si le but est de vendre un fromage peu couteux destiné à un usage courant.

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ALOV Michel, LOMBARDO Girolamo
1. Synthèse Au travers des différentes analyses des étudiants sur le cas de la similitude entre la chanson de Syd Matters et celle du groupe Gossip, plusieurs éléments sont à souligner. Tout d'abord, les divers groupes insistent sur le fait que des similarités entre les deux chansons exsitent, essentiellement dans l'introduction. Cependant, ces similarités ne sont en rien substantielles mais sont des éléments…
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1. Synthèse

Au travers des différentes analyses des étudiants sur le cas de la similitude entre la chanson de Syd Matters et celle du groupe Gossip, plusieurs éléments sont à souligner.

Tout d’abord, les divers groupes insistent sur le fait que des similarités entre les deux chansons exsitent, essentiellement dans l’introduction.
Cependant, ces similarités ne sont en rien substantielles mais sont des éléments accessoires à l’œuvre. Les étudiants font remarquer également que la perception de similitude peut être entendue que par une oreille experte et non pas par un consommateur moyen.

On souligne très justement le fait que la création musicale n’est pas illimitée et que le nombres de notes ainsi que la composition harmonique empêchent au compositeur d’être totalement original dans sa création. Des emprunts peuvent donc exister. En effet, Gossip est un groupe de renommée mondiale ayant crée sa chanson ultérieurement à Syd Matters. Il est donc fort probable que Syd Matters en fut inspiré, même de manière inconsciente. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’on peut comprendre l’analyse de Matt Melis et Michael Roffman qui signalent que les groupes musicaux ont toujours été influencés: personne n’est totalement indépendant de la création de leurs pairs.

Les étudiants soulignent qu’un degrés d’originalité existe bien dans la chanson de Syd Matters. Ce dernier ne fait pas une copie servile de l’œuvre de Gossip mais innove et est donc protégé par le droit d’auteur.

Enfin, les groupes soulignent la difficulté d’un juge belge, en matière musicale, de mettre en évidence des critères fixes afin d’analyser l’existence (ou non) d’une contrefaçon.

2. Le cas d’un droit d’auteur olfactif

Dans le cas de l’affaire opposant Levola et Smilde Foods, il est intéressant de souligner la question essentielle qui devra être tranchée par la Cour de Justice de l’Union Européenne: est ce qu’un produit alimentaire (du fromage dans ce cas-ci) peut-il être protégé de manière identique qu’une œuvre musicale ou littéraire par le droit d’auteur.

Comme le souligne très justement un auteur (https://www.annuaireavocats.fr/articles/un-fromage-protege-par-les-droits-dauteur), tout la difficulté sera de pouvoir faire un lien entre un droit d’auteur et un goût particulier. L’analyse gustative étant très subjective, il sera sans doute fort compliqué de mettre en place une grille d’analyse stricte permettant un contrôle et une évaluation satisfaisante.

On rappelle ici qu’on s’intéresse non pas au droit de marque mais bien au droit d’auteur. Le droit de marque ne sera pas traité ici bien que le sujet est fort intéressant et a été traité dans le passé par la CJCE (Dans l’affaire Sieckman, la CJCE avait noté qu’un parfum et sa formule ne constituent pas un signe distinctif.).

Cependant, dans le cas qui nous intéresse, nous nous intéressons non pas au droit de marque mais bien au droit d’auteur. Dans ce cadre, on peut remarquer qu’une œuvre peut avoir une forme olfactive. En effet, il faudra déterminer le degrés d’originalité dans la création d’un parfum pour en déduire la protection du droit d’auteur.

Pour rappel, afin d’être protégé par le droit d’auteur, il est nécessaire d’avoir une œuvre qui résulte d’une activité créative qui soit mise en forme et soit originale. L’article 2 (1) de la Convention de Berne n’inclut à aucun moment un produit alimentaire comme étant une œuvre littéraire ou artistique. On peut donc difficilement penser qu’un fromage puisse rentrer dans le champ du droit d’auteur. Cependant, la notion d’œuvre pourrait être aperçue dans l’ombre du fromage étant donnée que la dimension originale est présente. Dans ce cas, on pourra se référer à l’article 2 de la Directive 2001/29 qui nous dit qu’« œuvre qui est originale dans le sens que c’est la création intellectuelle propre à son auteur ».

En France, par exemple, au regard des articles L.112-2 et 112-1 du Code de Propriété Intellectuelle, il n’est pas impossible d’inclure la protection des ouvres olfactives et gustatives. Il faudra pour cela déterminer l’originalité de la création.

Pour une analyse plus approfondie, nous renvoyons le lecteur à la thèse de doctorat de Delphine Galan (2008): La protection de la création olfactive par le droit de la propriété intellectuelle. (https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00481302/document)

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Devillez Claire ; Elmeskine Tarek ; Ciocotisan Paul-Vladimir ; Rozenwajn Esteban
1) Les commentaires sont unanimes quant au fait que, malgré que les deux chansons soient globalement différentes, leur introduction présente des similarités manifestes. La question de savoir si ces similarités entraînent une contrefaçon ou non était quant à elle davantage controversée. Ormi un commentaire, tous considèrent, à partir d’un ensemble de faits hétérogènes, que Syd Matters avait probablement eu accès à…
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1) Les commentaires sont unanimes quant au fait que, malgré que les deux chansons soient globalement différentes, leur introduction présente des similarités manifestes. La question de savoir si ces similarités entraînent une contrefaçon ou non était quant à elle davantage controversée.

Ormi un commentaire, tous considèrent, à partir d’un ensemble de faits hétérogènes, que Syd Matters avait probablement eu accès à l’oeuvre de Gossip avant la publication de leur chanson. La condition d’emprunt semble ainsi, pour la plupart, rencontrée.

L’appréciation du caractère substantiel des similitudes était plus délicat, et ce d’autant plus qu’un certain nombre de commentaires reconnaissent ne pas avoir été en mesure de détecter les similitudes à la première écoute. Cela illustre la difficulté de définir le fameux “consommateur” moyen, définition qui risque de s’avérer fort subjective en fonction de celui qui la pose.

A considérer toutefois que les conditions soient rencontrées, plusieurs commentaires faisaient preuve d’une certaine hésitation à l’idée de conclure à la contrefaçon. En filigrane de ces hésitations ressort le conflit potentiel entre la protection de la propriété intellectuelle et la créativité artistique.

2)Le produit ici discuté, Heks’nkaas, est un fromage à tartiner, comprenant une touche de mayonnaise, de poireau, de persil et d’ail. Les producteurs de ce fromage accusent une autre entreprise, Smilde Foods de copier leur produit. D’après un commentateur hollandais, ce produit serait la quintessence du goût « hollandais ». En nous référant aux critères de contrefaçon en droit d’auteur, il serait possible de démontrer une similarité substantielle entre ces deux types de fromage à tartiner ainsi qu’une preuve de l’emprunt- l’un des produits étant en circulation depuis plus longtemps que l’autre et apparemment très populaire aux Pays-Bas. De plus, Smille Foods propose des sauces, de la margarine et des fromages à tartiner dans leur catalogue. Etant donné le succès du produit discuté, on peut raisonnablement imaginer que les défendeurs connaissaient le fromage Heks’nkaas puisqu’ils jouent sur le même marché. Enfin, un consommateur moyen trouverait sans doute une ressemblance entre les deux produits.

La discussion porterait à notre sens sur l’originalité communautaire du produit. Il serait possible d’établir à la fois que celui-ci résulte d’une création individuelle et soit une « oeuvre originale » (art.2 directive 2001/29), protégée par une recette ‘secrète’, tout comme on pourrait réfuter le caractère original du fromage, admettant que la combinaison des matières premières utilisées ne semble pas être un scoop.

En effet, la condition d’originalité de la création gastronomique reste délicate. La définition de l’œuvre comme création de l’esprit portant une marque créative minimale de son auteur n’exclut à priori pas une création culinaire. La liste de l’article 2.1 de la Convention de Berne n’est pas exhaustive. Cependant, certaines décisions de jurisprudence – citons Bruxelles 7 décembre 2001 sur la pré-existence de toutes les couleurs en nature – mettent en évidence le fait qu’une combinaison d’ingrédients connus pourraient ne pas être convaincante sur le plan de l’originalité. Dans la mesure où une création culinaire serait réduite à sa recette, il nous semble plus pertinent de se tourner vers d’autres mécanismes de protection comme notamment le droit sui generis pour les bases de données – citons aussi la décision du TGI de Paris de 1974 portant sur le refus d’octroyer la protection du droit d’auteur à une recette et l’arrêt CJUE du 1er mars 2012 dans l’affaire Football Dataco. Une protection accordée exclusivement sur la création gustative dans la forme abstraite – le goût de la création que le consommateur peut percevoir – est également délicate. D’un côté il s’agit d’établir si la condition d’originalité est remplie ou si on est en présence du résultat de l’exercice d’un savoir-faire – citons, dans ce sens, l’arrêt de la Cour de Cassation française du 13 décembre 2006 qui confirme ce raisonnement en ce qui concerne les parfums comme création olfactive. D’un autre côté, une telle protection poserait un problème d’identification suffisamment précise de l’objet protégé – comme dans la décision précitée de 2006 – ce qui implique une difficulté majeure d’établir une similarité substantielle dans des cas de contrefaçons. Il nous semble plus pertinent de se tourner vers la protection d’un droit de marque sur un signe olfactif intrinsèquement associé au produit, suite à la décision de l’OHMI du 11 février 1999 relative à la question du « freshly cut grass ». Cependant, ce système exige également un représentation graphique exacte du signe. Finalement, s’agissant d’une recette « traditionnellement hollandaise » le mécanisme de la spécialité traditionnelle garantie pourrait également jouer un rôle mais cela n’impliquerait plus l’octroi d’un droit subjectif à un producteur déterminé.

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DEBRIGODE Marie-Sarah
QUESTION 1 : SYNTHESE CRITIQUE Les étudiants, à l'exception d'un groupe, sont tous d'accords pour dire que selon eux, il ne devrait pas y avoir de contrefaçon. Ils ont tous remarqué qu'il y avait des similarités dans l'introduction des chansons, mais pour la majorité, celles-ci sont accessoires et non substantielles, étant donné que le rythme n'est pas le même, que…
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QUESTION 1 : SYNTHESE CRITIQUE

Les étudiants, à l’exception d’un groupe, sont tous d’accords pour dire que selon eux, il ne devrait pas y avoir de contrefaçon. Ils ont tous remarqué qu’il y avait des similarités dans l’introduction des chansons, mais pour la majorité, celles-ci sont accessoires et non substantielles, étant donné que le rythme n’est pas le même, que la durée de ressemblance est trop courte, que les deux chansons sont très différentes dans leur ensemble, ect… De plus, ils se sont tous bien placés sous l’oreille du consommateur moyen pour analyser la similitude, et ce, de manière synthétique. Pour ce qui est de l’emprunt et de l’accès, les étudiants n’osent pas trop se prononcer. La plupart évoque alors la possibilité que l’emprunt ait été fait de manière inconsciente et que l’accès ne peut s’apprécier qu’en fonction des similitudes in concreto. Notons toutefois qu’un groupe a intelligemment relevé qu’il y avait seulement un an de différence entre les deux chansons et qu’il est donc possible que la chanson sortie en second lieu ait été créée avant la sortie de la première. Enfin, les étudiants ont correctement relevé le fait que les contraintes, en matière musicale – tel in casu – sont élevées. Dès lors, ils ont conclu à une convergence due au hasard. La plupart des groupes favorise donc la liberté de création en penchant pour la non contrefaçon.

QUESTION 2 : AFFAIRE LEVOLA c. SMILDE FOODS

Le droit intellectuel est un droit sur les fruits de son travail, de sa personne, de sa création, de son discours. L’effet principal de ce droit est de restreindre la liberté de concurrence en accordant un monopole juridique au titulaire de ce droit sur un élément immatériel, dans le but de rentabiliser les investissements et d’encourager la création. Par élément immatériel, on entend toute chose intangible, impalpable, qui se reproduit en restant unique. Notons toutefois que cet élément immatériel (in casu : goût du fromage) peut être incorporé à un bien matériel (in casu : pot de fromage). Est-ce qu’une œuvre gustative peut être considéré comme l’élément immatériel protégé par les droits intellectuels, et plus précisément par le droit d’auteur ?

L’objet du droit d’auteur est une ” œuvre littéraire et artistique ” conformément à l’article XI.165 du CDE. Il est vrai que du fromage à tartiner ne semble pas être une œuvre artistique ou encore moins littéraire. De plus, le goût d’un produit alimentaire n’est ni repris dans la liste d’œuvres susceptibles d’être protégées par un droit d’auteur (article 2.1. de la Convention de Berne), ni dans les catégories d’œuvres particulières (Titre 5 du CDE). Toutefois, ces listes ne sont pas exhaustives. Ce qui compte, c’est la forme artistique ou littéraire que prend l’œuvre, ce qui laisse donc un champ d’application très large. D’une certaine mesure, du fromage à tartiner pourrait peut-être être considérée comme une œuvre artistique.

Pour qu’une œuvre soit protégée par le droit d’auteur, celle-ci doit être originale et mise en forme, c’est-à-dire dépasser la simple idée. Par ” œuvre “, on entend un processus créatif réalisé par un être humain. Partant de cette définition, un fromage à tartiner peut, selon moi, être considérée comme une œuvre. Voyons maintenant si cette œuvre peut être protégée par le droit d’auteur. Voyons donc si le fromage à tartiner Levola peut être considéré comme original et correctement mis en forme.

Dans un premier temps, analysons la condition d’originalité. Une œuvre est originale lorsqu’il y a une création intellectuelle propre à l’auteur. Il faut donc que l’auteur ait une part de liberté dans laquelle il peut exprimer sa personnalité. Le fromage à tartiner Levola semble avoir une recette personnelle, avec un goût spécial hollandais. Après avoir fait une petite recherche sur des recettes de fromages à tartiner, je pense qu’il est raisonnable de reconnaître que mettre du poireau coupé dans du fromage à tartiner est original.

Dans un second temps, regardons la condition de mise en forme. Le droit d’auteur protège donc la forme et non la simple idée. Par forme (ou expression), nous entendons la réalisation de l’idée dans une forme perceptible à l’esprit. Il me paraît plutôt évident qu’un formage à tartiner, qui à sa propre recette et son propre goût peut être considéré comme une forme perceptible à l’esprit.

Considérant que les deux conditions peuvent être remplies pour du fromage à tartiner, il est envisageable que le droit d’auteur s’applique à une œuvre gustative et qu’ainsi le champ d’application des œuvres protégées par le droit d’auteur soit élargi aux œuvres qui ne sont pas perceptibles par la vue ou l’ouï.

En ce qui concerne les problèmes pratiques, je pense qu’il n’est pas si difficile de différencier des produits en terme d’odeurs ou de goûts, surtout si nous faisons appel à des experts. S’il arrive qu’en goûtant, l’expert ne perçoit pas la différence entre les deux œuvres gustatives, il suffit de se pencher sur les recettes car je pense que lorsqu’une impression globale ne suffit pas, la réponse se trouvera dans la recette.

Pour conclure, je pense qu’il y a de nombreux aliments sur terre. Dans notre société développées, plus de trois mille innovations de produits alimentaires sortent chaque année. Il serait donc préférable que le droit d’auteur s’en mêle. Selon moi, le droit d’auteur devrait dès lors recouvrir également les œuvres gustatives lorsque ces dernières répondent aux deux exigences d’une œuvre protégées par le droit d’auteur, sans oublier de chaque fois se baser in concreto.

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Sara ALBALADEJO VARGAS, Ismail ARIF, Marouane BEZDI, Derya KIZIL,
Question 1 : La majorité des commentaires des groupes d’étudiants mettent en avant les différents critères à remplir pour déterminer l’existence ou non de contrefaçon. Tout d’abord concernant les similarités substantielles des deux chansons, une analyse des similitudes selon les connaissances d’un consommateur moyen semble s’imposer. Un désaccord ressort toutefois des divers commentaires. Pour certains, ce dernier n’est pas un…
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Question 1 :
La majorité des commentaires des groupes d’étudiants mettent en avant les différents critères à remplir pour déterminer l’existence ou non de contrefaçon.
Tout d’abord concernant les similarités substantielles des deux chansons, une analyse des similitudes selon les connaissances d’un consommateur moyen semble s’imposer. Un désaccord ressort toutefois des divers commentaires. Pour certains, ce dernier n’est pas un expert dans le domaine et il ne semble donc pas correct de prendre en compte son avis, mais de toute façon, ils considèrent qu’il n’y a presque aucune similitude entre les deux œuvres. Pour d’autres, il existe des ressemblances musicales, mais dans une mise en forme différente. On ne peut dès lors conclure à l’existence de similitudes substantielles.
Ensuite, en ce qui concerne la preuve de l’emprunt, un accord ressort quant au fait qu’il n’y a pas d’emprunt de manière globale. Leur argumentation s’appuie sur la doctrine qui opte pour une certaine indulgence lorsque certains critères sont combinés tels qu’une similitude très limitée, une probable reprise inconsciente par l’auteur, ainsi que de fortes contraintes liées aux limites de la création des accords musicaux possibles.
En outre, concernant l’accès, ils mettent en avant qu’il n’y a pas de présomption d’emprunt, dû aux similitudes limitées (inexistence de copie servile) et aux limites de la création musicale comme indiqué précédemment. Ainsi, même si la chanson avait été diffusée au niveau mondial, la question de l’accès s’apprécie en fonction des similarités, très limitées dans le cas d’espèce.
Enfin, concernant la question de la contrainte, les divers commentaires soulignent, et ce à juste titre, la quasi-impossibilité de pouvoir créer une œuvre entièrement originale.
Question 2 :
Pour décider s’il y a contrefaçon en droit d’auteur, il convient de mobiliser trois critères : l’exigence de similarités substantielles, la condition d’emprunt, et la preuve d’accès.
Bien que la plupart des affaires ont pour objet des œuvres musicales ou visuelles, l’affaire en cause, Levola c. Smilde Foods, concerne un fromage à tartiner. L’affaire est en cours à la CJUE, mais nous considérons que les trois critères mentionnés précédemment sont aptes à être appliqués à des œuvres gustatives ou olfactives, et que donc le droit d’auteur peut être appliqué.
1) Le premier critère concerne l’exigence de similarités substantielles. Le juge saisi de l’affaire devra juger de l’originalité de l’œuvre gustative (ou olfactive), c’est-à-dire qu’il devra délimiter ce qui constitue une expression originale dans l’œuvre du demandeur. On peut aisément considérer que des ingrédients pris séparément ne constituent pas une expression originale de la créativité de l’auteur, plus particulièrement, si des ingrédients sont typiques dans la région comme dans le cas d’espèce. Ainsi, la créativité (et donc l’originalité) se trouvera plus particulièrement dans la sélection des ingrédients pris comme un ensemble et dans l’assortiment des proportions utilisées.
Nonobstant, l’existence de similitudes dans le choix des ingrédients et des recettes ne peut pas nous mener à conclure directement qu’il y a contrefaçon puisque des contraintes existent pour le domaine culinaire tout comme pour la création musicale, littéraire ou artistique. Ainsi, les différents ingrédients ne sont pas illimités, leur mélange doit s’adapter au goût du consommateur (qui tient à rester stable), et l’on pourrait considérer que des aliments sont tout à fait des œuvres fonctionnelles, puisqu’ils sont faits pour être consommés normalement sans histoire.
Le caractère subjectif de la perception rentrera ici en compte. En outre, le juge n’étant pas un expert dans le domaine, il ne pourrait pas, comme pour une œuvre littéraire ou artistique, en estimer l’originalité par l’analyse de sa composition ou de sa structure. Dans le cas d’espèce, par son caractère sans précédent, il semblerait utile que le juge national fasse appel à un expert pour en évaluer ses diverses composantes, sa saveur, etc. Nonobstant, la pratique traditionnelle de la jurisprudence opte pour le point de vue du consommateur moyen afin de juger de l’originalité de l’œuvre.
Il faudrait par ailleurs ajouter que le goût est une notion trop abstraite que pour pouvoir être protégée, une recette reste largement suffisante pour assurer une protection à l’auteur.
2) La condition de l’emprunt
La condition de l’emprunt implique un certain comportement, une utilisation de l’œuvre (consciente ou inconsciente), faisant que l’œuvre du demandeur ait servi à créer la deuxième œuvre. Cependant, c’est une condition qui est difficilement démontrable directement. Eu égard à ce qui a été développé précédemment, nous sommes tentés de dire que cet emprunt est inconscient, et que dans le cas d’espèce la liberté de création doit être prise en considération.
En effet, il semble que la place pour l’originalité est limitée, car le créateur partira d’un palais gustatif qui se crée au fur et à mesure de ses découvertes culinaires. Il existe donc des antécédents de goût développés par ces diverses expériences tout au long de sa vie qui interféreront malgré lui dans sa création.
Comme indiqué dans ce billet, « les similarités ont donc une “force probante de contrefaçon” lorsque ces similarités ne sont pas susceptibles de survenir de manière indépendante dans les deux œuvres » (emphase ajoutée). Or, nous pensons que les similarités dans une œuvre gustative « fonctionnelle » (c’est-à-dire, qui ne cherche pas l’innovation avant tout) comme un fromage à tartiner sont justement susceptibles de survenir de manière indépendante dans les deux œuvres, puisqu’elle cherche surtout à s’adapter au goût préétabli du consommateur moyen.
3) Preuve d’accès
Le critère de la preuve d’accès intervient lorsque la deuxième œuvre ne partage pas beaucoup de similitudes avec l’œuvre du demandeur et que les éléments pour produire des créations alternatives sont limités.
La commercialisation à échelle nationale du produit dans le cas d’espèce fait que le goût qui y est associé est déjà connu. Mais il semble quasi impossible de pouvoir créer un nouveau produit entièrement original tout en restant fidèle au genre de goût que le consommateur recherche dans un certain type de produit, et donc les similitudes peuvent survenir indépendamment, comme nous avons argumenté précédemment.
Il semble donc qu’il existe de fortes contraintes liées à la création de nouvelles saveurs. Au regard de l’analyse des éléments qui précèdent, la réponse à la question de savoir s’il faudrait appliquer le droit d’auteur à des questions gustatives (ou olfactives) est affirmative.

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Ince Beyhan
1) Synthèse critique des commentaires relatifs aux droits d'auteur : -Les similarités substantielles : à la première écoute on peut y trouver une ressemblance frappante dès le début. Cependant, il n'est pas exclu qu'il faille s'y prendre à plusieurs fois pour les déceler. Les éléments qui ressortent le plus souvent sont les instruments utilisés, la cadence/rythme plus ou moins soutenue…
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1) Synthèse critique des commentaires relatifs aux droits d’auteur :
-Les similarités substantielles : à la première écoute on peut y trouver une ressemblance frappante dès le début. Cependant, il n’est pas exclu qu’il faille s’y prendre à plusieurs fois pour les déceler. Les éléments qui ressortent le plus souvent sont les instruments utilisés, la cadence/rythme plus ou moins soutenue et la mélodie. Cependant le plupart aboutissent à une absence de similarité suffisante d’un point de vue du consommateur moyen pour dire qu’il s’agit d’une contrefaçon. Dans la globalité, les deux chansons sont très différentes : l’une et l’autre envoient des messages complètements différents, en dépit d’un début similaire. L’originalité de chacune des œuvres est selon moi présente.
– L’emprunt : ce qui est analysé est le caractère subjectif de l’auteur qui emprunte tout ou une partie de l’œuvre du demandeur. L’emprunt fortuit reste à souligner, à défaut de prouver une réelle volonté de copier l’œuvre. Il faut souligner que leur genre est très distinct et même si ” Love Long Distance ” est sorti avant et que l’emprunt a été possible, il reste difficile à prouver car nous manquons d’éléments factuels. Ce sont les similarités qui doivent être prouver à priori pour conclure à un emprunt.
– L’accès : il est difficile de dire qu’il n’y a pas eu d’accès au titre sorti antérieurement au titre ” Hi Life “. cette question reste une question de faits de sorte qu’il est aisé d’affirmer que Syd Matters ait pu avoir accès au titre de Gossip qui fut un carton en 2009. A priori, le critère du temps permet de trancher sur la question mais rien ne dit que la chanson de Syd Matters n’était pas déjà prête avant celle de Gossip.
– Les contraintes : le marché musical étant ce qu’il est actuellement, il est de plus en plus difficile de créer des œuvres à part entière, sans avoir entre elles une touche de similitudes. Ces deux œuvres restent assez distinctes l’une de l’autre malgré les quelques touches qui les rapprochent au début. Nous pourrions donc dire qu’elles relèvent du hasard à défaut de pouvoir prouver la volonté claire de Syd Matters de vouloir copier l’œuvre de Gossip.

2) Affaire C-310/17, Levola c. Smilde Foods : à la lumière des développements ci-dessus sur les critères de contrefaçon en droit d’auteur, pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ? :
A la lumière des critère de contrefaçon en droit d’auteur qui ont été développés, nous pouvons observer que ce sont de manière général les éléments factuels qui reviennent en avant et qui posent parfois problème en termes de démonstration de preuves. Cependant, à défaut de preuve d’un de ces critères, nous ne pouvons pas établir l’existence des autres critères et donc en conclure à une éventuelle contrefaçon. Il est évident que le mélange de plusieurs ingrédients tend à créer une oeuvre gustative. Cependant, ces ingrédients pris séparément ne constituent le monopole d’aucun de sorte que des parallèles peuvent être aisément fait entre plusieurs produits de consommation. Ainsi, appliquer le droit d’auteur au goût-même de ce fromage me parait un peu tiré à l’extrême.
Il existe sur le marché tellement de fromages qu’il serait alors aisé pour chacun de crier à la contrefaçon. Il n’est bien sûr pas question de nier qu’il ne s’agit pas d’oeuvres, mais si les critères restent déjà difficiles à appliquer dans d’autres litiges relatifs à des oeuvres musicales ou des marques de vêtements/chaussures, les oeuvres gustatives/olfactives le sont encore plus. Notons également que les consommateurs moyens auxquels sont destinés ces fromages peuvent avoir des avis tellement différents en termes de divergence ou de similitude de ces deux produits. Ainsi, le premier problème relatif aux similarités substantielles est déjà soulevé. Chaque palet et nez est différent. Mais chaque oreille l’est également (en ce qui concerne la contrefaçon musicale).

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Stephanie de Ville de Goyet
1. Contrefaçon pour les oeuvres musicale La question pour les droits d’auteur se situent a deux niveaux ; 1) des conditions de protections de l’oeuvre 2) l’atteinte a ses droits (contrefaçons). Ici, se pose la question aux étudiants de la contrefaçon en matière musicale. Similarité substantielle ? On constate la difficulté pour les étudiants a répondre sur l’existence d’une similarité…
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1. Contrefaçon pour les oeuvres musicale
La question pour les droits d’auteur se situent a deux niveaux ; 1) des conditions de protections de l’oeuvre 2) l’atteinte a ses droits (contrefaçons). Ici, se pose la question aux étudiants de la contrefaçon en matière musicale.
Similarité substantielle ? On constate la difficulté pour les étudiants a répondre sur l’existence d’une similarité substantielle. Une tendance se dégage malgré tout pour dire que malgré les similitudes de la courte séquence a l’introduction de la chanson, la thèse de la contrefaçon est moins probable. Une tendance chez les étudiants est de peut-être de comparer les différence avant de penser au ressemblances. En effet, le fait pour l’œuvre contrefaisante de comporter certains éléments originaux n’est pas de nature à exclure la contrefaçon qui s’apprécie en fonction des similitudes et non des dissemblances

Au niveau de l’accès, beaucoup d’entre eux sont d’accord sur le fait de la forte probabilité que le groupe Syd Matters ait eu connaissance de la chanson “love long distance” de Gossip. ( diffusion en 2009) qui a connu en effet un immense succès même si on constate une différence de genre chez les deux artistes.

Contrainte ? La taille de la création est réduite de quelques notes et les contraintes sont telles que la convergence hasardeuse est tout a fait probable. L’avis d’un expert serait tout de même adéquat pour apprécier des contrainte pesant quand au nombre limite de mélodie disponible.
Conclusion:
L’appréciation de la contrefaçon musicale soulève de nombreuses difficultés. Il est délicat de tracer la frontière entre l’exercice de la liberté de création et la protection de l’auteur de l’œuvre première. Cependant, dans notre cas, si on ramènerait le plagiat a 4 notes, il y aurait beaucoup de musique qui se ressembleraient, je pense. (G.Polti sur ‘’Les 36 situations dramatiques’’, Nabu Press, 2010 (1ère édition 1916)). Cela contraste avec l’ affaire « You are not alone » de M. Jackson (Cass., 3 septembre 2009) accusée de plagier la chanson “ If we can Start all over” des artistes belges Les deux chansons partageaient 25 notes en commun, il est déjà plus difficile de prouver que cette ressemblance était purement fortuite contrairement a ici.

2. Contrefaçon pour les matières gustatives ?
Pourquoi en effet les objets perçus différemment que par la vue ou l’ouïe aurait-il un traitement different ? La perception gustative peut-elle être similaire ? Cela reste toujours une question complexe. Existe-t-il réellement un consommateur moyen du gout… ?
Copie ? On entend souvent des grands cuisinier qu’il devienne eux-même cuisinier en copiant les “classiques”. Cela pourrait alors fortement entraver la liberté de création…

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Simon Graff
Question 1 : Certes je ne suis pas musicien, cependant les similarités en présence dans les deux chansons ne m’ont pas été perceptibles dès la première écoute, il s’agit de notes instrumentales secondaires. La base de cette mélodie n’a rien d’innovant. Une étude plus approfondie serait donc nécessaire afin d’affirmer qu’il s’agit effectivement de l’invention de Gossip. Mais à priori je…
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Question 1 :
Certes je ne suis pas musicien, cependant les similarités en présence dans les deux chansons ne m’ont pas été perceptibles dès la première écoute, il s’agit de notes instrumentales secondaires. La base de cette mélodie n’a rien d’innovant. Une étude plus approfondie serait donc nécessaire afin d’affirmer qu’il s’agit effectivement de l’invention de Gossip. Mais à priori je dirais que c’est une mélodie courante dans la musique actuelle. Il s’agit d’une simple répétition de notes qui ne marque pas l’esprit d’une chanson pour autant. Un auditeur moyen, tel que je le suis ne rapproche pas automatiquement les deux chansons. La possibilité que ces similarités résultent d’un emprunt n’est pas à exclure puisque la chanson du groupe Gossip ne date que d’un an avant celle de Syd Matters et que la chanson de Gossip avait largement été diffusée à la radio il y a quelques années. Pour conclure, je dirais qu’il serait bien compliqué pour Gossip de prouver qu’il s’agit de son invention propre et que l’idée soit originale.
Question 2 :
De manière générale lorsque nous sommes en présence d’aliments, je trouve cela non pertinent de s’arrêter à des similitudes gustatives ou olfactives. En effet, un consommateur qui achète ce produit pour la première fois n’a aucune connaissance des caractéristiques du produit se trouvant à l’intérieur. En outre, il apparait raisonnable de douter de l’étendue de la « taille de création » en matière de fromage blanc.
Les différents produits à disposition du consommateur vont d’abord se distinguer par des éléments perceptibles, dès le magasin, comme la qualité de l’emballage, la différence de prix. Une contrefaçon en matière gustative ne devrait être considérée comme telle qu’à condition que de trop nombreuses similitudes apparaissent lors de la comparaison des emballages et des prix.

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VERDUYCKT ROBERT, 3e bac HDDR
Question 1 : pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses? Les étudiants ont focalisé leurs réponses, et c’est normal, sur les questions posées, à propos des similarités substantielles, de l’emprunt, de l’accès et des contraintes sur la composition. Il est assez fascinant de constater qu’avec le recul du temps, la vérité juridique peut varier sensiblement.…
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Question 1 : pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses?
Les étudiants ont focalisé leurs réponses, et c’est normal, sur les questions posées, à propos des similarités substantielles, de l’emprunt, de l’accès et des contraintes sur la composition.
Il est assez fascinant de constater qu’avec le recul du temps, la vérité juridique peut varier sensiblement. S’il est vrai que le juge avait estimé en 2005 que la mélodie de la chanson « Frozen » de Madonna constituait un plagiat, la Cour d’appel de Mons a décidé en 2014 que l’originalité ne devait pas seulement s’appliquer à Madonna, mais également à la chanson du demandeur, Salvatore Acquaviva. La Cour constate que « les quelques mesures pratiquement identiques et répétées à plusieurs reprises, se retrouvent dans de nombreuses œuvres antérieures à la chanson de Salvatore Acquaviva », et condamne ce dernier à verser 1.320 euros aux trois maisons de disques qu’il accusait. (L’arroseur arrosé en quelque somme…).
Ce qui n’enlève rien à l’applicabilité de la mécanique juridique, il y a effectivement lieu d’examiner les questions posées pour essayer de trouver une solution juridique. Il faut rechercher les similarités substantielles, mais si elles se répètent au fil des années ou même des décennies, cela ne pourra plus avoir d’impact sur l’originalité. La Cour décide ainsi que « Ces antériorités sont destructrices d’originalité » ! En ce qui concerne l’accès, il avait bien été établi, par la présence de Madonna en Belgique au moment de la sortie de la chanson « Ma vie fout l’camp » de Salvatore Acquaviva, ce qui avait largement contribué à la décision en première instance. Mais cet argument est faible, dans une mondialisation de l’audiovisuel où tout est « accessible » sur internet, youtube, facebook, et j’en passe. Les contraintes sur la composition alors ? Je suis très surpris par l’importance que les étudiants semblent donner à ce critère. Prenons la simple suite des notes, disons sur trois octaves, cela fait 36 notes. Avec ces notes il est mathématiquement possible de faire 371993326789901217467999448150835200000000 combinaisons. Sans parler des harmonies, des modes, des rythmes. Il est donc un peu téméraire de prétendre qu’en musique il y a des contraintes à la création ! Deux millénaires de création musicale, autour du globe, le prouvent, il n’y a que très rarement des « similitudes » frappantes.
Comme évoqué au cours, vu la « disponibilité » gratuite toujours croissante de la musique pour le consommateur lambda, les auteurs vont être amenés à chercher d’autres moyens de rétribution, liés plutôt par exemple à la représentation en public lors de concerts, festivals ou autres événements payants. C’est alors que la définition d’originalité de la Cour de Cassation pourra jouer pleinement : il faut que l’œuvre reflète « l’empreinte de la personnalité de l’auteur » , ce qui peut évidemment le mieux s’exprimer lors d’une prestation « LIFE » !

Question 2 : il vous est demandé de réfléchir uniquement aux problèmes de contrefaçon posés par cette dernière affaire, et ce à la lumière des développements ci-dessus sur les critères de contrefaçon en droit d’auteur. Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des œuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon ?
1/ Une identité ou une similarité substantielle entre les créations est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour conclure à la contrefaçon. Supposons même que l’identité gustative d’un fromage puisse être scientifiquement mesurée (ce qui, à l’état actuel de la science me parait assez difficile), il faudrait à mon avis, une fois franchie cette étape et pour pouvoir conclure à une contrefaçon, établir si cette identité ou similarité substantielle provient de l’utilisation des mêmes composantes ou non, en utilisant la même technique ou non, ce qui rend la tâche encore plus ardue. Il est sans doute possible en effet d’arriver à un résultat identique ou similaire en utilisant d’autres ingrédients et d’autres techniques. Mais est-ce un critère, ou n’est-ce que le résultat, la « qualité gustative », qui doit être pris en compte ? Et n’avons-nous pas dit que ce n’est pas la science qui doit déterminer la similitude juridique, mais le juge, actant en « consommateur moyen » ? Il parait dès lors difficilement concevable qu’il soit possible de légiférer en matière de goût, ou d’interpréter la législation actuelle comme d’application pour le gout d’un produit.
2/ L’originalité doit être évaluée par le départage de l’expression protégée des idées et faits non protégés, ce qui amènera souvent à devoir distinguer les différents éléments ou composantes de l’œuvre. Si l’œuvre est dans ce cas le goût, on revient à ce qui est dit supra, il faudra examiner les composantes et les techniques qui ont permis de constituer ce goût spécifique.
3/ La condition d’emprunt est également difficile à appliquer dans ce cas. La technique du « reverse engineering » permet aujourd’hui de décortiquer un produit jusqu’à ses composantes initiales. Si cela se fait sur un produit librement dans le commerce, il sera non seulement difficile voire impossible de démontrer que cette technique a effectivement été utilisée ! Même en considérant que la preuve peut, dans d’autres domaines, être constituée par des similarités essentielles, il me parait, pour un goût, inconcevable de décider qu’il soit une contrefaçon puisque similaire à un autre…
4/ La possibilité raisonnable d’accès, pour un produit en vente libre, semble être un critère inapplicable.
En conclusion j’estime que la question préjudicielle qui a été posée à la CJUE dépasse déraisonnablement le contexte des droits d’auteur conçus pour protéger des droits liés au visuel et à l’auditif. Si on poursuit sur cette voie, bientôt on revendiquera comme protégeable la tartinabilité (spreadability) (Nutella), la palatabilité (palatability) (Kraft), la digestibilité (digestibility) (Omnibionta), la « masticabilité (chewability) » (Mars), et j’en passe…

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Biver Marine
MARINE BIVER Question 1: pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses? La plupart des étudiant se sont accordé à dire qu’il y avait bel et bien des similitudes entre les deux chansons. Que ce soit au niveau des instruments utilisés, de l’enchainement des accords, … Cependant, ils se sont généralement aussi accordés pour dire qu’après 1minute…
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MARINE BIVER
Question 1: pouvez-vous (en 10 ou 15 lignes) faire une synthèse critique de leurs réponses?
La plupart des étudiant se sont accordé à dire qu’il y avait bel et bien des similitudes entre les deux chansons. Que ce soit au niveau des instruments utilisés, de l’enchainement des accords, … Cependant, ils se sont généralement aussi accordés pour dire qu’après 1minute (plus ou moins) les deux chansons se distinguaient. Ils se sont dès lors posés la question de savoir si ces ressemblances suffisaient à introduire une action en contrefaçon ?
En Belgique il faut regarder de manière synthétique eu égard aux ressemblances et non aux différences, d’après l’image générale des deux chansons.
De plus, cette contrefaçon doit être décelable pour le consommateur moyen. Ici leurs opinions sont généralement nuancées. Certains estiment que les similarité sont belle et bien présente pour le consommateur moyen et d’autre pensent qu’il faut un expert afin d’analyser les accords,…
En ce qui concerne la question de l’accès à l’œuvre leurs réponses sont unanimes : Il est très probable que le groupe Syd Matters ait eu connaissance de la chanson « Love Long Distance ». Cependant cela ne le rend pas coupable de contrefaçon pour autant.
En conclusion les étudiants ont des réponses nuancées qui sont soit en faveur de la contrefaçon, soit n’arrivent pas à trancher.
2. Réfléchissez maintenant aux circonstances liées à une affaire pendante devant la Cour de justice de l’UE (C-310/17, Levola c. Smilde Foods) qui implique la contrefaçon en droit d’auteur d’un fromage à tartiner. L’essentiel de l’affaire se trouve résumé sur ce billet IPdigIT. Contrairement aux étudiants qui ont répondu aux diverses questions posées à la fin du billet sur l’affaire Levola, il vous est demandé de réfléchir uniquement aux problèmes de contrefaçon posés par cette dernière affaire, et ce à la lumière des développements ci-dessus sur les critères de contrefaçon en droit d’auteur. Pensez-vous que le droit d’auteur doit être appliqué à des oeuvres gustatives (ou olfactives), notamment compte tenu des problèmes pratiques qui peuvent se poser en matière de contrefaçon?
Tout d’abord, que l’on regarde dans le Code de droit économique ou dans la Convention de Berne il n’est jamais question d’avoir un droit d’auteur sur une denrée alimentaire. En effet la Convention de berne définit les œuvres littéraires et artistique comme « toutes les productions du domaine littéraire, scientifique ou artistique ; quel que soit le mode ou la forme d’expression, telles que : les livres, les brochure,… (…)
Si l’on devait être amener à protéger une œuvre gustative, la contrefaçon telle que décrite ci-dessus serait très difficile à prouver. En effet, il faudrait tout d’abord définir ce qui peut constituer une œuvre susceptible d’être protégé par le droit d’auteur et ainsi si une création perceptible par le goût peut être considérée comme telle, avant d’envisager les conditions de sa protection.
Une œuvre gustative est particulièrement instable et subjective… chaque consommateur moyen a une perception différente du gout des aliments. Dès lors, pour ma part, établir une contrefaçon quant à une œuvre gustative me semble impossible ou très complexe.

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Marie-Françoise PIRSON
les différents commentaires mettent l'accent sur les similitudes sur le plan musical, mêmes accords musicaux ( si mineur peut-être), mais accompagnement différent plus marqué concernant syd matters dont ils notent tous la postériorité de la création par rapport au groupe américain; pour eux tous, la contrefaçon est affaire de jurisprudence et il suffit de quelques similitudes pour conclure au vol…
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les différents commentaires mettent l’accent sur les similitudes sur le plan musical, mêmes accords musicaux ( si mineur peut-être), mais accompagnement différent plus marqué concernant syd matters dont ils notent tous la postériorité de la création par rapport au groupe américain; pour eux tous, la contrefaçon est affaire de jurisprudence et il suffit de quelques similitudes pour conclure au vol créatif; bien entendu d’autant plus que le thème du groupe américain étant donné la technologie actuelle a été largement diffusé sur les ondes et qu’il y a présomption de plagiat, pas irréfragable mais il demeure néanmoins un doute sérieux sur la possible copie entre les deux thèmes; aucun ou peu d’entre eux n’ont souligné l’aspect avantage économique et le pendant résultant d’un dommage aux auteurs de la version originale qui en quelque sorte se voit privée de la paternité du thème même si en tant qu’amateur de musique classique, je le trouve assez pauvre ; accords récurrents sur quelques notes; l’originalité si elle existe résulterait comme ces commentaires l’ont soulignée, dans l’accompagnement différent entre les deux versions. Néanmoins, même si il y a contrefaçon évidente du moins quant au thème principal, il ne faut pas oublier que certains groupes connus de ma génération se sont inspirés de compositeurs classiques bien entendu tombés dans le domaine public, comme emprunt à des thèmes de Bach pour les Beatles, une symphonie de Beethoven (ou un concerto je pense) en la majeur en contrechamp musical de Beethoven pour certaines musiques accompagnatrices d’une chanson de Maria CAREY; mais n’étant pas moi-même experte en musique électronique, je peux simplement déduire que la contrefaçon est une question de fait, très subjective et qui dépend de critères tout autant subjectifs et en quelque sorte devrait être évalué, d’après le tort ou le manque à gagner économique que l’auteur initial aurait subi suite à ce plagiat, tout en n’oubliant pas que la contrefaçon est à traiter ici au niveau international puisqu’il s’agit d’un composition venant des Etats Unis. Peu ont parlé de la mise en oeuvre de sanctions de la contrefaçon au niveau internationalhttp://www.wto.org/english/docs-e/legal-e/27-trips.wpf et peu ont évoqué la possible condamnation à des dommages et intérêts du fraudeur. Mais je reconnais qu’il m’est difficile d’avoir sur ce point un avis autorisé. Marie-Françoise PIRSON 3ème baccalauréat HD

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Laura Charlier, Céline Rézette, Preumont Hélène  
Comparez ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip. Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites? A vous de…
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Comparez ‘Hi Life‘ de Syd Matters et ’Love Long Distance‘ de Gossip.
Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites? A vous de réfléchir en faisant appel à vos connaissances musicales.

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1° Similarités substantielles

Gossip est un groupe américain qui a sorti ‘Love Long Distance’ en 2009. Syd Matters est un groupe français de pop/folk, qui a sorti la chanson ‘Hi Life’ en 2010.
Dès la première écoute, les similitudes entre les deux chansons se font entendre. Un enchainement d’accords similaires peut être identifié au début des chansons. De plus, un même instrument – le piano- est utilisé dans les deux cas. Néanmoins, après une minute, la chanson Hi life se distingue très clairement du titre de Gossip. Les accords ne présentent plus aucune similitude et le rythme diffère d’une chanson à l’autre : du côté de Syd Matters, c’est calme et assez lent, tandis que dans la chanson de Gossip, la cadence est beaucoup plus rapide, et le son de la batterie est assez élevé. Il est à noter également que les paroles et la mélodie de celles-ci diffèrent totalement.
Les ressemblances suffisent-t-elles pour introduire une action en contrefaçon ? En Belgique, il n’existe pas de grand principe permettant de trancher ce genre de question. Il faut s’en remettre à la jurisprudence. Dans la majorité des cas, elle considère que l’existence éventuelle d’une contrefaçon s’apprécie de manière synthétique eu égard aux ressemblances et non aux différences, d’après l’image globale de deux chansons. Le fait qu’il y ait plus de différences que de similitudes ne permet donc pas de conclure à l’absence de contrefaçon.
La similitude doit être appréciée selon le critère du consommateur moyen de sorte qu’en l’espèce le fait que les accords du début des mélodies ne soient pas exactement similaires ne permet pas d’exclure la contrefaçon. En effet, le consommateur moyen n’est pas un professionnel de la musique et il peut raisonnablement confondre les deux mélodies à la première écoute. Il y a donc similarité mais quant à savoir si celles-ci sont substantielles, la question est plus difficile. Deux visions peuvent s’opposer. L’on peut considérer qu’elles le sont, étant donné qu’elles concernent le début des deux chansons. Le départ d’une mélodie est très important pour en permettre l’identification de sorte qu’on pourrait considérer que le fait que c’est similitudes se situent dès le commencement de la musique plutôt qu’au milieu de celle-ci permet de considérer que le consommateur moyen peut y voir une ressemblance substantielle. On peut, au contraire, considérer que les similarités ne concernent que cet enchainement d’accord et qu’elles sont donc trop limitées pour pouvoir conclure à une contrefaçon. Une réponse tranchée n’est pas aisée même si notre opinion tend plutôt à prendre en considération la première vision susmentionnée.

2° Emprunt

Pour conclure à la contrefaçon, il faut que le défendeur (Syd Matters) ait copié, emprunté, la création musicale du demandeur (Gossip). La preuve de cet emprunt dépendra des similitudes relevées entre les deux chansons (1°) ainsi que de la question de l’accès (3°) Dans de nombreux cas, il suffit de démontrer des similarités substantielles pour établir la condition d’emprunt. Les similarités ont donc une force probante de contrefaçon, elles créent une sorte de présomption d’emprunt. La preuve de l’emprunt dépend d’un comportement qui lui-même relève d’un examen factuel qu’il nous est pas permis de connaitre dans le cas d’espèce. Il nous est donc difficile de répondre à cette question…
Cependant, une autre piste pourrait être la contrefaçon partielle. La jurisprudence a déjà été confronté à des cas où les ressemblances ne s’étendaient que sur un passage/ quelques notes des deux chansons. Ceci dit, comme dit précédemment, les analogies entre les deux morceaux sont limitées. Il faut tempérer les exigences parfois exagérées des premiers créateurs. En effet, la liberté de création est elle-même très importante, d’autant que le second créateur peut avoir repris des éléments de la première chanson de manière inconsciente.

3° Accès

Cette question semble plus facile à trancher. En l’espèce, il n’y a pas copie servile. Ainsi, pour établir la contrefaçon il faudra prouver l’accès. Le titre « Hi life » a été diffusé à partir de 2010 alors que « Love long distance » a été diffusé à partir de 2009. Le fait que les deux auteurs soient de nationalités différentes ne permet pas d’exclure la contrefaçon dès lors que la chanson de Gossip a été largement été diffusée en Europe et pas seulement aux Etats-Unis. Il est dès lors probable que le groupe Syd Matters ait eu connaissance de la chanson « Love Long Distance ».
Cependant, la question de l’accès s’apprécie en fonction des similarités. Moins celles-ci sont présentes et plus il y a de chances qu’il s’agisse d’une création indépendante, ce qui semble ainsi être le cas in casu.

4° Les contraintes

On doit les analyser les contraintes sur la liberté du créateur afin de savoir à quel point on limite la création originale.
Ici, la taille de la ressemblance dans la création est réduite et les contraintes sont assez élevées. La convergence des deux œuvres relève dès lors sans doute du hasard.
Les contraintes peuvent être considérées comme élevées étant donné qu’à l’heure actuelle il y a tellement de morceaux de musique qui sortent que créer une œuvre à 100% originale relève quasiment de l’impossible.

5° Conclusion

En conclusion, une petite réflexion à propos de la chanson de Calogero ‘Un jour parfait’ qui, selon les auteurs-compositeurs, Serge Didier et Arnaud Pierrat, présentait “sur le plan musical d’importantes similitudes” avec une de leur œuvre musicale ‘Le feu de Willial’, déposée un an auparavant.
Le TGI de Paris a jugé que le “motif d’accompagnement à la guitare” d’Un jour parfait, reproduisait “les caractéristiques essentielles” de celui du Feu de Willial.
Le tribunal en a ainsi conclu à la contrefaçon.
Source:http://www.7sur7.be/7s7/fr/1529/Musique/article/detail/1086554/2010/03/29/Calogero-condamne-pour-contrefacon.dhtml , consulté le 09/03/2013.

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Alain Strowel

Très bien (mais votre point 5° n’est nullement une conclusion, c’est plutôt un prolongement qui mériterait d’être mieux intégré dans votre propos)

Cristine Munaro de Leão  
Oui, existent des similarités substantielles entre les bases des deux chansons. Toutefois, elles sont perceptibles uniquement à une oreille attentife. Je confesse que dans la première fois que j'ai étendu, je n'avais pas identifié ressemblances entre les musiques. Après faire l'exercice d'écouter plusieurs fois, j'ai identifié des proximités entre les mélodies – et non plus. Il faut noter que les…
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Oui, existent des similarités substantielles entre les bases des deux chansons. Toutefois, elles sont perceptibles uniquement à une oreille attentife. Je confesse que dans la première fois que j’ai étendu, je n’avais pas identifié ressemblances entre les musiques. Après faire l’exercice d’écouter plusieurs fois, j’ai identifié des proximités entre les mélodies – et non plus. Il faut noter que les temps sont différents (Gossip avec une mesure/solfège 4/4 et Syd Matters avec une mesure/solfège 2/2), aussi que les instruments musicaux, harmonie, rythme et styles. Ainsi, est possible conclure que le critère de ressemblance du point de vue du «consommateur moyen»i n’est pas présent, bien que possible un technicien comprendre le contraire.
En considérant la date de publication de chaque musique, laquelle de Gossip (2009)ii précède la chanson de Syd Matters (2010)iii. Bien que possible soutenir l’emprunt en raison du succès de la musique de Gossip, qui a gagné de prix et touché les radios de tout le monde en laissant raisonnable l’accès de l’œuvre par Syd Matters, la preuve doit considérer autres aspects. Les artistes sont originaires de pays différents (n’existe pas contact ou proximité physique entre les deux) et ont un parcours très distinct. Gossip est un groupe qu’a été formé aux États-Unis en 1999 et lié au genre musicale «post punk revival», «indie rock» et «dance rock». Par contre, Syd Matters est né en France en 2002 et développe musiques avec éléments folkloriques et «pop», toujours mélancolique et avec mélodies lentes crées par instruments acoustiques et électroniques.
Je crois, donc, que possible défendre qu’il n’a pas eu intention de copier, que les similitudes sont fortuites, en raison de l’univers limité de compositions de mélodies, les différences de genre et parcours des groupes, aussi que leurs origines et le petit décours de temps entre les dates de sortie des leurs musiques au marché.

Notes:
(i) Critère jurisprudentiel adopté au arrêt Eminen v. Madonna. Disponible en: https://www.ipdigit.eu/2013/01/pas-de-contrefacon-sans-plagiat-reflexions-sur-le-critere-de-contrefacon-en-droit-dauteur/#_ftn8, consulté le 5 mars 2013.
(ii) Informations sur le parcours du groupe Gossip disponibles en: http://en.wikipedia.org/wiki/Gossip_%28band%29#Musical_style, consulté le 5 mars 2013.
(iii) Informations sur le parcours du groupe Syd Matters disponibles en:http://fr.wikipedia.org/wiki/Syd_Matters, consulté le 5 mars 2013.

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Alain Strowel

Merci pour ces réflexions (Votre maîtrise du français progresse. Essayez néanmoins de faire relire par un lecteur dont le français est la langue maternelle).

Charlotte Braeckman et Pascaline de Meeûs  
Charlotte Braeckman (master 1en droit) Pascaline de Meeûs (master 2 en droit) QUESTIONS APPROFONDIES EN DROIT INTELLECTUEL COMMENTAIRES SUR LA CONTREFAÇON EN DROIT D’AUTEUR. Après la lecture de l’article sur la contrefaçon posté sur IP Digit et après avoir écouté les deux morceaux conseillés, voici nos observations concernant une éventuelle contrefaçon. A la première écoute, il ne nous semblait pas y…
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Charlotte Braeckman (master 1en droit)
Pascaline de Meeûs (master 2 en droit)

QUESTIONS APPROFONDIES EN DROIT INTELLECTUEL

COMMENTAIRES SUR LA CONTREFAÇON EN DROIT D’AUTEUR.

Après la lecture de l’article sur la contrefaçon posté sur IP Digit et après avoir écouté les deux morceaux conseillés, voici nos observations concernant une éventuelle contrefaçon.
A la première écoute, il ne nous semblait pas y avoir de similarités substantielles, le titre de Gossip, « Love long distance » est plus rythmé que celui de Syd Matters, « Hi life ». La mélodie de Syd Matters est assez monotone et il n’y a pas de grandes différences quand on passe du couplet au refrain, alors que chez Gossip, le refrain est encore plus entraînant. Cependant, à la seconde écoute on se rend compte que la mélodie de Syd Matters est assez ressemblante à celle de Gossip mais en plus lent. Un instrument de base utilisé chez les deux est le piano. Gossip est un peu plus rythmé de part le son de la batterie plus présent chez eux. Les deux groupes commencent à chanter au bout des 18-20 ème secondes. On peut donc entendre une similarité substantielle mais pas suffisante pour dire qu’il y a contrefaçon.

L’emprunt peut être envisagé car Gossip est un plus vieux groupe et il a sorti « love long distance » (en 2009) après avoir fait un carton en France avec le titre « Heavy cross » donc il est probable que le groupe français Syd Matters, en ayant entendu le titre Heavy Cross de Gossip se soit inspiré des ces autres compositions pour sortir en 2010 le titre « Hi Life » qui ressemblance fortement à « Love long distance ».
Love long distance est inspiré d’un titre de Marvin Gaye « I heard it through the grapevine », en raison du refrain du titre de Marvin Graye cité par Gossip dans le dudit titre à 1min 14 (la ressemblance est frappante).

Nous manquons de quelques éléments d’ordre factuel et d’une meilleure connaissance musicale pour dire que la contrefaçon est bel et bien présente mais nous penchons pour dire que ça en est une au vue des éléments dont nous disposons.

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Alain Strowel

Une certaine expertise musicale s’impose effectivement pour apprécier la contrefaçon, d’accord.

Els Van den Eynde
1. Accès Les deux artistes, ont-ils fait leur musique indépendemment ou un d’entre eux a-t-il pu bénéficier d’accès au travail de l’autre? Ceci est une question de faits. Sans pouvoir donner la réponse correcte, on peut révéler quelque faits concrets qui pourront nous aider à trouver une solution concevable. Syd Matters, un groupe français, a enrégistré la chanson ‘Hi life’ en 2010…
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1. Accès

Les deux artistes, ont-ils fait leur musique indépendemment ou un d’entre eux a-t-il pu bénéficier d’accès au travail de l’autre? Ceci est une question de faits. Sans pouvoir donner la réponse correcte, on peut révéler quelque faits concrets qui pourront nous aider à trouver une solution concevable.

Syd Matters, un groupe français, a enrégistré la chanson ‘Hi life’ en 2010 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syd_Matters). L’autre groupe, Gossip, est d’origine un groupe américaine. Cependant, sa musique est également connue dans l’Europe. (http://en.wikipedia.org/wiki/Gossip_(band)). Le groupe avait lancé sa chanson un an en avance.

D’après ces faits, il est vraisemblable que Syd Matters a pu avoir accès à la musique de Gossip. Un emprunt des accords est donc tout à fait concevable.

2. Similarités substantielles

Les mêmes accords dans le même rythme, joués avec les mêmes instruments, etc. pourraient toujours faire l’objet d’une procédure réussie en contrefaçon en vertu du droit d’auteur. Comme le tribunal de Bruxelles le remarque dans sa décision du 5 août 2004, la protection naît de la combinaison originale de l’harmonie, du rythme et de la mélodie (Tr. Bruxelles (réf.), 5 août 2004, Auteurs & Media 2005, nr. 3, p. 246). Pour pouvoir bénéficier de la protection du droit d’auteur, la nouveauté n’est pas requise, mais il faut que l’oeuvre porte ‘la signature’ personnelle de l’auteur, que l’oeuvre n’est pas banale.

En outre, il n’est pas nécessaire que la totalité de la chanson ressemble à l’oeuvre protégée. Des similarités substantielles avec une partie de la chanson protégée, voire même quelques accords reconnaissables, suffisent (Tr. Bruxelles (réf.), 5 août 2004, Auteurs & Media 2005, nr. 3, p. 247).

Tout ce qui est écrit ci-dessus pourrait justifier une procédure en justice dans laquelle la contrefaçon en l’occurrence serait établie. Mais, bien entendu, une ressemblance d’accords n’est pas toujours le résultat d’une copie. L’hasard y peut jouer un rôle aussi. Sachant que cette question est une question de fait, dont l’appréciation dépend de l’appréciation souveraine du juge, il convient pour ce travail de donner mon opinion personnelle. Bien que les intros des deux chansons se ressemblent, je suis d’avis que les instruments différents, encadrés dans une ambiance globale différente de la chanson devrait mener un tribunal à conclure qu’il n’y a pas contrefaçon.

A mon avis, il serait dangereux de décider trop vite qu’il y a eu contrefaçon dans le secteur musical. Les chaînes d’accords dans des chansons différentes, surtout dans la musique populaire, se ressemblent souvent, ce qui ne résulte pas toujours d’une activité d’imitation. En effet, trouver une bonne combinaison de sons n’est pas aisé; notamment comme le nombre de sons n’est pas illimité (voire même très restreint). Une reproduction des mêmes (chaînes d’) accords est donc inévitable et fréquent (comme il est par exemple très bien démontré dans la chanson de ‘Axis of Awesome’: https://www.youtube.com/watch?v=oOlDewpCfZQ). Si on élargit la protection du droit d’auteur dans le secteur musical aux simples reproductions des mêmes accords, presque chaque chanson pourrait être attaquée.

En l’occurrence, la ressemblance des deux chansons me semble trop faibles pour conclure à une contrefaçon. Dans la partie où la ressemblance est la plus forte (les neuf premières secondes), il n’y a même pas une mélodie. Conclure à l’établissement d’une contrefaçon seulement sur la base de la combinaison du rythme et de l’harmonie me paraîtrait faux. Une simple chaîne d’accords me semble trop banale pour y accorder la protection du droit d’auteur.

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Maxime de Cordes, Charlotte Beeckmans, Charlotte De Raef, Raphaëlle Rouanet, Rodolphe de Meeûs, Harold del Marmol, Clotilde Pirson  
Y a-t-il des similarités substantielles? Les deux morceaux de musique présentent des similarités sur le plan de la mélodie et du rythme, mais on ne peut pas les qualifier de substantielles. En effet, en tant que « consommateur moyen » de référence et après une seule écoute attentive du CD nous constatons que l’adjectif « substantiel » …
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Y a-t-il des similarités substantielles?

Les deux morceaux de musique présentent des similarités sur le plan de la mélodie et du rythme, mais on ne peut pas les qualifier de substantielles. En effet, en tant que « consommateur moyen » de référence et après une seule écoute attentive du CD nous constatons que l’adjectif « substantiel » n’est pas le plus approprié pour qualifier la convergence entre les deux chansons. Ceci nous permet dans un premier temps d’aboutir à la conclusion que sur ce plan nous ne sommes pas en présence de plagiat et que la présomption d’emprunt ne trouve dès lors pas à s’appliquer.

Peuvent-elles résulter d’un emprunt?

Il semble quasiment impossible de rapporter la preuve directe d’un emprunt dès lors qu’il faudrait reconstituer le processus de création du morceau. « Love long distance » de Gossip étant un morceau notoirement connu passant régulièrement sur des stations de radio réputées (NRJ, Q-Music, Radio Contact…) Syd Matters a pu s’en inspirer, même inconsciemment.

Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe?

D’un point de vue strictement chronologique, il semble clair et établi que c’est le groupe Syd Matters qui s’est inspiré de l’œuvre de Gossip étant donné que le titre « Love long distance » est sorti dans les bacs en septembre 2009 tandis que « Hi Life » est sorti un an après (2010).

Les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites ?

Les exigences de marketing actuelles poussent les compositeurs à créer des œuvres relativement similaires pour toucher un public cible assez large mais toutefois bien défini. Si on devait les analyser toutes de manière aussi intransigeante il est à parier que bon nombre d’entre elles présenteraient des similitudes de ce genre, tout à fait fortuites.

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ANTOINE Emmanuel, SARTORI Charlotte, VERHOEVEN Alexandre, VIERSET Thomas, VILAIN Justine  
La contrefaçon fait l'objet de nombreux litiges dans le monde musical (1). En voici quelques exemples : - Les Inconnus se sont vus condamner par le Tribunal de grande instance de Paris en 1993 pour avoir plagié le sample du titre « Southwick » pour leur parodie « Auteuil Neuilly Passy ». - Le groupe The Verve sort, en 1997, « Bitter…
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La contrefaçon fait l’objet de nombreux litiges dans le monde musical (1). En voici quelques exemples :

– Les Inconnus se sont vus condamner par le Tribunal de grande instance de Paris en 1993 pour avoir plagié le sample du titre « Southwick » pour leur parodie « Auteuil Neuilly Passy ».

– Le groupe The Verve sort, en 1997, « Bitter Sweet Symphony ». Dans ce morceau, le violon fait écho à ce que l’on peut entendre dans « The last time » des Rolling Stones sorti en 1965. Ces derniers accusent The Verve qui devra rembourser l’ensemble des royalties du morceau.

– Coldplay, en 2008, est accusé d’avoir copié, pour leur tube « Viva La Vida », un guitariste américain (Joe Satriani). Ce dernier assigne Coldplay devant un tribunal de Los Angeles et réclame les bénéfices du morceau.

– Madonna est aussi accusée de plagiat. En effet, la maison de disque de Joao Brasil envisage de porter plainte car cette chanteuse brésilienne a sorti le tube « L.O.V.E. Banana » qui aurait fortement inspiré le titre « Give me all your luvin » chanté par Madonna lors du Super Bowl 2012 et connu depuis internationalement.

– Plus proche de chez nous, mais pas dans le domaine de la musique mais bien celui du clip, Beyoncé plagie clairement dans « Countdown » une chorégraphie d’une artiste belge, Anne Teresa De Keersmaeker.

Ces différentes affaires démontrent que ce type de procès est assez fréquent, elles illustrent également les difficultés qu’éprouvent les juridictions à délimiter des critères clairs et généraux pour déceler la contrefaçon en matière musicale.
Quid dans le cas d’espèce entre Syd Matters et Gossip? Il est assez clair que les premières notes des deux mélodies (premières 20 secondes) sont relativement similaires. Mais cette similitude est-elle suffisante pour que l’on puisse parler de contrefaçon ?

Différents arguments peuvent soutenir la thèse du non-plagiat :

1) En ce qui concerne les similarités substantielles

Il convient d’abord d’analyser la liberté de création dont disposent les musiciens dans le cas qui nous occupe.

Premièrement, il a été dit et répété que la place pour l’originalité est faible en matière musicale, vu le nombre limité de notes existantes. De plus, des règles musicales relativement strictes existent en ce qui concerne l’enchaînement des accords. De fait, n’importe quelle suite d’accords ne peut pas être réalisée et ne sonnerait de toute façon pas ‘mélodique’ à l’oreille. Voilà qui limite donc encore plus la liberté artistique. En outre, les deux musiques relèvent du style pop/rock. Cela pose une contrainte supplémentaire sur la façon dont ces accords vont être joués/interprétés (instrument, types de son,…).

En ce qui concerne les similarités en tant que telles, précisons que les accords ne sont pas exactement similaires, mais il est vrai que cela n’est peut-être perceptible que par un mélomane voire un musicien alors que la personne de référence est le consommateur moyen. De plus, il nous semble que le fait que la séquence soit relativement courte (4 accords) et simple (peu de recherche dans l’enchaînement) peut aussi jouer en faveur de la thèse de la non-contrefaçon.

Pour finir, la similarité concerne l’accompagnement et non la mélodie principale : les éléments ‘copiés’ ne sont pas substantiels mais accessoires.

2) En ce qui concerne l’emprunt et l’accès

Dans le cas d’espèce, il n’y a pas de présomption d’emprunt vu qu’il n’est pas question de copie servile et que le nombre d’alternatives créatives est limité.

Un bon départ est probablement de vérifier les dates de sorties des deux titres. Le titre « Hi life » est sorti en 2010 alors que « Love long distance » est sorti en 2009. Ce dernier titre est publié sur Youtube le 24 octobre 2009 (Hi life est publié le 5 octobre 2010, près d’un an plus tard).

Est-il possible que Syd Matters ait eu accès à la chanson de Gossip ? Les dates semblent le permettre. Cependant, il ne faut pas perdre de vue le fait que réaliser un album prend du temps. Il y a moins d’un an entre les deux sorties et on peut donc raisonnablement imaginer que Syd Matters avait déjà composé son morceau lors de la sortie de l’album de Gossip. Néanmoins, une modification de son morceau suite à l’écoute de l’introduction de Love long distance n’est pas à exclure.

Autre élément, les chanteurs sont de nationalité différente (américaine vs française). La possibilité d’une création indépendante reste donc probable.

En guise de conclusion, deux introductions autres qui peuvent porter à confusion :
Coldplay avec son tube « Viva la Vida » (http://www.youtube.com/watch?v=dvgZkm1xWPE) à comparer avec Alizée et son titre « J’en ai marre » (http://www.youtube.com/watch?v=n5WRXagoBbk).

(1) Voy. notamment : http://www.lexpress.fr/culture/musique/calogero-condamne-pour-plagiat_859185.html et http://www.uplex.fr/epages/eb4228.sf/fr_FR/?ObjectPath=/Shops/eb4228/Categories/%22Blog%20Uplex%22/Le_Plagiat#MainText

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Hennebicq Marine
Les deux morceaux sont similaires du point de vue de leur air mais sont très différents dans leur ensemble. En effet, il est très difficile de percevoir la ressemblance qui existe entre ces deux morceaux. Commençons par analyser la question des similarités substantielles. Une chanson n’est pas simplement une idée ni une information brute. Il y a clairement une originalité…
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Les deux morceaux sont similaires du point de vue de leur air mais sont très différents dans leur ensemble. En effet, il est très difficile de percevoir la ressemblance qui existe entre ces deux morceaux. Commençons par analyser la question des similarités substantielles. Une chanson n’est pas simplement une idée ni une information brute. Il y a clairement une originalité dans une chanson. Elle sera dès lors protégée. Il en est de même des éléments qui composent la chanson. Tel est le cas du rythme ou de l’air de la chanson. Par ailleurs, la création d’une chanson laisse pas mal de libertés à son auteur. Celui-ci n’a pas beaucoup de contraintes qui pèsent sur lui lors de la création. Dès lors, les similitudes qui existent ne peuvent être fortuites et résultent probablement en partie d’une forme de copiage. Cependant, il convient également de mentionner que l’appréciation de la contrefaçon s’analyse de façon synthétique. Il s’agit de tenir compte des ressemblances globales, sans tenir compte des différences mineures qui existeraient entre les deux œuvres. Dans le cas d’espèce, il y a plutôt une différence assez importante entre les deux chansons et seulement des ressemblances minimes. De plus, la contrefaçon s’apprécie du point de vue du consommateur moyen. Peut-être qu’un spécialiste pourrait assez vite remarquer la similitude qui existe entre les deux chansons mais il est peu probable qu’un consommateur moyen, lors d’une écoute plus ou moins attentive, la remarque. Elle est beaucoup plus frappante dans d’autres affaires telles que l’affaire Madonna ou l’affaire Alizée-Coldplay. Pour qu’il y ait contrefaçon, il ne suffit pas qu’il y ait similarité, il faut aussi qu’il y ait emprunt, c’est-à-dire imitation. Comment apporter une telle preuve ? Lorsque l’œuvre de départ est relativement complexe, il y a présomption que la présence d’éléments similaires résulte d’une reprise. Peu importe que cette reprise ait été consciente ou non. On pourrait considérer que le copiage est souvent involontaire et même inévitable. En effet, les rythmes se ressemblent vite et on ne peut en créer de nouveaux à l’infini. Cela n’a pas d’importance. Par ailleurs, l’existence des similarités rejaillit sur la condition de l’emprunt. Il suffit donc de prouver ces similarités pour prouver l’emprunt. Dès lors, dans le cas d’espèce, on pourrait considérer qu’il y a copiage puisque l’œuvre de départ est relativement complexe et puisqu’il existe des similarités substantielles entre les deux œuvres. Cependant, comme on l’a déjà dit, on a ici des similarités très limitées, qui portent sur le rythme de fond de la chanson mais pas sur son rythme global. Il faut donc tenir compte dans ce cas de la liberté de création. Et il nous semble que, d’un point de vue moral, c’est cette liberté de création qui doit prévaloir dans cette affaire, sous peine d’être, dans le domaine musical, sans cesse accusé de copier une autre œuvre.

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Caroline Chaudron, Caroline Catfolis, Nicolas Carlier, Céline Deroose, Laurent Mineur, Annonciata Uwamahoro  
Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites? A vous de réfléchir en faisant appel à vos connaissances musicales. Demandeur : Gossip Défendeur :…
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Y a-t-il des similarités substantielles? Peuvent-elles résulter d’un emprunt? Qui pouvait avoir accès au morceau de l’autre groupe? La base de cette mélodie est-elle déjà connue? Ou alors: les contraintes sur la composition sont-elles à ce point fortes que l’on ne peut exclure des similitudes fortuites? A vous de réfléchir en faisant appel à vos connaissances musicales.

Demandeur : Gossip
Défendeur : Syd Matters

1/ Similarités substantielles :
Il faut analyser les ressemblances de manière synthétique. Pour un consommateur moyen, d’après l’image globale des deux chansons, on entend la même suite d’accords a priori ressemblante avec le même instrument, et ce, dans l’intro de la chanson.
On pourrait répondre qu’il y a effectivement des similarités substantielles.
Mais, on retrouve une nouvelle combinaison mélodie – harmonie – rythme/tempo. Il pourrait s’agir de la même idée musicale mais dans une mise en forme différente pour la chanson du défendeur ( le tempo étant plus lent, les instruments d’accompagnement différents).

2/Emprunt :
Il n’y a ni copie servile, ni relative complexité de l’œuvre de départ, ce qui ne permet pas de conclure à un emprunt automatique.
On pourrait s’interroger sur l’existence d’une contrefaçon partielle. On pourrait considérer qu’il y a une similarité dans un passage reconnaissable : l’introduction.
Cependant, nous considérons, après écoute, qu’il n’y a pas d’emprunt de manière globale.
De plus, la similarité peut survenir de manière indépendante étant donné qu’il n’existe qu’une liste finie et limitée d’accords.
La combinaison d’une similarité très limitée et de fortes contraintes (liste limitées d’accords) ainsi qu’une forte probabilité de reprise inconsciente par l’auteur des éléments protégés pousse à l’indulgence, selon la doctrine (cfr. article).

3/ Accès :
Il n’y a pas de présomption d’emprunt étant donné qu’il n’y a pas de copie servile et qu’il y a un nombre limité de créations alternatives.
Selon nous, la mélodie était déjà connue, car l’œuvre de Gossip bénéficie d’un retentissement mondial.

4/ Contraintes :
Les contraintes sont telles que la convergence née du hasard est hautement probable. En effet, cette portion de l’œuvre n’est pas à ce point original, d’autant plus que seules quelques notes sont reprises.

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